Belgian Ladies Open au Naxhelet Golf Club : un véritable écosystème où tout est bio à Wanze

Dans quelques jours, le Naxhelet Golf Club accueillera le Belgian Ladies Open. L’occasion d’attirer l’attention sur la discrimination que subit le sport féminin de haut niveau, mais aussi de découvrir tout un écosystème, installé sur les hauteurs vertes de Wanze.

Par Charlotte Vanbever

Publié le 21/05/2023 à 17:00 Modifié le 21/05/2023 à 17:00

Certes, il y a un golf. Mais pas seulement. «Un jour, avec mon époux, nous avons eu connaissance d’une étude qui disait qu’on manquait de golfs ici dans la région», se souvient Françoise Jolly, CEO du Naxhelet. Cette région, c’est celle qui s’étend de part et d’autre de la Mehaigne, en province liégeoise. «L’idée a fait son chemin dans nos têtes. On s’est rendu compte qu’il y avait une place à prendre. Et que si ce n’était pas nous, ce serait quelqu’un d’autre». Non loin de Huy, un immense domaine –avec sa ferme, ses champs et cultures, ses boulangeries, ses vignes– allait prendre forme. «On avait les bâtiments, on était maîtres du sol. Au départ, en 1986, quand on s’est installé ici, on avait repris l’exploitation agricole. La première grosse étape pour nous a été de passer du conventionnel au bio. Quand s’est posée la question de faire un golf, on s’est dit qu’il faudrait aussi faire un hôtel, puis un centre de bien-être. Et on s’est lancé dans l’aventure de tout ce qui est loisirs sportifs, hôteliers». Mais encore fallait-il rester cohérent dans la démarche environnementale… «On avait un poumon vert au centre de Wanze». Pour le respecter, les Jolly ont donc créé un écosystème où tout est bio. «On n’a pas choisi la facilité, mais c’est une vision à long terme», sourit, convaincue, Françoise Jolly.

Casser les codes

Une vision écologique sur 85 hectares qui a forcément de quoi attirer un large public et pas, a priori, juste les amateurs de golf. Ainsi, à la création du Naxhelet Golf Club (30 trous au total dont un parcours de 18 au milieu de paysages vallonnés époustouflants), il a été décidé de le rendre accessible à tous. «Pas besoin d’être membre pour venir au restaurant, ou à l’hôtel pour se rendre au Wellness. Je pense que le monde appelle le monde et l’ouverture est quelque chose de très important». Françoise Jolly veut offrir du «beau» sans être inaccessible ou élitiste. « C’est autre chose que du luxe. C’est ultra-qualitatif avec une philosophie derrière… Et pour ça, il faut casser les codes. Comme par exemple, ne pas placer de barrière à l’entrée du club. On veut s’ouvrir au plus grand nombre».

Françoise Jolly - CEO du Naxhelet

Comme ce sera le cas lors du week-end du 26 au 28 mai, à l’occasion du Belgian Ladies Open qui, l’année dernière, avait réuni quelque 5.000 spectateurs. Ici aussi, sur cette compétition qui réunit quelques-unes des meilleures golfeuses du monde, la démarche de Françoise Jolly est très engagée. «Le golf est un sport où on ne compte que 35% de femmes. On organise ce Ladies Open pour attirer l’attention sur le sport de haut niveau féminin car il y a un véritable scandale qui existe, c’est la discrimination, la disproportion des Prize-money, de la visibilité et de la reconnaissance d’une femme dans le sport par rapport à un homme. C’est important d’attirer l’attention sur cette problématique. Et on est d’autant plus heureux qu’au lendemain du tournoi, l’US Golf Association nous a demandé d’organiser ici la manche qualificative européenne pour le tour américain. De nouveau, ça montre qu’on essaie de faire bouger les choses».

Pour rester dans l’éthique du Domaine, le terrain de golf est lui aussi bio. «C’est un vrai challenge. Dès le départ, on a pris le parti de ne pas arroser les fairways, on trouvait que c’était une hérésie, même s’il faisait très chaud. Et on a prévenu dès le début nos joueurs que, si jamais il y avait une maladie sur les terres, ça mettrait plus de temps pour la contrer car on n’utilise pas de produits. On inverse la tendance autrement en travaillant avec des huiles essentielles, du sucre, une flore différente et en faisant beaucoup de préventif aussi. On a pensé ce terrain différemment, on récupère toutes les eaux de pluie qui alimentent quatre étangs. Il y a une réelle recherche agronomique sur le terrain».

Depuis la création du Domaine, Françoise et Bernard Jolly ont été rejoints par deux de leurs quatre enfants. «Au départ, certains de nos enfants nous disaient qu’on était fous de se lancer làdedans. Mais depuis, deux sont montés dans le bateau». Convaincus par ce modèle écologique, cet écosystème tout en beauté qui continuera de se développer.