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Dites-le avec des fleurs : découvrez les histoires des différents fleuristes de Wallonie

Si vous préférez le dire avec des fleurs – à l’approche de la Saint-Valentin – plutôt qu’avec des gâteaux, on vous raconte l’histoire de quelques fleuristes wallons.

Voici quelques fleuristes wallons qui vous convaincront que le bonheurest dans le bouquet... 

Mathy, le fleuriste qui ne se fane pas

C’est une institution. Depuis 1959, ce fleuriste wavrien n’a jamais perdu de ses couleurs. Chez Mathy, passion des fleurs et transmission familiale forment le plus beau des assemblages.

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Brigitte et Manu Mathy

C'est une maison et une devanture que tous les Wavriens connaissent depuis... plus de 60 ans. Mais, à bien y réfléchir, la passion des fleurs, dans la famille Mathy, remonte a bien plus longtemps que cela. «En 1911 déjà, notre arrière-grand-mère avait ouvert sa boutique de fleurs, un peu plus bas, rue de Nivelles». Ces dernières années, à Wavre (en Brabant wallon), les habitants ont vu les fleuristes disparaître.

Et, même si «les fleurs, c’est périssable», comme chantait Brel, ce n’est pas le cas de l’institution Mathy, dont la notoriété ne fane pas. Pourquoi? Parce que c’est avant tout une histoire de famille, de transmission.

Les fleurs, Brigitte et son frère Manu ont ça dans les veines. «On est nés dans les fleurs. Petits, on chipotait dedans. On faisait des montages avec des fleurs cassées, etc…». Ils imitaient papa et maman. Après, cela leur a paru «logique» de reprendre la boutique de leurs parents. «On a continué sans se poser de questions. On aime le contact avec les clients. Et puis, les fleurs évidemment. Chaque bouquet, chaque montage est différent». Et si on voit des fleuristes disparaître, ce n’est pourtant pas faute d’intérêt de la part de la jeune clientèle, constatent Brigitte et Manu. «Les jeunes aujourd’hui, je trouve qu’ils reprennent goût à offrir des fleurs. Et il n’y a plus du tout de période creuse non plus».

Depuis toujours, on vient chez Mathy pour les bouquets bien sûr —les fleurs y sont renouvelées tous les deux jours, ce qui signifie trois visites à la criée par semaine!—, la déco (vases, bougies,…) et aussi pour les montages floraux. Même si, pendant deux ans (durant la pandémie donc), plus personne n’était attiré par ces assemblages floraux en pots, fait remarquer Manu. «Ces montages, je les fais suivant mon inspiration. Je fais des modèles plus ou moins semblables pour le week-end et la semaine suivante j’en change. C’est en fonction des fleurs qu’on a, à l’instinct».

L'important c'est la rose

Et les indispensables pour un beau bouquet? «Des roses», sourit Brigitte. «Il y a toujours des roses dans un beau bouquet. Sauf si la personne n’aime pas évidemment. Et c’est d’ailleurs ce qu’on vend le plus et qu’on a toute l’année». Bien évidemment, selon les saisons —et les tendances— les goûts changent. «L’été, on travaille beaucoup ce qui est champêtre, des bouquets plus aérés. C’est revenu à la mode. Avant cela, on était au bouquet serré, rond, qui reste quand même ce qu’on vend le plus». Et souvent avec beaucoup de couleurs… Ou, totalement à l’opposé, blanc et vert. Mais les fleurs, encore faut-il les trouver. Car aujourd’hui, la crise et l’inflation font qu’une certaine pénurie florale s’installe. «En ce moment, avec l’augmentation du coût de l’énergie, les producteurs chauffent et éclairent beaucoup moins. On n'a jamais vu si peu de fleurs comme cette année! Les prix à la criée sont, depuis l’été dernier, beaucoup plus chers».

Fleuriste, c’est forcément une passion, nous font comprendre Manu et Brigitte. «Les fêtes à la maison, on ne connaît pas, on est ici au magasin. Et, honnêtement, on n’aimerait pas être ailleurs!».

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En détail

Fleurs Mathy

Rue du Chemin de Fer 29, 1300 Wavre

Tél: 010/ 22 36 54

fleursmathy.floralshop.be

La passion des fleurs depuis quatre générations

Installée à Marcinelle depuis 1949, Garden Villette, une chaleureuse entreprise familiale, cultive son savoir-faire et son amour pour les fleurs, les plantes et l’aménagement d’espaces verts.

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Nancy Demonté

C'est une adresse faussement discrète, que les habitués connaissent bien, installée sur la très fréquentée avenue Paul Pastur. À dire vrai, on passerait presque devant la vitrine sans la voir et pourtant, elle vaut largement le détour. «On a fait installer un grand panneau, mais visiblement, ce n’est pas encore suffisant», nous lance en riant la maîtresse des lieux, Nancy Demonté, arrière-petite-fille du créateur de l’entreprise, qu’elle gère aujourd’hui avec son mari.

À l’intérieur, on trouve un vaste choix de fleurs coupées, de bouquets, d’objets de déco… et même, des fruits et légumes. «Depuis le confinement, on constate une demande accrue de la clientèle pour ces produits alimentaires. On va développer notre offre». Mais le spectacle se passe surtout à l’arrière: sur un terrain de 2ha, se dressent deux grandes serres où poussent plusieurs variétés d’arbustes et plantes de saison. «Mon arrière-grand-père a fondé l’entreprise avant la Seconde Guerre mondiale. Elle était alors implantée avenue Rousseau, mais en 1949, elle a dû déménager et s’est installée ici. Si nous n’avons plus bougé depuis, la société, elle, a évolué. À la base, c’était une entreprise d’horticulture. Mon papa était spécialisé dans la culture de plantes annuelles. Quand j’ai repris le flambeau, je me suis concentrée sur la vente de fleurs et sur notre pépinière. Mon mari s’occupe de création et de l’entretien de jardins».

Passionnée par l’univers floral depuis l’enfance, Nancy Demonté a débuté au sein de l’entreprise à 17 ans, comme apprentie, et ne l’a plus quittée. «Certains clients me connaissent depuis que je suis née (rires), dont une vieille dame de 90 ans, qui vient encore régulièrement acheter des bouquets». Ses bouquets, Nancy les compose notamment sur mesure, en tenant compte des envies et du budget de chacun. «Nos fleurs coupées viennent principalement de Hollande, on dispose d’un peu de tout à tout moment de l’année. Il n’y a pas vraiment de fleurs ‘à la mode’ ni de demandes particulières, mais je constate par contre un intérêt pour l’esprit champêtre».

Et pour la Saint-Valentin? «La rose rouge garde la cote, mais je ne suis pas assurée d’en avoir en grande quantité car beaucoup de cultivateurs ont fait faillite à cause de la pandémie. Elles deviennent plus rares et il est difficile d’en obtenir à prix raisonnable. Proposer une rose à 5€ pièce, cela me fait mal au ventre; j’en aurai, mais je préfère suggérer des alternatives…», tout en restant dans les tons rouges, couleur de l’amour, cela va de soi!

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En détail 

Garden Villette

Avenue Paul Pastur 57, 6001 Marcinelle

Tél: 071/36 09 22

gardenvillette.be

Les fleurs entrent dans la danse

Chez Fleur et Couleur, à Chaumont-Gistoux, on en prend plein les yeux! Entre variétés rares et remarquables, chaque bouquet est «une invitation à la danse».

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Benoit Massez et Valon Jakupi

L'expression employée par les deux associés est jolie et pleine de légèreté: «pour nous, un bouquet doit faire passer les émotions et doit faire danser». Benoît est passionné de fleurs et de nature, depuis son plus jeune âge. «À 10 ans, je m’occupais de mon propre potager. Ensuite, j’étais surtout fasciné par les fleurs et la création de compositions», se souvient-il.

Valon, lui, est un artiste né: chant, danse,… Grâce à lui, nous dit Benoît, «une nouvelle ère artistique est arrivée chez Fleur & Couleur», installé dans le cadre rural de Chaumont-Gistoux depuis 2011.

Sur un air de Whitney

Cette nouvelle ère, dans laquelle la décoration prend davantage d’importance, débute en 2019. Elle est placée, un peu, sous l’aura de… Whitney Houston. «Notre équipe se charge d’offrir à nos clients des plaisirs momentanés et des souvenirs durables. Comme Valon nous le répète très souvent au magasin en citant Whitney Houston: ‘Nous mourrons tous. Le but n’est pas de vivre éternellement. Le but est de créer quelque chose qui restera’», sourit Benoît.

Il n’y a pas de miracle, les fleurs fanent, mais, le temps de quelques jours, le client profite pleinement de leur superbe. Car chez Fleur et Couleur, les jeunes fleuristes (34 et 27 ans) s’attachent à dénicher des «fleurs remarquables», voire des variétés méconnues. «C’est un vrai plaisir de voir la réaction de nos clients, chaque semaine, quand ils découvrent de nouvelles choses. D’autant plus que nous avons une clientèle qui est ouverte aux fleurs plutôt rares (comme le lys béguin, un petit bijou de délicatesse peu commun, NdlR)». Voilà comment se démarquer… Mais la clé, souligne Benoît, se trouve aussi ailleurs. Le plus important pour un fleuriste, «c’est sa passion. Vous devez aimer ce que vous faites et cela se ressentira. La création d’un bouquet ou un arrangement est un art, une activité dont le produit doit toucher les sens et les émotions de la personne qui le regarde».

Un fleuriste doit aussi savoir s’adapter à son époque. «Le métier a commencé au 18e siècle. La fleuristerie évolue non-stop. Il y a des nouvelles variétés de fleurs, des techniques et des spécialités naissantes qui réinventent le métier au fil des années». Actuellement, conclut Benoît, «on se trouve dans le mouvement ‘Slow Flower’: on se concentre sur une production locale (si possible) et le respect des saisons. C’est à nous de jouer du point de vue créatif». Et en musique, bien évidemment, sur un air de «I Wanna Dance With Somebody» (de Whitney).

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En détail

Fleur et Couleur

Chaussèe de Huy 217, 1325 Chaumont-Gistoux

Tél: 010/ 22 52 32

fleuretcouleur.com

Un bouquet pour rompre la solitude

Plutôt que de jeter ses invendus, une fleuriste d’Ham-sur-Heure offre ses fleurs au CPAS afin qu’elles soient redistribuées aux personnes isolées. Une initiative solidaire qui a de quoi réchauffer les coeurs !

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Angélique Michaux

Les fleurs ont des pouvoirs insoupçonnés. Pour redonner le sourire aux personnes âgées et isolées, Valérie Yernaux, une habitante d’Ham-sur-Heure, une commune située près de Charleroi, a eu l’idée d’utiliser les invendus d’une fleuriste pour composer des montages de fleurs. Elle a donc sollicité dans la région Angélique Michaux, patronne d'Angieflore, qui s’est empressée de répondre positivement, avant de contacter le CPAS d’Ham-sur-Heure-Nalinnes.

«La fleuriste nous a contactés pour obtenir un listing des personnes isolées», explique Emmanuelle Levis, éducatrice au CPAS d’Ham-sur-Heure-Nalinnes. «Mais pour des soucis de confidentialité, ces informations ne peuvent pas être divulguées. On a alors proposé de faire un partenariat. La fleuriste nous dépose les fleurs le lundi matin, comme il s’agit de son jour de congé, et nous faisons ensuite la distribution des bouquets avec notre mini-bus auprès des personnes âgées ou isolées que nous couvrons».

Un côté anti-gaspi

«Les montages sont très diversifiés et se font uniquement sur base des invendus du week-end. Il y a parfois des roses, de la verdure et d’autres fleurs. On tourne entre 15 et 30 bouquets par semaine. Le nombre varie chaque semaine selon les fleurs à disposition», nous dit-on encore.

Face à cet élan de générosité, les réactions des personnes âgées ou isolées sont multiples. «Il y a des gens qui sont vraiment contents et émus, d’autres qui sont étonnés. Il y a parfois aussi un peu de méfiance. Il faut donc parvenir à rassurer la personne en précisant que nous venons du CPAS et que ce n’est pas une arnaque. Les bouquets sont bel et bien offerts. On en profite aussi pour partager un moment avec eux et prendre de leurs nouvelles. C’est convivial et vraiment très touchant. Certaines personnes nous ont même remercié en nous envoyant une carte postale», continue Emmanuelle Levis qui salue également le côté anti-gaspillage de la démarche.

L’action «Bouquets solidaires» s’est déroulée jusqu’à la fin du mois de janvier et pourrait bien se prolonger pendant quelques semaines avant de revenir en fin d’année, à l’occasion des fêtes de Noël. Le CPAS d’Ham-sur-Heure-Nalinnes semble ouvert à toute proposition de collaboration.

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En détail

Angieflore

Rue Saint-Anne 15 B, 6120 Ham-sur-Heure

Tél: 071/ 96 02 46

angieflore.be

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