La Hulpe : de l’hippothérapie pour les enfants atteints de handicaps avec Les rênes de la vie

À La Hulpe, le centre Les rênes de la vie accueille depuis 40 ans de nombreux enfants atteints de divers handicaps pour leur offrir des séances d’hippothérapie.

Par Sophie Lagesse

Publié le 24/11/2022 à 09:00 Modifié le 24/11/2022 à 09:00

Cette année, le poney-club Les rênes de la vie souffle ses 40 bougies. Une institution hippique à La Hulpe qui pratique l’hippothérapie. «Cet endroit a été pensé par Marie-Claire qui faisait à l’époque des études de psychologie», nous explique Astrid Everarts, actuelle responsable des lieux. «Elle montait également dans ce manège. Un jour, alors qu’elle montait à cheval, elle a vu un cavalier arriver, suivi quelques instants plus tard par une petite voiturette pour personne à mobilité réduite. Elle a eu un flash! Elle s’est dit que lorsque ce monsieur était sur son cheval, on ne voyait pas du tout qu’il était porteur d’un handicap».

Le cheval est tellement généreux dans sa manière d’approcher l’autre, il n’a pas d’a priori

Une situation qui lui donne directement l’envie de créer un endroit où la différence n’est plus visible. «Cela permet aux gens différents de se côtoyer autour de l’univers du cheval. Elle a donc créé Les rênes de la vie». L’endroit prenant de plus en plus d’ampleur, il a fallu faire des choix et restreindre le concept aux enfants, âgés de 5 à 18 ans. «Le but des Rênes de la vie, c’est vraiment que tous ces enfants puissent être ensemble et que leur handicap n’en soit plus un. Vous avez parfois un enfant polyhandicapé qui monte à côté d’un enfant valide».

Lutter contre le mal-être

Les jeunes enfants et les adolescents qui se ressourcent au contact des poneys des Rênes de la vie ont tous des histoires différentes. «Je pense que nous avons un peu toutes les sortes de pathologie. Nous avons des enfants polyhandicapés qui ne savent pas répondre seuls à leurs besoins vitaux et qui ont besoin d’une grande assistance, nous avons des enfants handicapés mentaux, autistes, des enfants atteints d’un handicap moteur qui se déplacent en voiturette». Et ce n’est pas tout. «Nous accueillons aussi parfois des enfants qui sont hospitalisés et qui ont besoin ou l’envie d’aller au grand air. C’est parfois compliqué car ils sont souvent très médicalisés».

Et depuis quelques temps, Astrid a constaté l’augmentation de fréquentation d’enfants qui ont souvent d’autres troubles. «Nous avons de plus en plus d’enfants et de jeunes qui ne vont juste pas bien, qui sont en décrochage scolaire, qui sont en plein mal-être. Il y a vraiment cette nouvelle pathologie que l’on voit s’installer. Ces enfants ont un profond mal-être psychologique, et l’hippothérapie leur fait le plus grand bien».

En symbiose

Car au-delà de masquer les différences, l’hippothérapie a de véritables bienfaits sur le moral des petits cavaliers. «Si je n’avais pas remarqué à quel point le contact des chevaux et des poneys leur faisait du bien, je ne ferais pas ce métier depuis 30 ans ! Le cheval est tellement généreux dans sa manière d’approcher l’autre, il n’a pas d’a priori. Il s’ajuste de manière naturelle à l’autre. C’est étonnant de voir comment un cheval se comporte différemment en fonction de chaque cavalier. Cela nous permet de ne pas être bloqué dans des canevas, des protocoles. Chaque cas est différent». Des binômes atypiques faits de tendresse et réconfort.