Histoire et terroir : La Villa Monceau, sous un toit de chaume comme dans un conte, à Ottignies-Louvain-la-Neuve

Mener la vie de châtelain à Louvain-la-Neuve, c’est ce qu’offre La Villa Monceau et son restaurant gourmand À la Lisière. Située dans un écrin de verdure, à l’abri de la ville, la propriété est un lieu d’exception où il fait bon se poser pour remonter le temps, ou l’arrêter.

Par Charlotte Vanbever

Publié le 29/09/2022 à 09:00 Modifié le 29/09/2022 à 09:00

Un toit en chaume, des boiseries et autres meubles anciens: la Villa Monceau –un hôtel et son restaurant À la Lisière–, c’est «l’histoire de deux familles qui se sont rencontrées. L’une qui avait un patrimoine et l’autre un savoir-faire. Et on a mis les deux ensemble», explique Laurent Oyen, «chef» des lieux, en faisant le tour de la propriété. Elle appartient historiquement, et toujours aujourd’hui, à la famille du Monceau. «Quant à nous, les Oyen, nous sommes les exploitants de cette maison qui a été transformée».

^{Laurent Oyen - Patron de la Villa Monceau et chef de À la Lisière}

Maison d’enfance du maïeur de Louvain-la-Neuve —celui qui a donc assisté à la sortie de terre de la ville estudiantine—, Yves du Monceau de Bergendael, ce cor de chasse a été agrandi par son épouse. «La maison n’a pas changé depuis 1956. La volonté du défunt et de madame la Comtesse, qui a aujourd’hui 97 ans, était que ce lieu reste dans la famille, qu’il conserve son caractère historique par rapport à la ville et qu’il soit un endroit de bien-être, de bien vivre. On a donc gardé l’âme de 1956, avec le toit en chaume notamment. On appelle cette maison le mini Bioul, car la Comtesse a grandi au château de Bioul. Elle en a fait son petit château, avec de grandes cheminées et des vitraux (rénovés tout de même avec du double vitrage) sur lesquels figurent différentes armoiries. On a gardé les portes en chêne, les sols en pierre bleue belge, les parquets,… Une ambiance ‘châtelaine’ en fait, à laquelle on a redonné un petit coup de jeune. On n’a pas touché à la structure, on a gardé les pièces telles qu’elles étaient. Par exemple, le bar était déjà là, on l’a juste modernisé».

Première Table du Terroir

Laurent Oyen, restaurateur, a d’abord découvert une maison atypique, un peu comme dans un conte, mais vide. Il lui a fallu imaginer la suite… «J’ai rencontré Cédric du Monceau et on a réfléchi à ce qui était faisable. La maison unifamiliale allait devenir une maison professionnelle. Je suis restaurateur depuis 26 ans, je l’ai été pendant longtemps sur une péniche et dans des lieux un peu atypiques. Faire de cette villa un hôtel (3 étoiles avec six chambres) et un restaurant, ça m’a sauté aux yeux tout de suite!». Le chef en cuisine est donc devenu aussi patron d’hôtel en mai 2021 –«on a investi alors que tout le monde se confinait» plaisante-t-il—, et il s’est installé pas loin avec sa famille… de l’autre côté de la cour, dans l’ancienne conciergerie. «On est dans la propriété, on peut donc s’occuper sans souci des personnes qui séjournent ici».

Le vrai patron, c’est lui, même si «on se voit avec la famille du Monceau une fois par mois pour rendre compte de ce qui se passe, elle est très présente dans l’association. Elle nous apporte aussi son carnet d’adresses. Mais l’expertise sur ‘comment faire’, ça c’est mon job», souligne Laurent.

À ce lieu d’exception par son histoire, «on a voulu greffer une cuisine raffinée et généreuse à la fois. Ma cuisine a évolué aussi depuis qu’on a ouvert, je me suis renforcé d’un second alors que j’ai toujours travaillé seul». Récemment labellisée Table du Terroir (le premier restaurant en Brabant wallon à décrocher ce titre), À la Lisière suit les saisons et aime décliner une thématique (asperges, tomates du jardin,… ) de l’entrée au dessert. Automne oblige, le col-vert arrive dans les assiettes, et bientôt la caille.

Et le restaurant offre même une salle de réunion, dans l’ancien bureau du bourgmestre, aux couleurs de Louvain-la-Neuve et de sa construction, où des dîners privés (en famille, entre amis, collègues,…) peuvent se tenir. L’ensemble du projet a vite séduit le public et Laurent Oyen est parfois le premier surpris. «L’hôtel j’y croyais, mais je pensais pouvoir le gérer de loin en me focalisant sur la cuisine. Mais j’ai dû engager une gouvernante tant il fonctionne bien. On a des clients du monde entier, de l’Allemagne aux États-Unis!».