Musée des Beaux-Arts de Charleroi : une rénovation réussie

Tom Colaux

Le Musée des Beaux-Arts de Charleroi, récemment rénové, renferme de nombreuses merveilles, dont des œuvres de René Magritte ou encore Paul Delvaux.

Fermé pendant près de quatre ans pour des travaux de rénovation, le Musée des Beaux-Arts de Charleroi s’est offert une nouvelle jeunesse. Rouvert depuis la mi-décembre, il propose de nombreuses nouveautés aux visiteurs. «Dans les collections permanentes, les visiteurs peuvent découvrir près de 120 œuvres issues des collections du musée. Nous avons sélectionné des chefs d’œuvres mais aussi des œuvres moins connues d’artistes moins renommés issus de Charleroi ou d’ailleurs», nous explique Eve Delplanque, responsable administrative des Musées de la Ville de Charleroi. «L’idée était de faire redécouvrir ces collections et de communiquer avec elles. Elles ont toutes été choisies de manière à créer un dialogue et un lien avec le visiteur qui les contemple. Dans ce but, elles ont été placées assez bas. Elles sont suspendues à 1,45m de hauteur, ce qui est assez rare dans un musée. Plus haut, nous trouvions que cela éloignait le visiteur des œuvres. Les Beaux-Arts, c’est déjà assez sacrés et parfois, on a un peu de mal à franchir les portes d’un musée comme celui-là. L’idée était vraiment de rendre accessible les œuvres du patrimoine aux gens notamment par ce système d’accrochage». Le parcours du musée a lui aussi été repensé. «Il n’est pas nécessairement chronologique, c’est surtout un parcours thématique. On passe aussi bien de l’origine du musée à des mouvements artistiques comme le surréalisme ou le néo-classicisme. Il y a aussi des thématiques comme le folklore, le paysage».

Tom Colaux

Le Musée des Beaux-Arts de Charleroi renferme de véritables pépites. «Il y a des œuvres de Magritte, de Delvaux, de James Ensor, de Félicien Rops mais aussi des œuvres de Pierre Paulus qui sont incontournables pour Charleroi et son passé industriel. De René Magritte, nous avons par exemple la toile ‘La Fée ignorante’ qui est l’étude de la fresque du Palais des Beaux-Arts, nous avons également ‘La liberté de l’esprit’ qui est une variante du portrait de Georgette, ‘La magie noire’».

L’héritage de Jules Destrée Une collection riche et variée dont l’origine remonte au siècle dernier. «La première pièce date de 1889, il s’agissait d’une donation d’un buste de François-Joseph Navez réalisé par Hérain. À partir de là, Jules Destrée, qui était défenseur des arts, a développé ces collections en acceptant des donations mais aussi par l’acquisition de nouvelles œuvres. En 1911, on a commencé par avoir deux salons, l’un d’art moderne et l’autre d’art ancien. Jules Destrée a enrichi la collection. En 1930, dans les plans architecturaux de l’Hôtel de Ville, il a intégré un étage pour les collections du Musée des Beaux-Arts. Il y avait déjà une cinquantaine d’œuvres. Ensuite, la ville n’a eu de cesse d’investir dans de nouvelles œuvres».

Tom Colaux

Si le musée comporte une exposition permanente, il accueille également une exposition temporaire chaque année. Pour le moment, ce sont les Éditions Dupuis qui sont mises à l’honneur. «En 2022, nous fêtions le centenaire des éditions et nous avons monté l’exposition ‘Dupuis, la fabrique de héros. Cent ans de neuvième art au pays noir’. L’idée était de montrer comment on créait des héros mais aussi quel était le processus d’élaboration d’une BD». Une exposition qui restera visible jusqu’en novembre prochain. Le 24 novembre 2023, le Musée des BeauxArts de Charleroi lancera une nouvelle exposition temporaire, cette fois liée au sport dans l’art.

Plus d’infos : charleroi-museum.be