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Salvatore Adamo nous reçoit chez lui: «J’ai une peur bleue de faire mauvaise figure»

Qu’il se rassure, l’impression qu’il laisse, Adamo, après nous avoir ouvert les portes de sa maison, est celle d’un artiste élégant, accueillant et à la modestie troublante. «Je ne pense pas qu’une autre attitude pourrait pousser les gens à me croire», sourit-il, fidèle aux valeurs que ses parents lui ont inculquées. Et définitivement reconnaissant au pays qui lui a ouvert les bras.

Le lieu est beau et n’a rien «d’ostentatoire»: ça ne collerait «pas à mon éducation», nous confie un Salvatore Adamo à la mémoire du cœur intacte. Du nom de son professeur de français, de ceux qui lui ont tendu la main et changé son destin, il se souvient encore. Chez l’artiste italo-belge (par «fidélité», il a gardé jusqu’il y a peu la seule nationalité italienne, la double n’étant alors pas autorisée), on décèle instantanément une passion pour l’art moderne et contemporain. Un peu moins pour… le jardinage, sourit-il. Lui, que Jacques Brel surnommait le «tendre jardinier de l’amour», sait manier la plume, un peu moins les cisailles. «J’ai honte... Mon jardinier m’a fait une copie de son herbier car je ne connais pas les plantes que j’ai chez moi», dit-il en regardant par la fenêtre. C’est dans sa maison familiale, à Uccle, qu’il aspire à passer davantage de temps, et un peu moins sur les routes. «Je regrette de ne pas avoir mieux dosé mes absences», confie Salvatore aujourd’hui. Star internationale, il fera d’ailleurs bientôt –si la situation sanitaire l’autorise– ses adieux au Japon, pays qui l’adule et qui l’a souvent happé, en décembre, loin de chez lui.

Salvatore, qu’est-ce qui rend aujourd'hui un artiste comme vous heureux?

En tant qu’auteur-compositeur, déjà il y a l’émotion que suscite la chanson chez moi. Puis, le bonheur c’est essayer de continuer à créer une communion sur des sujets légers, d’espoir etc, mais souvent qui dénoncent des choses. Et sentir que le public adhère à votre petite révolte. J’ai toujours essayé de trouver une façon de poétiser mes révoltes. Je n’aimais pas employer des mots trop crus, trop durs. Et quand le message passe malgré tout, c’est qu’on est sur la même longueur d’ondes avec le public.

Je regrette de ne pas avoir pu mieux doser mes absences 

Employer des mots trop durs ou trop crus –ce qui est un peu l’apanage de notre époque– ça ne vous a jamais tenté ou bien, vous n’avez pas osé?

Je n’ai jamais été tenté. Mais une fois, par gag, j’ai écrit une chanson «Alice», qui se termine par un mot que jamais je ne prononce dans la vie… (c’est le mot «cul», NdlR). Je l’ai fait une et une seule fois, en hommage à Brassens, le maître en la matière! (rires)

On vous dit «modeste», on vous a longtemps qualifié de «gendre idéal»…

Aujourd'hui, ce serait plutôt beau-père idéal! (sourire)

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Et cette modestie, va-t-elle facilement de pair avec une très longue carrière? Est-ce que vous avez lutté pour conserver ce côté modeste?

Franchement, je ne me suis pas encore rendu compte que ça pourrait être une exception. Je fréquente des collègues chez lesquels j’ai retrouvé la même gentillesse, le même respect. Que ce soit Souchon, Cabrel, Lama,… Pour moi, c’est l’apanage de ceux qui essaient de dire des choses et qui essaient d’être compris et crus! Je ne pense pas qu’une autre attitude pourrait pousser les gens à vous croire.

Je me surprends des fois à encore être naïf. C’est vrai que j’ai beaucoup été roulé dans ma vie

Et la naïveté, est-elle toujours présente chez vous ?

Elle est là mais sous une certaine lucidité. Je me surprends des fois à être naïf encore… et je m’en réjouis. Bon, c’est vrai que j’ai beaucoup été roulé dans ma vie, je n’ai jamais été un homme d’affaires. Aujourd’hui, pour me rouler, il faut vraiment innover! J’ai quand même acquis une espèce de flair…et encore. Disons qu’au départ, je donne toujours une chance aux gens. Même si j’ai l’impression que ça ne va pas bien tourner…

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