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Filer à l’anglaise : la base wallonne de Churchill à Comines

De grands hommes ont foulé la terre wallonne. À l’instar d’un Winston Churchill qui aura passé près de trois mois de haute intensité du côté de Comines.

L’entité de Comines-Warneton, petite enclave wallonne en Flandre, a reçu un invité de marque durant les premiers mois de 1916. Au plus fort de la Grande Guerre, Winston Churchill était en effet basé à Ploegsteert, un petit village qu’il avait d’ailleurs rebaptisé «Plugstreet».

À l’entame des hostilités, en 1914, Winston Churchill était alors Lord de l’Amirauté, c’est-à-dire ministre de la marine anglaise. Mais en 1915, c’est la disgrâce. Sa volonté d’attaquer l’empire ottoman dans le détroit des Dardanelles se soldera par l’un des pires désastres de la Première guerre mondiale. Contraint de démissionner, il demande un commandement sur le front et se retrouve à la tête du 6e bataillon de fusiliers écossais.

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C’est alors qu’il débarque à Ploegsteert, qu’il décrira plus tard dans ses Mémoires: «Le village de Plugstreet consistait principalement en une longue file de maisons de briques, bien construites, dont plusieurs étaient hautes de quatre étages et dont la façade principale donnait en plein sur les positions de l’ennemi, dissimulé là-bas, au-delà d’une bande de champs tout plats et détrempés».

Sur la ligne de front

La déformation du nom semblait être un jeu de mots pouvant se traduire par «la rue de la fusillade». Car la ligne de front était bien là, à peine 300 mètres plus loin. Et c’est sous sa présence que le village fût quasi rayé de la carte, comme il le raconte : «C’est alors que le village de Plugstreet commença à subir le premier de ces bombardements méthodiques qui, bientôt, devraient le réduire en ruines. Toutes les une ou deux minutes, les obus survenaient».

Churchill s’est retrouvé à la tête du 6e bataillon de fusiliers écossais à Ploegsteert

Il y restera du 26 janvier au 3 mai 1916. Trois mois et quelques jours pendant lesquels il mit au point ses projets «Tanks», un nom de code qu’il utilisait pour imaginer une nouvelle arme qui permettrait de briser les lignes ennemies : le char d’assaut. «Ces autochenilles devraient être utilisées en masse ; de façon à obtenir un effet de surprise. (…) La percée des barbelés de l’ennemi et l’occupation totale de sa ligne de tir peuvent être obtenues par des machines de ce genre». L’histoire prouvera qu’il était en avance sur son temps.

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Ses idées et ses faits d’armes lui offriront son retour en grâce auprès du gouvernement de sa Majesté puisqu’il sera nommé, en mai 1916, ministre de l’armement. Sa relation avec Plugstreet fut donc courte mais intense. Aujourd’hui encore, il est possible de marcher sur ses traces. La région ne manque pas de cimetières militaires, tandis que le «Plugstreet 14- 18 Experience» vous immergera dans le quotidien de la Grande Guerre.

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