Souffleur de verre reconnu, Christophe Genard confectionne chaque jour des créations délicates et modernes dans son atelier, à Seraing. Une passion qu'il aime transmettre.
C hristophe Genard manie le verre comme personne. Avant de devenir maître verrier et souffleur de verre, l’artiste occupait la fonction de commercial pour le circuit industriel de la route du feu, sur le site historique du Val Saint-Lambert, à Seraing. De son bureau, il voyait chaque jour des souffleurs de verre animer des ateliers de démonstration face à des visiteurs intrigués. Un jour, il se faufile parmi eux. Nous sommes en 2002. «J’ai été fasciné par cette matière incandescente. J’ai alors demandé au maître verrier chargé de l’animation de faire un essai. C’est ainsi que je suis devenu accro à cette matière, et à toutes les possibilités qu’elle offrait. Ma curiosité s’est alors transformée en passion, et j’ai troqué ma casquette de commercial contre des cannes de soufflage. Je ne l’ai jamais regretté», nous explique Christophe qui a lancé son propre atelier en 2016. Sa pièce signature? Une cocotte en verre soufflé qu’il décline en différentes couleurs.
Mais comment se fabrique un objet d’une telle complexité? Prenons l’exemple d’une vase. «Il faut d’abord déterminer mentalement la forme du vase puis, au besoin, réaliser un croquis. On détermine ensuite les couleurs, les effets et la taille qu’on a envie de lui donner. Sur base de ces paramètres, et avec un peu d’expérience, on sait la quantité de matière à prélever. Quand on prélève de la matière dans le four, on dit qu’on cueille le verre à l’aide d’une canne. On va alors enrober le bout de la canne, auparavant préchauffé, dans du verre en fusion à 1150 degrés, puis insuffler le souffle à l’intérieur de ce verre pour le vider et le creuser. On lui donne ensuite la forme qu’on souhaite à l’aide de différents outils», nous explique l’expert.
Et de poursuivre: «On va alors transférer la pièce en verre sur une autre canne par le fond afin d’avoir l’ouverture qui est disponible et pouvoir travailler sur le col du vase pour le rendre plus ou moins ouvert avec différents outils. Quand la pièce est terminée, elle est encore à 600 degrés. Elle va être déposée dans un four à refroidissement. Pendant la nuit, l’objet va refroidir de 510° à température ambiante. Le lendemain matin, on sort l’objet du four afin de réaliser un travail à froid, à savoir un ponçage et un polissage pour rendre le vase parfaitement stable, propre et non-coupant. Le temps de travail dépend de la complexité et de la technicité de l’objet. 1h30 à chaud et 1h à froid sont généralement nécessaires».
Christophe Genard peut d’ailleurs se targuer d’avoir collaboré avec de prestigieuses marques, dont la Maison Lancôme. «J’ai été sollicité pour décorer leurs vitrines à Paris avec des grandes gouttes de 70cm de haut qui avaient la couleur d’un fond de teint bien particulier. C’était un très beau chantier.
Je me souviens aussi d’une collaboration avec Hermès pour qui j’ai réalisé des créations organiques et totalement abstraites pour une vitrine en Suisse. Ils ont même fait fermer mon atelier pour rester dans la confidentialité la plus totale», se souvient le maître verrier qui peut compter sur l’aide de son épouse pour gérer la communication et la logistique de son entreprise.
L’artiste initie désormais les curieux à cette discipline si particulière. «Comme moi il y a plus de 20 ans, les participants peuvent s’essayer au soufflage de verre. Je propose des formules qui vont de 1h à 5h durant lesquelles les visiteurs peuvent réaliser leurs propres créations et repartir avec. J’organise également des ateliers créatifs afin de concevoir des citrouilles en verre soufflé. En hiver, je propose le même atelier avec des boules de Noël. On accueille aussi bien des adultes que des enfants», conclut Christophe Genard qui s’apprête à ouvrir les portes de son atelier tous les week-ends du mois d’octobre.
Atelier Christophe Genard
Tél: 0497 57 56 14
Infos: info@christophegenard.be
