Gourmandises : tour d'horizon de la crème de la crème des pâtisseries wallonnes

Cette semaine, Max est parti faire le tour des pâtisseries wallonnes et a sélectionné les meilleures, la crème de la crème !

Par Laurence Briquet, Rino Gallo Et Sophie Lagesse

Publié le 08/02/2022 à 07:00 Modifié le 08/02/2022 à 07:00

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Gat’Ooh! : l'imagination sucrée n'a pas de limite

Gat’Ooh!, c’est l’histoire d’une passion née un peu par hasard. La Liégeoise Fabienne Neyens, cuisinière de formation, n'était pas prédestinée à se lancer dans la confection de gâteaux hors du commun…

Pour Fabienne Neyens, tout a commencé comme un défi personnel à l’occasion du baptême de ses neveux en mars 2015. Ses premières réalisations en pâte à sucre étaient alors loin d’égaler celles qui ont suivi mais elles en avaient néanmoins épaté plus d’un.

Gat’Ooh! n’était, à ce moment-là, qu’un rêve lointain et pourtant, de fil en aiguille, ou plutôt de bouche-à-oreille, tout s’est mis en place. Encouragée par sa famille et ses amis impressionnés par ses prouesses, elle a développé son activité et c’est tout naturellement que les commandes sur les thèmes les plus variés (dinosaures, mode, mariage…) ont commencé à affluer.

Au fil des mois, et grâce à sa page Facebook, les commandes se sont multipliées et les défis compliqués. C’est ainsi que sont nés le gâteau «Reine des Neiges» ou encore «Harry Potter» et son choixpeau ainsi que les grenouilles ou le gâteau marbré qui deviendront sa signature. Fabienne apprécie les défis et il suffit de regarder sa page pour découvrir à quel point elle a du talent et de la créativité.

Très rapidement, son hobby est devenu une passion. «J’ai enchaîné les ateliers afin de me former à diverses techniques me permettant de réaliser rapidement des fleurs de toutes sortes ainsi que d’autres éléments de décoration en pâte à sucre. Je cherche sans cesse des idées afin de satisfaire les demandes toujours plus extravagantes, telles que la chope de bière ou la poupée Monster High». On a un peu l’impression que rien n’est impossible pour elle.

Au final, Gat'Ooh!, c’est la promesse d'étonner ses invités, de les surprendre et telle la madeleine de Proust, de marquer leurs esprits ainsi que leurs papilles. Car, au delà de l’esthétique, les créations de Gat’Ooh! sont aériennes, composées de vanille ou chocolat, de biscuit red velvet ou du chocolat blanc et de mousses onctueuses dont le choix du goût n'a de limite que votre imagination.

Aujourd’hui, Gat’Ooh!, ce ne sont pas seulement des réalisations en pâte à sucre, ce sont également des cupcakes (et Fabienne donne aussi des ateliers), des biscuits et des macarons. Parfaits pour les baby showers avec leur côté très girly, des enterrements de vie de jeune fille ou de jeune homme d’ailleurs et tout un éventail d’autres évènements toujours liés à la gourmandise et à la fête. De votre côté, vous n’avez qu’à rêver votre création. Fabienne la réalisera…

_{En détail}

Gat’Ooh!

Rue de Liège 68, 4680 Oupeye

Tél: 0477/ 55 22 72

gat-ooh.be

Eggenols : le temple du Marouff et des gaufres

Depuis trois générations, Eggenols, une des dernières pâtisseries artisanales liégoises, fait le bonheur des habitués et des célébrités, parmi lesquelles le prince Laurent ou Jean Dujardin...

À Liège, en plein cœur du quartier des Guillemins, la pâtisserie Eggenols en est déjà à sa troisième génération. «Tout a commencé avec Albert Nols, en 1930», explique Bernard Eggen, l’actuel patron. «Puis, il y a eu Pierre Eggen qui est né aux Pays-Bas. Il a débuté en 1946 dans une pâtisserie de Geleen, sa ville natale. Un an plus tard, il entre chez un pâtissier traiteur renommé, à Stein. Plus tard, il sera engagé à la pâtisserie Royale de Maastricht où il continuera à parfaire ses connaissances. Après ces diverses expériences, à vingt ans, il est venu en Belgique pour perfectionner son français tout en travaillant comme pâtissier. Il est arrivé à la pâtisserie-Nols Monseur, à Liège. En 1954, il épouse la fille aînée de Monsieur Nols, avant leur installation rue des Guillemins». Pierre et Marguerite Eggen cèderont leurs affaires à leur fils cadet, Bernard, et leur belle-fille, fin 1987, après six années de travail en commun.

Aujourd’hui, la pâtisserie Eggen-Nols, devenue Eggenols pour les réseaux sociaux, est toujours une des meilleures de la cité ardente. Bernard Eggen y perpétue la qualité des gâteaux de la maison tout en ajoutant ses propres créations. On y déguste le célèbre gâteau Marouff qui tire son nom d’une praline jadis exportée aux États-Unis par la pâtisserie Royale de Maastricht. Composé de chocolat, il séduit par la grande légèreté de sa mousse et il est breveté pour tout le Benelux.

On vient parfois de très loin pour acheter un Marouff. «J’ai des clients qui viennent de Bruxelles, Namur… Notre meilleure publicité, c’est le bouche-à-oreille», poursuit le patron qui compte encore de nombreuses spécialités dont les tartes, les macarons (il s’est formé chez Pierre Hermé à Paris) et les célèbres gaufres de Liège. Gaufres qui font la renommée de l’établissement. Le prince Laurent en serait un grand fan tout comme le comédien Jean Dujardin qui les a goûtées lors d’un de ses tournages dans la cité ardente et qui les avait visiblement appréciées…

Le secret de l’établissement? L’extrême rigueur dans le choix de matières premières de qualité supérieure, l’accueil chaleureux et attentif ainsi que le personnel qualifié, responsable et enthousiaste. Des points communs à ces trois générations de pâtissiers dont le succès perdure depuis trois quarts de siècle.

_{En détail}

Eggnols

Rue des Guillemins 92, 4000 Liège

Tél: 04/ 252 28 79

eggenols.be

Michael Moineau Pâtissier Chocolatier : la pâtisserie tout en finesse

Le pâtissier Michael Moineau est installé depuis 4 ans au centre de Spa. Épaulé par son épouse, il vend ses créations au design épuré et aux saveurs multiples.

L e nom de Michael Moineau ne vous dit peut-être rien. Pourtant, les créations du pâtissier enchantent chaque jour les papilles des habitants de la ville de Spa. Originaire de Welkenraedt, Michael Moineau a fait ses études à l'École hôtelière de Spa. «J’ai d’abord commencé par la cuisine, à l’âge de 17 ans. J’ai tout appris sur le tard. Par la suite, c’est mon professeur Christian Goblet qui m’a transmis sa passion pour la pâtisserie», nous explique-t-il. Une fois son diplôme en poche, Michael fera ses premières armes aux côtés de Jean-Philippe Darcis et Marc Ducobu, deux grands noms de la pâtisserie.

Le jeune pâtissier poursuit alors sa progression à L'Air du Temps, le restaurant deux étoiles du chef Sang Hoon Degeimbre où il officie en tant que chef pâtissier, avant de revenir à Verviers. «Ma région me manquait», avoue-t-il. Michael Moineau travaille alors pour le restaurant Le Coin des Saveurs, puis chez Galler à la recherche et au développement, et devient ensuite consultant pour des établissements comme les Fines Gueules. «Je me suis lancé en tant qu’indépendant. Je créais des cartes de desserts. Certains établissements reproduisent correctement mes créations, mais d’autres pas vraiment. J’ai alors eu l’idée de lancer ma propre boutique», se souvient Michael Moineau, aujourd’hui installé rue Royale, en plein centre de Spa.

Dans son établissement, il propose de la pâtisserie fine, mais pas que. Son objectif est de coller un maximum aux attentes de ses clients. «Au départ, je proposais des fruits en trompe-l'œil, un peu comme Cyril Grolet, mais j’ai vite compris qu’il en fallait pour tout le monde. À Spa, la population compte beaucoup de personnes âgées. J’ai alors changé mon fusil d’épaule. Je propose aussi des tartes, des croissants et du pain confectionné par Philippe Gerlash, un boulanger de Robertville», confie le pâtissier qui avoue avoir un faible pour le Paris-Brest. «Je prends une certaine passion à le réaliser», nous dit-il.

S’il accorde une importance particulière à la qualité de ses ingrédients, Michael Moineau propose ses créations à partir de 4 euros. «Je ne suis pas en mesure de vendre un éclair à 1,60 euros car si on met de la vraie vanille à l’intérieur, ce n’est pas rentable. Les produits proviennent d’un peu partout, mais on essaie d’être le plus local possible», explique celui qui confectionne également des gâteaux sans sucre sur commande uniquement. «Je le fais vraiment pour faire plaisir car cela me prend énormément de temps», avoue le pâtissier qui compte plus de 12.000 abonnés sur sa page Facebook.

Et Michael Moineau ne compte pas s’arrêter en si bon de chemin puisqu’il s’apprête à donner ses propres cours de pâtisserie dès le mois de mars. «Ce sont des rendez-vous occasionnels. Les cours se feront à l’étage de ma boutique. On apprendra à faire des tartes, des macarons, de la pâte à choux… J’aimerais également ouvrir mon salon de dégustation avec des desserts sur assiette et des petites restaurations. Il y aura une dizaine de places disponibles», glisse-t-il. De jolis projets en perspective!

_{En détail}

Michael Moineau Pâtissier Chocolatier

Rue Royale 9, 4900 Spa

Tél: 087/ 56 01 37

michaelmoineau.be

Le Tartisan : des gâteaux à la ferme

Le pâtissier Benjamin Vanderveken, chef du Tartisan à Bousval, propose du pain mais aussi des tartes et des beaux gâteaux aux goûts fruités.

uvert depuis mars 2020, Le Tartisan se situe dans la Ferme de la Distillerie à Bousval (en Brabant wallon). À sa tête, le jeune Benjamin Vanderveken, 33 ans, au parcours plus qu’étonnant! «Quand j’avais dix ans, j’ai commencé à faire des tartes et des pâtisseries avec ma mère. Au fur et à mesure, je me suis perfectionné tout seul en achetant des livres, du matériel», nous explique-t-il. Mais quand vient le choix des études supérieures, c’est vers un tout autre domaine que Benjamin se tourne. «Après mes secondaires, je ne savais pas trop quoi faire! Quand vous sortez de l’école, on vous oriente très peu vers des métiers professionnels. J’ai finalement étudié l’anthropologie pendant cinq ans. C’était formidable comme études mais quand j’ai dû rendre mon mémoire, je me suis rendu compte que je n’étais pas fait pour travailler derrière un bureau. Il me fallait quelque chose qui bougeait et la pâtisserie prenait de plus en plus de place dans ma vie. Après mon mémoire, j’ai décidé de m’inscrire dans une école de boulangerie-pâtisserie à Limal».

Pendant plusieurs années, Benjamin Vanderveken fait ses armes dans des pâtisseries bruxelloises. Il ne perd pas son objectif premier, celui d’ouvrir sa propre enseigne. Quand il quitte Bruxelles pour Bousval, il trouve le lieu idéal en la Ferme de la Distillerie. «Je venais y acheter mes légumes et en parlant avec les propriétaires, ils m’expliquaient leur désir de se diversifier, de s’agrandir. Tout de suite, le projet m’a emballé. Avant, je cherchais un local commercial dans une artère animée. Mais cela me séduisait d’avoir cette idée de magasin partagé, on peut s’y entraider. Aujourd’hui, je ne pourrais pas faire ce projet ailleurs».

Si le magasin propose des légumes bio, Benjamin y vend depuis presque deux ans ses pains et ses spécialités sucrées. «J’adore faire de beaux gâteaux même si je n’aime pas toujours les manger! Et à l’inverse, j’aime aussi faire des tartes mais qui ne ressemblent à rien! Cela se retrouve dans mon magasin. J’ai de beaux et de bons gâteaux, très fruités avec moins de sucre et un biscuit assez important. Je propose aussi des tartes mais ce ne sont pas celles qui sont faites avec des abricots en boîte! Ce sont plutôt des pâtes brisées ou sucrées, elles sont assez croustillantes et les garnitures sont assez différentes».

L’une d’entre elles est d’ailleurs très plébiscitée par les clients du magasin, la tarte noix de pécan et sirop d’érable. Dans le rayon des gâteaux, c’est celui à la mangue et aux fruits de la passion qui est le plus souvent réclamé par les gourmands.