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Rencontre avec Justine Henin : «Je me sens plus heureuse qu’il y a 10 ans»

Sur les courts de tennis, elle a accompli tous ses rêves « et même au-delà », sourit-elle. 10 ans après avoir rangé sa raquette –qu’elle ne sort plus qu’à de très rares occasions– Justine Henin, chef d’entreprise et mère, éternelle passionnée, savoure une vie « plus équilibrée aujourd’hui ».

Il a fallu que « notre » championne se détache de son image pour gérer au mieux son club de tennis de Limelette, qui porte son nom, et dans lequel elle nous accueille pour bavarder longuement (et c’est tant mieux).

Justine, vous avez mis fin à votre carrière il y a 10 ans et, en vous voyant, on se dit que vous êtes toujours aussi « fit ». Comment faites-vous pour garder la forme, la ligne, en ne pratiquant plus votre sport intensivement ?

D’autant plus que je ne fais plus du tout de sport… Sérieusement. Il y a différentes raisons à cela. J’ai eu un accident de ski il y a un an et j’ai le genou encore assez abîmé. J’ai une vie assez active aussi et donc il y a toujours la question du temps entre le travail, les enfants et les activités, … J’ai le souhait de reprendre une activité physique mais plus de refaire du sport comme avant. J’ai appris à faire des activités sans me faire mal : j’aime aller marcher, faire du yoga, des balades à vélo en famille, … Mais ce n’est pas ça qui fait que j’ai la ligne aujourd’hui. Je fais fort attention à mon alimentation, pour des raisons de santé parce que j’ai plein de fragilités, de petits soucis immunitaires. Ca ne fait cependant pas de moi quelqu’un qui ne fait pas d’écart car j’aime boire un bon verre de vin, j’aime manger. Et même maintenant, depuis un an, je cuisine, ce que je ne faisais absolument pas avant parce que j’ai un mari qui cuisine très bien ! (sourire).

J’ai été capable de passer à autre chose, taper la balle ne me démange pas.

Mais comment s’est passée cette transition, du jour en lendemain, entre sport intensif tous les jours à plus rien ?

En effet, c’était du jour au lendemain, ce qui n’est pas l’idéal. L’idéal c’est de se de s'entraîner. Quand on arrête – et ce n’est pas que physique, c’est aussi mental – il faut réorganiser sa vie, réexister d’une autre manière. Moi, j’ai vécu ça deux fois. La première fois que j’ai arrêté, j’en avais un peu marre sur le plan mental. La deuxième et dernière fois, c’était sur blessure et mon premier arrêt m’a alors beaucoup aidée. 15 jours après, je rencontrais Benoît qui allait devenir mon mari. J’ai eu un bon timing en fait! Au moment de cet arrêt sur blessure à l’Open d’Australie, j’ai eu l’occasion de rentrer alors que mon grand-père était en fin de vie et j’ai pu passer du temps avec lui. Carlos, lui, est parti en Chine s’occuper de notre académie là-bas et j’ai eu à reprendre le club ici. Tout est arrivé un peu en même temps comme si c’était le bon moment.

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Le besoin de performance physique n’est plus là ?

Non, plus du tout. Ça m’est vraiment passé. J’adore le ski, j’ai commencé après ma carrière, car forcément pendant je n’en faisais pas. Durant mes 3, 4 premières années de ski, j’étais encore très compétitrice. Non pas que je sois devenue plus plan-plan depuis (sourire), mais il y a les enfants maintenant, ça change pas mal de choses. J’ai appris aussi à vivre avec un autre rythme, où j’arrive à poser les choses.

Vous êtes plus apaisée aujourd’hui ?

Oui, nettement ! Je me sens nettement plus heureuse qu’il y a 10 ans.

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Les gens vous diront : « mais ce n’est pas possible, vous étiez la première joueuse mondiale ! » …

Oui, c’était grisant. Ce que j’ai fait, en aucun cas je ne pourrai le renier. J’ai appris tellement, c’était une école de la vie incroyable. Quand j’entreprends des choses, dans ma carrière tennistique ou aujourd’hui dans mes activités, je suis très engagée, je suis guidée par la passion. C’était une autre forme de pression à l’époque. Le tennis était alors toute ma vie, depuis toujours. Aujourd’hui, j’ai appris – et c’est ça qui me rend profondément heureuse – à combiner les différents points de ma vie: ma vie sociale, professionnelle, familiale, …

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