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Tendance sportive : « Avec le padel, j’ai retrouvé la passion du sport »

C’est le sport à la mode, bien plus prisé que le hockey, en voie de rattraper le tennis en nombre de pratiquants. Le padel s’est imposé, en trois ans, comme un phénomène de société. Taper la balle serait donc à la portée de tous? Explications avec le président du World Padel Tour en Belgique et l’ambassadrice du padel chez nous, déjà idole du tennis belge, Sabine Appelmans

Un tournoi d’exhibition, le Belfius Padel Summer Gala, qui rassemble, à Knokke à la fin de l’été, un peu plus de 10.000 spectateurs depuis deux ans, doit bien cacher un sport vedette. Pourtant, on ne parle pas ici de foot ni de tennis, mais bien de padel. Oui ce sport qui se pratique en double, avec une petite raquette (sans cordage) sur un terrain entouré de vitres. «Un sport économique: les terrains sont en synthétique, pas besoin d’entretien. On y joue presque toute l’année, sauf quand il pleut. Et tu peux mettre trois terrains de padel sur un seul de tennis». Mais surtout, ajoute Vincent Laureyssens, président du World Padel Tour Belgium, c’est un sport convivial. «Au padel, on peut s’amuser après un quart d’heure». Il a suffi d’un confinement pour que l’engouement prenne. «Il manquait une allumette pour mettre le feu. Et ça a été le Covid. Il y a 20 ans, on n’aurait pas pu. Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, on lance vite des parties avec des partenaires. C’est un sport qui crée du lien».

En Belgique, on compte aujourd’hui quelque 175.000 amateurs de padel. Mais le niveau professionnel de ce sport reste méconnu. «Il manque la télévision et la rediffusion des grands tournois. C’est là que les gens retiendront les noms des grandes vedettes comme Miguel Lamperti», assure Vincent Laureyssens.

Sabine Appelmans : «Avec le padel, j’ai retrouvé la passion du sport»

«La première fois que j’ai joué au padel, il y a 4 ans, je n’ai pas été fan tout de suite. Pendant le Covid, j’y ai rejoué. Je m’y suis mise un petit peu plus et j’ai eu un peu le même sentiment que j’avais quand je jouais au tennis. La passion pour le sport revenait. Ce sentiment d’avoir toujours envie de jouer, ça faisait longtemps que je ne l’avais plus eu!». Voilà comment Sabine Appelmans, notre première grande joueuse de tennis professionnel –elle atteindra la 16e place du classement mondial dans les années 90– s’est prise d’amour pour le padel. Aujourd’hui, elle en est la souriante ambassadrice. Rencontre avec une championne passionnée de la raquette… grande et petite.

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Au padel, vous avez retrouvé l’envie de jouer ou de gagner?

De jouer. L’envie de gagner reste un petit peu mais je suis réaliste. Je n’attends pas du padel d’avoir les mêmes résultats qu’au tennis (sourire)! Je sens que j’ai encore une marge de progression et c’est ça qui est chouette quand on est sportif: savoir qu’on peut encore progresser.

Mais est-ce qu’on joue forcément bien au padel quand on est une bonne (voire excellente dans votre cas) joueuse de tennis?

C’est un grand avantage, surtout au début, parce qu’on a la sensation de la balle et la technique de départ au padel est moins difficile qu’au tennis. Mais une fois qu’on commence à jouer à un meilleur niveau, il faut penser tout à fait différemment qu’au tennis. Il faut jouer contre son intuition. Il faut frapper mais pas tout le temps, ce n’est pas toujours la meilleure solution. Les positions sur le terrain sont très importantes, les décisions tactiques aussi. Il faut avoir beaucoup de patience. C’est un autre jeu.

Vous avez pris des cours?

Oui et je conseille quand même de le faire.

Vous dites que la technique de départ est plus facile qu’au tennis...

Oui. C’est vrai que c’est plus facile à apprendre au début, c’est très accessible. Par exemple, le service: au tennis c’est assez difficile. Au padel, c’est un service à la cuillère. Par contre, sur un terrain de padel, il y a toujours l’élément de surprise en jouant avec les vitres, le grillage…

Pourquoi le padel est-il si populaire?

Déjà parce qu’il se joue en double. On se trouve à quatre sur un petit terrain, c’est très social, on est toujours en contact avec son partenaire mais aussi ses adversaires qui sont proches. Il faut beaucoup communiquer sur le terrain avec son partenaire.

Je joue au padel pour me faire plaisir et au tennis pour faire plaisir à quelqu’un d’autre!

Est-ce qu’on se blesse moins?

Ça je ne pense pas. Parce que c’est un sport qui demande beaucoup de réaction et beaucoup de gens jouent sans s’échauffer. Et puis, il faut faire attention aux vitres aussi… (rires)

Une heure de padel, c’est physiquement équivalent à une heure de tennis?

À un bon niveau de padel, ce sont de très longs échanges, plus longs qu’au tennis et là, il faut vraiment une bonne condition physique. C’est différent. Les distances sont moins grandes, mais tu dois toujours être en train de bouger et tu dois aussi beaucoup sauter pour les smatchs. Et ça, c’est dur! (sourire)

Le padel peut-il devenir le nouveau sport vedette dans le monde?

Il y a encore une grande marge. Ce n’est pas encore un sport olympique, ils en discutent pour dans quelques Olympiades. En Europe, ça commence à prendre, même s’il reste des pays comme l’Allemagne où n’y joue pas beaucoup.

Un joueur pro de padel gagne-t-il sa vie?

Oui, s’il est classé dans le top 10 voire 20. Mais rien de comparable avec le tennis, surtout en prize money. Ils ont de bons sponsors, notamment les marques de raquettes. D’ailleurs, il y a plus de marques de raquettes de padel que de marques de raquettes de tennis.

Rassurez-nous, vous jouez encore au tennis quand même?

De temps en temps. Mais je prends beaucoup plus de plaisir en jouant au padel. Je joue au padel pour me faire plaisir et au tennis pour faire plaisir à quelqu’un d’autre. (rires)

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WPT Knokke

Vous n’avez plus de plaisir au tennis?

Si, un peu, mais pas pour faire de la compétition. Parce que je sais de quoi j’étais capable et maintenant je tape la balle et je trouve que je ne joue pas bien.

Vous donnez des cours?

On oragnise des stages de tennis au Portugal avec Dick Norman (ancien pro belge, NdlR) et là je donne cours. Mais je ne donne pas cours régulièrement en Belgique.

Vous n’avez jamais voulu ouvrir votre école de tennis?

Non, pas vraiment. Et c’est marrant parce qu’en padel c’est différent: normalement on va construire un club de padel où je donnerai cours.

Est-ce que vous êtes fière de ce que vous avez accompli dans votre carrière de joueuse de tennis? Vous avez été la première joueuse belge à nous représenter si haut dans ce sport…

C’est quelque chose dont je me suis rendu compte après ma carrière. J’ai toujours eu l’impression que je n’en ai pas profité vraiment quand j’étais joueuse parce qu’il y avait toujours de la pression, même si tu gagnes un tournoi, le lendemain c’est entraînement puis un autre match. Tu n’as pas vraiment le temps d’en profiter. Mais avec le recul, oui, je suis contente.

Vous regrettez d’avoir arrêté votre carrière à 29 ans, alors que vous étiez encore 22e mondiale?

J’ai toujours dit aux filles qui sont arrivées après moi de jouer un peu plus que moi. Parce que le tennis de haut niveau, tu ne peux le pratiquer qu’à cet âge-là et quand tu arrêtes, c’est définitivement fini. Je n’ai jamais regretté d’avoir arrêté mais plutôt de ne pas avoir pu jouer 2,3 ans en m’amusant. Mais continuer et ne pas faire les mêmes résultats, pour moi, ce n’était pas possible.

L’esprit de compétition, vous l’avez gardé?

Oui, ça, ça reste toujours! (sourire)

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