Italie : la Masseria Montenapoleone, une ferme dans les Pouilles dont l’histoire a commencé en Belgique

On bouge • 22 septembre 2023

par Rino Gallo

Derrière la Masseria Montenapoleone, écrin typique et luxueux du sud de l’Italie, se cache une histoire d’amour qui a débuté sur les terres belges, à Bruxelles. Dino Monteneve et Christiane Van Gaubergen nous ouvrent les portes de leur ferme des Pouilles.

Nichée à Pezze di Greco, un paisible village situé dans l’idyllique région des Pouilles, dans le sud de l’Italie, la Masseria Montenapoleone se démarque par la beauté de son architecture, à la fois typique, rustique et terriblement chaleureuse. Cette ancienne ferme de 38 hectares, illuminée chaque jour d’un soleil étincelant, renferme 25 suites somptueuses qui bénéficient, pour la plupart, d’une vue imprenable sur la nature environnante et la mer Adriatique. Situées à proximité de la piscine extérieure au design atypique, toutes les chambres sont décorées dans un style épuré et dans le respect des matériaux de l’époque: plafond en pierres brutes, lit en fer forgé et meubles en bois qui font voyager dans le temps.

Intitulée «La Stella», la salle du petit déjeuner a même été aménagée dans les anciennes écuries de la ferme. Chaque matin, un buffet composé de pâtisseries, de fruits frais, de confitures maison, de charcuterie et de fromages locaux est à disposition des hôtes de la Masseria. «Nous sommes parvenus à donner une seconde vie à cette ferme datant du XVIIe siècle», se réjouit Dino Monteneve, le propriétaire des lieux. «Il était important pour nous de conserver l’âme de nos ancêtres. C’est ce qui fait le charme de notre Masseria. Les clients apprécient le cadre, les conditions météorologiques, le goût des produits que nous produisons, mais surtout le lien qu’ils ont tissé avec notre famille».

Dino Monteneve n’aurait pas pu concrétiser un tel projet sans le soutien indéfectible de son épouse. «Derrière chaque grand homme se cache une femme», nous glisse celui qui a immigré en Belgique, en 1969, pour poursuivre ses études, et ce pendant cinq années à Bruxelles. C’est au cœur de la capitale belge, lors d’une soirée dansante entre amis, qu’il a rencontré Christiane Van Gaubergen, originaire d’Uccle. Nous sommes en 1976. «Quand on s’est revu, quelques jours plus tard, totalement par hasard, Dino a insisté pour avoir mon adresse. Nous sommes alors restés en contact. Deux ans plus tard, il a été contraint de retourner en Italie. J’allais parfois lui rendre visite», se remémore-t-elle.

Dino Monteneve et Christiane Van Gaubergen - Propriétaires de la Masseria Montenapoleone.

Et de poursuivre: «Après avoir achevé son service militaire entre Naples et Florence, Dino venait me voir en Belgique tous les 15 jours, mais cette relation à distance ne me convenait plus. J’ai alors évalué mes sentiments, et j’ai pris la décision de m’installer en Italie J’ai eu du mal à couper le cordon car je laissais derrière moi mon enfance et mes habitudes. J’ai ensuite pris le train de la gare de Bruxelles-midi jusqu’à Milan, puis de Milan jusqu’à Cisternino. J’ai appris à parler italien sur le tas, et je n’ai jamais regretté ma décision».

Après avoir vécu à Pezze di Greco jusqu’en 2000, le couple fait l’acquisition d’une nouvelle propriété. «Nous avons repris la gestion des terrains agricoles que possédait ma belle-mère. C’est en cherchant des terres pour replanter 1.125 oliviers que nous avons trouvé cette immense ferme pour laquelle j’ai eu un cœur immédiat. J’avais l’impression de déjà connaître les lieux. Mon mari était réticent à l’idée d’acheter cette ferme, mais je suis parvenue à le convaincre. En juillet 2000, nous en étions les propriétaires. Trois ans plus tard, j’ai souhaité y célébrer nos 25 ans de mariage en organisant une grande fête. Nous avons rafraîchi les lieux en peignant les murs en blanc pour l’occasion. La soirée était tellement réussie que l’un de mes amis belges a souhaité s’y marier à son tour. C’est ainsi que nous avons eu l’idée d’agrandir les lieux et de proposer des chambres», nous explique Christiane.

Désormais dirigée par Giuliano Monteneve, leur fils aîné, la Masseria Montenapoleone poursuit son évolution et a récemment ouvert les portes de son restaurant, La Falegnameria, porté par un menu bio et gourmand. «Nous avons également inauguré notre propre salon de bien-être afin de valoriser les arômes naturels et les herbes sauvages de notre région. Nous proposons aussi une multitude d’activités comme des cours de cuisine, des pique-niques au cœur des vignes, des balades à vélo, ou des dégustations de vin et d’huile d’olive produits directement à la Masseria. Nos hôtes peuvent aussi participer à des cours collectifs de méditation ainsi qu’aux vendanges et à la cueillette des olives. Ils sont tous en quête d’expériences qui sortent de l’ordinaire», assure Dino qui se dit «fier et ému» de la réputation que s’est forgée son entreprise familiale, devenue incontournable pour les touristes en quête d’authenticité.