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Tourisme : découvrez l'Ardenne au fil de la Semois

Bohan, Rochehaut, Bouillon, Chassepierre, Arlon… Autant de villes et villages autour desquels la Semois a fait son lit. Son histoire, ses pierres, ses plus beaux sentiers et ses légendes, un passionné, Dominique Billion la raconte dans un ouvrage incontournable, véritable bible pour tout amoureux de la verte province… et pour tous ceux désireux de la découvrir autrement.

«Je me suis cantonné aux bords de la rivière», raconte Dominique Billion, grand connaisseur du terroir luxembourgeois. «Mais j’ai débordé jusqu’à Orval et je suis allé aussi du côté français». Là, la Semois devient… Semoy. «Elle y est tout aussi belle». Seulement, vous n’y trouverez pas, dans ces vallées ardennaises françaises, terres d’accueil pour les usines, de petites auberges et restaurants où profiter du paysage, comme chez nous.

Voir la Semois autrement, en admirer les méandres et son histoire, sortir de ses sentiers battus, c’est ce que souhaite ce passionné de l’Ardenne belge, originaire de Bertrix. «Ce que j’espère, c’est que les gens aillent dans ces endroits un peu retirés, qu’on ne connaît pas, comme les anciennes fortifications de la Semois: les ruines du château de Montragu (à Frahan) ou le château de Liresse (à Vivy)».

Et si on commençait par le commencement? Par la source de la Semois, à Arlon? Là aussi, l’anecdote vaut le détour. «Jusqu’à la fin des années 60, on avait perdu la source de la Semois. Dans les manuels de géographie, on disait qu’elle prenait sa source dans la cave d’une brasserie qui se trouvait une centaine de mètres en aval de l’endroit réel de la source. En fait, elle était complètement recouverte de terre, des bouleaux avaient poussé autour. Ils ont commencé à creuser en 1967. Et ils ont tellement creusé qu’ils ont retrouvé les bassins du 17e siècle».

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Par quel bout, quelle courbe, aborder la Semois?

Cela dépend de la vision de chacun. On La source de la Semois, à Arlon. peut commencer par la source à Arlon. D’autres rechercheront les réserves naturelles (j’y ai croisé des sangliers, un cerf qui brâmait dans la Semois), la faune et la flore: il faut alors se rendre aux marais de la Haute Semois. Les marcheurs, les randonneurs, eux, privilégieront des endroits au-delà de Bouillon.

Quel est le plus bel endroit un peu secret au fil de l’eau?

Pour moi, le paradis, c’est à la forge Roussel (à Florenville). C’est une bâtisse formidable, un endroit très calme au bord de la Semois. Pendant plusieurs siècles, il fut un des centres de la métallurgie. L’endroit, qui a été racheté et qui est situé sur un grand parc, est aujourd’hui privé mais peut être accessible en demandant l’autorisation aux propriétaires. Sous le soleil, c’est très beau, on est en plein milieu de la forêt et il suffit de bifurquer un peu du GR16.

Pourquoi tant de villages (Mortehan, Frahan, Nohan,..) en suffixe en «han» («trou» mais aussi «concavité» en wallon) tout au long de la Semois?

Cela fait écho aux courbes formées par la Semois, qui enserre aussi à certains endroits une petite presqu’île. Ces sinuosités, on peut clairement les voir dans la vallée du village de Termes, on a alors une vue magnifique sur les méandres, quatre ou cinq à la suite.

Victor Hugo et le Tombeau du Géant

Assurément, il s’agit là d’un des points de vue les plus «instagrammables» de l’Ardenne. Mais si, en toute saison, le point de vue est époustouflant sur cette presqu’île entourée par la Semois, on ignore qu’une personnalité historique est également tombée sous le charme des lieux: Victor Hugo. «Il est parti du moulin tout en bas et est remonté à reculons pour découvrir tout le Tombeau pas à pas». Tout aussi photogénique (et parfois confondue avec le Tombeau): la vue depuis Rochehaut sur Frahan (notre photo d'ouverture). Elle n’a pas toujours été si dégagée, nous explique Dominique Billion. «La route qui longe le point de vue, à Rochehaut, n’a pas toujours été là. C’était avant un jardin, celui du curé. Il fallait aller dans le fond du jardin du curé et écarter les branches pour admirer la vue. Et c’était il y a à peine un siècle!».

Le pont de claies

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S’il est un paysage typique, surprenant, c’est celui qu’offre le village de Laforêt. Là, une passerelle en bois de charme, très rustique (et oui, c’est forcément charmant) est comme «jeté» par-dessus la Semois. «Le pont de claies est démonté (à la fin de l’été) et remonté chaque année pour réparer les claies abîmées. Il est fabriqué dans le même matériau que celui d’origine. Il servait au passage des chèvres sinon il fallait faire des détours incroyables. Aujourd’hui, les touristes peuvent l’emprunter». Un voyage dans le temps!

La Semois et la sorcellerie

Si le Musée des croyances populaires s’est installé dans la région (à Mogimont), ce n’est pas par hasard. Il met en scène, dans un ancien lavoir, les différents personnages et légendes de la vallée qui ont fait frissonner des générations. Comme pépé Crotchet ou la Traîcousse: «Un animal horrible assez gros qui vivait dans les gouffres de la Semois et attrapait les enfants qui allaient dans l’eau alors qu’ils n’étaient pas autorisés à y aller».

En détail

Musée du Tabac à Corbion

Tél: 061/ 46 81 29

Musée des croyances populaires

Rue de la Périre, 6833 Mogimont

La route du tabac

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Le long de la Semois, on peut encore trouver quelques champs de tabac, sur de petites superficies. Joseph Pierret a été le pionnier de la culture du tabac dans la vallée, au milieu du 19e siècle. Mais déjà, deux siècles plus tôt, dans le village de Sugny, certains habitants érigeaient leurs plants. Aujourd’hui, cette culture autour de la Semois est moins prospère qu’elle ne l’a été, mais certains planteurs, comme Antoine Poncelet, tiennent bon car le climat reste propice à cette culture. «Les plantes montent assez haut et les feuilles sont assez importantes. La récolte s’effectue au mois d’août. Le brouillard de la Semois, ces ‘fameuses gouttelettes’, est un climat qui favorise la pousse des plants de tabac».

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