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Installé à Beloeil, Alexandre Bouglione se réjouit de la reconnaissance de son cirque

Il se surnomme, dans un sourire, « la star la plus pauvre de Belgique ». Installé dans le magnifique village de Beloeil (Hainaut) depuis 26 ans, le saltimbanque accueille aujourd’hui sur son terrain les roulottes et caravanes d’autres artistes du cirque, laissés pour compte. Alexandre représente la 7e génération de Bouglione. Il est aussi celui qui a la fierté de voir le cirque traditionnel entrer (enfin) au patrimoine culturel belge…

Vous, avec votre famille, votre fils, vos petits-enfants, êtes installés sur ce terrain de Beloeil. Pourquoi avoir choisi cet endroit ?

En 1985, je cherchais un endroit pour m’installer en Belgique. J’habitais en région parisienne mais je bossais plus souvent en Belgique qu’en France. Le cousin de ma tante connaissait cet endroit ici à Beloeil. Depuis deux ans, j’ai la nationalité belge. C’était normal pour moi ! Ma grand-mère était Ixelloise, mon arrière-grand-père s’est marié en Belgique,… J’ai travaillé toute ma vie en Belgique. Un jour ou l’autre, il a fallu prendre une décision. Je ne vais plus jamais en France ! Je me plais bien ici.

Avec cette reconnaissance, on sauve le métier ! On a souvent été humilié.

Quand vous vous êtes installé ici avec les caravanes du cirque Bouglione, le voisinage a-t-il mal réagi ?

Non. Alors qu’en France, à peine on était installé qu’on nous demandait quand on repartait ! Ici, ça s’est tout de suite très bien passé. Les gens ont été sympas, ils m’adorent ! (sourire)

Le cirque itinérant traditionnel, comme le vôtre vient d’être reconnu chef-d’oeuvre du patrimoine, par la Communauté française de Belgique. C’est une première mondiale. Mais en quoi est-ce important pour vous ?

Cette reconnaissance est extraordinaire parce qu’elle va nous permettre de demander par la suite des subsides. On veut organiser un festival d’été du nouveau cirque traditionnel à Bruxelles. Le cirque traditionnel, aujourd’hui, c’est le Cirque du soleil aussi. Avec cette reconnaissance, on sauve le métier ! Pour dire la vérité, on était souvent humilié à la télévision par des gens du cirque contemporain.  Le cirque contemporain n’a rien à voir avec le nouveau cirque, c’est plutôt du théâtre. Nous, on est les inventeurs du cirque, et notre invention, le cirque contemporain nous la pique en disant que ce qu’on fait n’est pas bien. Je remercie vraiment la ministre Linard pour cette reconnaissance capitale, car on allait vers une mort du cirque. Parce qu’il y avait malheureusement aussi 80% de cirques de très mauvaise qualité. Aujourd’hui, je pense, en tout cas j’espère, qu’on ira vers un label de qualité. On va créer aussi une grande école de cirque en Belgique, des ateliers de costumes, remettre des orchestres dans le cirque…Il faut faire travailler plein de gens, des artisans.

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Sur son terrain à Beloeil, Boulgione accueille des caravanes d’artistes. Le décor d’éléphant a été transformé en...bar.

Des costumiers dédiés au cirque, il y en a encore ?

Pendant longtemps, il y avait à Paris le costumier Vicaire qui travaillait pour le Lido, pour Las Vegas. C’étaient des paillettes et tout ça. Pourquoi on n’aurait plus le droit d’en remettre dans le cirque ? Aujourd’hui, il y a encore quelques costumiers en Europe, mais beaucoup moins. C’est pour ça que je pense qu’en Belgique on pourrait avoir un atelier qui travaille pour le cirque.

>> Retrouvez l'interview complète d'Alexandre Bouglione ce samedi dans votre magazine Max en cliquant ici

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