Le vitrail, c’est ce tableau de lumière, une peinture vivante qui évolue au gré des rayons du jour. C’est une fenêtre sur l’âme des lieux. Cela fait presque 20 ans que Sylvia Collignon déploie son art à Horrues.
Historienne de l’art de formation, c’est en 2005 que Sylvia Collignon décide de lancer son atelier ST Vitrail, dans la région de Soignies. Elle est spécialisée en création mais aussi en restauration de vitraux sertis au plomb et elle nous parle de cette profession particulière.
Quelle formation faut-il suivre pour devenir créatrice de vitrail?
Dans mon cas personnel, j’ai d’abord suivi une formation d’historienne de l’art. Mais après, j’ai suivi, il y a plus de 20 ans, des stages. Ensuite, on apprend au fur et à mesure des chantiers.
Y a-t-il des compétences de base à avoir?
Beaucoup de gens pensent qu’il faut savoir dessiner pour pouvoir faire des vitraux. Ce n’est pas une obligation mais, franchement, ça aide. On a le geste plus précis et un regard différent quand on sait dessiner. Il faut avoir un esprit d’analyse, et ne pas avoir peur de recommencer vingt fois la même chose.
Quel est le processus de création d’un vitrail?
On fait d’abord une maquette à l’échelle qu’on présente au client, avec le choix des verres qui permettent de jouer sur les couleurs, les textures et les transparences. Une fois qu’elle est acceptée, on fait l’agrandissement à taille réelle et on découpe le carton pour qu’il serve de gabarit. On découpe ensuite chaque verre, on les meule pour qu’ils ne nous blessent plus. On les assemble ensuite avec des profilés en plomb. Une fois que tout tient ensemble, on soude aux intersections. Puis, on met du mastic entre le verre et le plomb. Et enfin, on nettoie tout.
Vous venez avec des créations personnelles ou vous répondez aux attentes des clients?
Il y a tous les cas de figure. Parfois, le client vient avec un truc très précis en tête. J’ai notamment fait une étoile à sept branches parce qu’il voulait représenter ce qu’il y avait dans «Game of Thrones». Mais j’ai aussi d’autres clients qui viennent avec juste une idée, comme «tropical» par exemple. Je suis en train de faire un plafonnier de ce genre avec plein de feuilles tropicales et le soleil qui passe à travers.
Quelles sont vous sources d’inspiration quand vous êtes dans la création pure?
La thématique qu’on me donne. Si on me dit «Art Nouveau», je vais retourner dans la documentation pour me baigner de ce style, puis je dessine de mon côté. Mais on m’a demandé récemment de représenter des digitales, donc j’ai plutôt été voir du côté des photos de la plante pour en faire des croquis pour arriver à styliser au maximum.
C’est un secteur d’avenir pour ceux qui voudraient se lancer dans le métier?
Je rencontre des gens qui ont envie de se lancer dans le vitrail, même en reconversion. Mais ce n’est pas évident d’en vivre. Parce qu’il n’y a pas beaucoup de diplômes en Belgique et dès que l’on veut travailler sur des gros chantiers, il faut un diplôme qui n’existe pas trop. Donc, avoir un accès à la profession n’est pas évident. Puis avoir assez de commandes pour savoir en vivre, c’est compliqué.
Combien coûte un vitrail?
Mes prix sont au nombre de pièces, et à la difficulté du dessin. Et ce qui intervient beaucoup aussi, c’est le prix du verre. Cela peut varier de 150€ à 650€ le m² pour le verre. Je propose un budget, et je fais un dessin en fonction de ça. Pour un vitrail que l’on va placer dans une porte ou une fenêtre, on va tourner autour des 1.000€. Par contre, le prix peut facilement doubler en fonction du verre et de la complexité.
Qu’est-ce qui fait qu’un verre est plus cher qu’un autre?
D’abord les couleurs… Les rouges sont plus chers que les bleus clairs, par exemple. Et puis la technique joue aussi. Les verres soufflés sont ainsi les plus chers.
Atelier ST Vitrail
Tél: 0497 94 84 89
Chem. à Rocs 15, 7060 Soignies