Liège : la gare des Guillemins, œuvre mythique de la Cité ardente, prend des couleurs

La gare de Liège-Guillemins est l’un des symboles les plus emblématiques de la Cité ardente. Créée en 1863, elle fut rénovée à plusieurs reprises au cours du 19e siècle. L’accueil en 1905 de l’Exposition universelle à Liège est alors l’occasion d’une rénovation en profondeur des lieux. Inaugurée en 2009 après 10 années de travaux, la gare telle qu’on la connaît, avec sa toiture voûtée en verre et en métal, a été conçue par l’architecte espagnol Santiago Calatrava, lauréat du concours international lancé par Euro-Liège TGV, une filiale de la SNCB, en 1996. «J’ai voulu que cette gare soit en même temps un lieu de promenade et de méditation. Elle n’a pas de façade, elle est ouverte sur la ville. Elle est une des clés du renouveau de Liège qu’elle projette au 21e siècle», confiait-il à l’époque.

Aujourd’hui, la gare de Liège-Guillemins est devenue l’un des points culminants du réseau ferroviaire belge avec près de 18.000 visiteurs par jour. En plus d’une galerie centrale couverte qui accueille des magasins, des brasseries, des guichets et un centre d’information, elle abrite également Europa Expo, un centre d’exposition reconnu dans tout le pays. Après «Toutankhamon, à la découverte du pharaon oublié» et «Napoléon: au-delà du mythe», c’est actuellement le pays du Soleil Levant qui est à l’honneur avec l’exposition «I Love Japan: les 1.001 facettes du Japon», et ce jusqu’au 8 janvier 2023. Les visiteurs ont notamment l’occasion de se balader dans un jardin zen, dans une ruelle caractéristique du pays, ou de s’attabler dans une habitation typiquement japonaise.

Des vitraux modernes

Mais ce n’est pas tout… Le 15 octobre dernier, l’œuvre éphémère de l’artiste français Daniel Buren a été inaugurée (voir interview en début de cahier). Intitulée «Comme tombées du ciel, les couleurs in situ et en mouvement», elle se déploie sur l’ensemble des verrières de la gare, à travers un jeu de couleurs qui s’adapte selon la lumière du jour. Au total, la moitié de la superficie totale de la gare a été couverte. Une proposition artistique moderne et audacieuse, à découvrir jusqu’au 15 octobre 2023.

Et la plupart des voyageurs croisés sur place semblent satisfaits de cette œuvre. «C’est vraiment très réussi», nous dit d’emblée Justine, une jeune étudiante de 24 ans, originaire de Namur. «Quand le soleil brille, les couleurs s’illuminent et offrent de jolies ombres au sol. On a l’impression d’avoir un arc-en-ciel au-dessus de la tête en permanence. C’est agréable, ça donne tout de suite le sourire». D’autres, en revanche, se montrent moins enthousiastes. «Je ne comprends pas l’intérêt de dépenser autant d’argent pour mettre en place une telle œuvre. Le rendu est sympa, mais on s’en lasse finalement très vite», nous dit Pierre, 42 ans, originaire d’Ottignies. Les goûts et les couleurs…

Il est clair que les touristes ne manquent pas de jolis monuments à admirer aux alentours. Située juste en face de la gare des Guillemins, la tour Paradis, également appelée tour des Finances, a été inaugurée en 2015. Haute de 118 mètres, elle totalise, sur 28 étages, une superficie de 52.946m². Quelques mètres plus loin, la passerelle La Belle-Liégeoise impressionne par son allure un peu futuriste. Cette structure cyclo-pédestre, longue d’un peu moins de 300 mètres et dont la construction s’est achevée en 2016, rend hommage à Théroigne de Méricourt, surnommée la belle Liégeoise, qui fut l’une des figures de la Révolution française. De chaque côté, elle est encadrée par un pont, à commencer par le pont de Fragnée, à droite, construit pour l’exposition de 1905, et le pont Albert Ier, à gauche, érigé après la Seconde Guerre mondiale. Preuve que la Cité ardente possède un passé culturel extrêmement riche et intéressant.