Rafaella Witsel a participé au Rallye des Gazelles : « Je rêve de disputer le Dakar ! »

Le Rallye des Gazelles ? Depuis des décennies, cette épreuve, réservée à la gent féminine, attire de nombreuses personnalités. Cette compétition, dans le désert marocain, est particulière : pas question de faire intervenir la vitesse. Par contre, il faut trouver le chemin le plus court pour aller du point A au point B dans la caillasse, le sable mou et… les tempêtes de sable. Ah oui : les GPS sont proscrits !

Rafaella, comment en êtes-vous arrivée à participer auRallye des Gazelles 2022 ?

Le projet remonte à trois ans. À l’époque, j’étais en vacances avec Axel et un couple d’amis. Rachel m’a demandé quel rêve j’avais dans la vie. J’ai répondu ‘ devenir photographe ’. Elle, c’était disputer le Rallye des Gazelles. Sur le coup, je n’ai pas réagi, mais je me suis renseignée. Dix jours plus tard, nous participions à une séance d’information sur l’épreuve à Paris.

Et tout de suite, vous avez été séduite ?

Oui. J’ai été immédiatement emballée par l’idée. Dès cet instant, on s’est mises à chercher des sponsors. La crise sanitaire a retardé le projet, mais les gens qui avaient décidé de nous soutenir à l’époque ont prolongé leur accord pour l’édition 2022.

Comment les rôles ont été répartis entre Rachel, votre équipière, et vous?

Rachel (Licata, NdlR) et moi, nous nous connaissons depuis que je vis avec Axel. Elle est une petite cousine de mon mari. Tout de suite, le courant est passé entre nous. Le fait que je conduise le Jimny et qu’elle s’occupe de la navigation s’est imposé naturellement. Rachel est une personne très méticuleuse, rigoureuse et moi, j’adore conduire. Le soir, nos tâches étaient également bien réparties. Moi, je m’occupais de la partie mécanique. Je changeais le filtre, je soufflais le moteur puis je confiais notre Suzuki aux mécaniciens de l’organisation pendant que Rachel plantait la tente et s’occupait des différentes tâches administratives.

Vous n’avez jamais eu des moments de doute?

Si, bien sûr. Les premiers jours, on se demandait ce qu’on fichait là. On dormait 5 heures par nuit, on se levait à 5 heures du matin. Les tempêtes de sable nous imposaient de porter un masque de ski. On a aussi commis quelques erreurs dues à notre manque d’expérience. Mais nous n’avons jamais craqué alors que d’autres filles pleuraient. Mieux: il n’y a jamais eu la moindre tension entre nous. Au contraire, on s’est payé quelques belles parties de fou rire et on a des souvenirs incroyables pour toute la vie.

Vous avez envie de recommencer?

Oui, mais pas tout de suite. C’est un projet qui demande beaucoup d’énergie en amont et qui est très fatigant à vivre. Rachel et moi avons mis trois semaines à nous remettre. Moi, je rêve de disputer le Dakar, mais Axel me dit que c’est une épreuve bien trop difficile. Alors, pourquoi pas revenir aux Gazelles ou disputer un autre rallye?

13.000€ récoltés pour l’association Tous ensemble pour Lea

Madame Witsel et sa copilote ne se sont pas limitées à disputer le Rallye des Gazelles. Derrière leur participation, elles ont aussi récolté une belle somme pour une association.

«Nous allons prochainement remettre un chèque de 13.000 euros aux responsables de l’ASBL Tous ensemble pour Lea», explique Rachel Licata. «Cette association a été créée pour soutenir les parents de Lea, une petite fille qui souffre d’une maladie rare au foie et aux reins. Cet argent sera destiné en partie aux familles qui vivent la même situation difficile et à la recherche universitaire». Par ailleurs, le Rallye des Gazelles vient également en aide aux habitants des régions traversées par des dons de médicaments et organise des visites médicales via des gynécologues et des ophtalmologues.

21e sur 200 avec un Suzuki Jimny, la plus petite voiture de la course

«Notre amitié n’a pas du tout été écornée. Au contraire, elle s’est renforcée», explique Rachel Licata. «Pourtant, vivre avec la même personne pendant dix jours dans 3m2 , être ensemble H24 dans l’inconfort total, ça use les nerfs. Mais nous avons surmonté toutes les difficultés. Mieux, le résultat global est une vraie réussite. Le Suzuki Jimny 1500cm3 atmosphérique était le plus petit véhicule engagé. Beaucoup avaient un sourire en coin au départ. À l’arrivée, nous finissons 21e sur les 200 équipages et 9e parmi celles qui découvraient l’épreuve. Ce petit 4x4 a fonctionné à merveille: pas la moindre crevaison, pas le plus petit souci mécanique. Dans les grandes dunes de Chegaga, Rafaella s’en est tirée à merveille: notre Suzuki s’est classée 4e ».