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Dans les coulisses d'une croisière à bord du Bougainville

L’Italie, de Portofino à Capri, vue de la côte: un paradis sur mer qui s’appelle Le Bougainville, l’un des prestigieux –et à dimension humaine- bateaux de la flotte Ponant. Mais, à bord, la croisière s’amuse-t-elle vraiment? Fadi Mehadji, directeur de l’hôtellerie, nous fait découvrir l’envers d’un décor de rêve.

Comment arrive-t-on à travailler dans l’hôtellerie… mais sur un bateau?

J’exerce le métier d’hôtelier depuis 14 ans, et cela fait 5 ans que je suis ici chez Ponant. Je n’aurais pas pensé un jour être marin, naviguer. J’avais un professeur qui venait du monde de la croisière et qui nous parlait sans cesse de ses expériences sur les plus gros paquebots (bien plus gros que ce grand yacht-ci, NdlR). Je me revois dire «jamais de la vie je n’irai m’exiler sur un paquebot à l’autre bout du monde pour servir 2.000 ou 3.000 personnes!».

Quelles sont les raisons qui peuvent pousser à ne pas y aller?

Le niveau d’engagement. Le fait d’être loin de la maison pendant longtemps, c’est une décision lourde de conséquences qui se mesure, qui se réfléchit en famille. De même, si vous avez une urgence à la maison, vous ne pouvez pas du jour au lendemain, en un coup de taxi, rentrer chez vous. Ça, pour moi, c’est la plus grande difficulté. Tout le reste se fait très naturellement. C’est même d’ailleurs plutôt un confort pour nous qu’une contrainte.

Combien de temps restez-vous à bord d’un bateau sans mettre pied à terre, à la maison?

Ça peut aller de deux mois à huit mois. On a des membres d’équipage qui restent huit mois à bord sans rentrer à la maison. L’expression consacrée dit qu’on est tous sur le même bateau et, en réalité, on s’entraide tous, on veille les uns sur les autres à bord et, au final, on finit par être une famille d’adoption. 

Quelle est la grande différence entre ce métier sur terre et en mer?

Quand on est dans un hôtel à terre, la logistique est la même tous les jours: l’approvisionnement, la gestion interne des opérations, les déchets, l’acheminement des clients,… Tandis qu’ici, sur un bateau, l’opération change de port en port. L’approvisionnement d’un port à un autre est complètement différent, tout comme l’acheminement des passagers. Tous les jours, j’ai l’impression qu’on relève des défis différents qui nous tiennent, nous, extrêmement actifs et alertes, et en réalité, c’est la richesse de notre métier. C’est ce qui fait que depuis 5 ans, j’ai l’impression d’avoir fait plusieurs métiers différents.

Le cadre change tous les jours aussi. Le niveau d’exigence de la clientèle qui embarque à bord d’une des croisières Ponant, luxueuses, est plus élevé aussi. Cela complique votre tâche?

Je dirais que non. Ce sont les mêmes exigences qu’à terre, quand un client vient dans un hôtel de luxe. Chez Ponant, le fait d’être sur un bateau ne nous dispense pas d’une certaine excellence. Mais je dirais qu’il y a une certaine magie qui opère, qui fait que, si petits tracas il devait y avoir, ils sont vite effacés.

C’est quoi le luxe ici?

Ce que j’apprécie chez nous, c’est cet esprit de service, élégant mais dans le retrait. Pour moi, la réelle nature du luxe réside dans ça.

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