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Wallonie, terre fertile : à la découverte des vignobles près de chez vous

Les vins belges ont de plus en plus la cote ! Il y a d'ailleurs plusieurs vignobles en Wallonie, près de chez vous.

Rouge, blanc, pétillant, rosé... On vous les présente. Petit tour des producteurs de vin wallons.

Des bovins au vin, une belle histoire de famille

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Au domaine du Chapitre, la famille Hautier, des agriculteurs devenus vignerons.

C’est en 2013, à Baulers (Nivelles), que la famille Hautier prend un grand virage dans son exploitation. Il semble risqué, mais peut aussi s’avérer payant. Huit ans plus tard, des médailles d’or et d’argent trônent derrière le comptoir de la jolie boutique du domaine, tenue par Annie, maman Hautier. « Avant, nos parents avaient une exploitation de Blanc Bleu Belges. On a continué l’activité agricole et les grandes cultures sur le côté mais on a transformé, petit à petit, en plantant des vignes », explique Bertrand, l’un des trois fils d’Annie et Etienne. « Aucun de nous trois n’était intéressé par le bétail », continue Guillaume. Mais pourquoi faire le choix des vignes ? « On a cherché une diversification et on a vu que quelques producteurs, au début des années 2000, avaient planté en Wallonie des vignes et que ça marchait. On aimait le vin, donc pourquoi pas. Et l’avantage de la vigne, c’est qu’il ne faut pas beaucoup d’hectares pour en vivre. Après ça coûte cher à l’hectare, mais ce n'est pas comme 300 hectares de pommes de terre ».

Quand on a débuté, c'était l'inconnu. La terre wallonne est tellement différente à 10km à la ronde.

Aujourd’hui, le domaine du Chapitre compte 13 hectares. « On a débuté avec six. On replante tous les deux ans, c’est à chaque fois des investissements en plus, pour du matériel etc… On vise à s’étendre le plus possible. » Mais comment savoir, sur une terre wallonne, si l’emplacement est idéal pour que les vignes s’épanouissent ? « On est un peu dans l’inconnu en Belgique », ajoute Bertrand, qui est parti étudier deux ans l'oenologie à Bordeaux. « Il faut aller voir chez les voisins mais les sols sont tellement différents à 10km à la ronde. On plante et on espère que ça donnera bien. » Et il faut s’armer de patience. « Les premières années, c’est long pour que tout se mette en place. Il y a énormément d’investissements, acheter les pieds de vignes, mettre le palissage etc… Il y a des millions à investir au début. Et puis, le temps que les vignes produisent et que le vin soit fini, il faut compter six à sept ans avant d’avoir des rentrées d’argent. On a fait la première vendange en 2015 et les premières bouteilles sont sorties en juillet 2016. »

La famille Hautier s’est fait connaître dans le monde viticole en organisant des événements, des visites, et en écumant les salons du vin. « Au début, on a planté des variétés de vignes absolument pas connues ici, des variétés résistantes aux maladies, qui viennent d’Allemagne, comme le Solaris, qui permettent de réduire les traitements. Notre force, c’est d’avoir pas mal de variétés de vignes différentes, douze. Si on avait tout misé uniquement sur du Chardonay, on serait mal les années où il gèle fort ». Blanc, rouge, rosé, brut… on en voit de toutes les couleurs au domaine du Chapitre, qui a gardé le nom historique de la ferme. Généralement, la terre wallonne produit surtout du vin blanc. « On a décidé de faire du rouge aussi, qui est plus difficile à faire, parce que justement personne n’en faisait ici! (sourire) On fait quand même aussi 1/3 de bulles. »

En détails

Rue de la Ferme du Chapitre 9, 1400 Nivelles

Tél : 0497/ 45 06 00 ou 067/ 21 05 73

Journées fermes ouvertes ces 11 et 12 septembre pour visiter le domaine et goûter à l'un de ses 14 vins

chapitre.vin

La seconde jeunesse du domaine de Mellemont

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Depuis le mois de mars, le domaine de Mellemont (Perwez) connaît une seconde jeunesse: il a été repris par un quatuor de trentenaires, amoureux du vin et du terroir… 

À Perwez, quand on pense au domaine de Mellemont, on pense inévitablement à Pierre Rion, l’ancien patron de la société informatique IRIS (Louvain-la-Neuve) et président de l’Association des Vignerons de Wallonie.

En 1990, il a commencé dans la vigne en plantant 100 pieds de vignes dans son jardin. Avec deux amis, Etienne Rigo et François Vercheval, ils furent parmi les premiers à se lancer, en 1994, dans l’aventure du vin en plantant ensuite 1.800 pieds avant de passer à 3.400 pieds en 1995, faisant ainsi à l’époque du domaine de Mellemont, un des plus grands vignobles de Wallonie. En 2005, le domaine de Mellemont a étendu sa superficie en plantant 2 hectares supplémentaires.

Aujourd’hui, le domaine reste un des vignobles de taille du Brabant wallon avec 4 hectares de cépages dits traditionnels: pinot noir (le cépage emblématique de la Bourgogne), pinot auxerrois (que l’on trouve surtout au Luxembourg) et Müller-Thurgau (un cépage qui ne développe son bouquet que dans les régions les plus septentrionales). Des variétés moins répandues comme le Sieger et l’Ortega complètent les cépages traditionnels.

En mars de cette année, le domaine a pris un nouveau départ. La gestion a été reprise par quatre jeunes, Pierre-Alexandre Péters, Antoine de Thibault, Matthieu Dumont de Chassart et Marc-Edouard Humblet, avec la ferme intention de maintenir et de développer sa réputation de produit local de qualité, abordable et respectueux de l’environnement. « C’est un peu sur un coup de tête que nous nous sommes décidés », explique Antoine. « Depuis plusieurs années, nous faisons partie d’un groupe d’œnologues », ajoute-t-il. Ce nouveau challenge est donc la synthèse entre leur passion pour le vin, les produits locaux de qualité et la nature. Pas étonnant que les fondateurs aient retenu ce dossier. « Nous avons tenu le domaine pendant 30 ans. Nous voulions des repreneurs qui avaient un projet sur les 30 prochaines années et nous les avons trouvés », note Pierre Rion qui reste dans l’entreprise deux ans pour assurer la transition.

En détails

Av. Lieutenant Bigourdan 1, 1360 Perwez

Tél : 0479/ 23 43 48 

domainedemellemont.be

Les Agaises, un vignoble plusieurs fois médaillé

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Le domaine des Agaises n’est pas seulement le plus grand de Belgique. On y produit un vin effervescent que les connaisseurs s’arrachent.

Le vignoble des Agaises est à découvrir à Estinnes, non loin de Binche. On y produit une cuvée baptisée Seigneur Ruffus, du nom du seigneur auquel ces terres appartenaient au 12e siècle.

L'achat y est limité à une caisse par personne

La particularité de ce vin que les connaisseurs s’arrachent, au point que l’achat est limité à une caisse par personne sans réservation possible, est qu’il provient d’un coteau très riche en calcaire. Si on ajoute à ça une exposition plein sud et la présence toute proche d’un parc à éoliennes, qui font que l’air est constamment brassé et que la moisissure ne peut s’installer, on est très proche des conditions qui ont vu naître les meilleurs champagnes.

La cuvée Seigneur Ruffus a déjà remporté plusieurs médailles d’or dans les plus grands concours internationaux et, par ailleurs, le vignoble a été honoré du titre de Chevalier du Mérite wallon en 2015. Le défi qui s’offre à lui est maintenant de s’étendre au-delà de ses 30 hectares et de parvenir à augmenter sa production. Ce qui demande du temps et de la patience, beaucoup de patience !

En détails

Chemin d’Harmignies, 1 7120 Haulchin

Infos :info@ruffus.be

ruffus.be

Et à Bruxelles ? On boit du Gudule !

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La capitale n’a pas de vignes, mais elle produit du vin bio, via le chai urbain Gudule Winery, sis à Laeken.

C’est non loin du site de Tour & Taxis (où la société s’installera dans les bâtiments de Greenbizz) que Thierry Lejeune a installé Gudule Winery (un clin d’œil à Sainte Gudule, patronne de la ville), premier chai urbain de la capitale. Un chai en ville ? Eh oui ! Dans un immense hangar, l’entrepreneur a rassemblé le matériel nécessaire (sur roulettes, pour tout déplacer au gré des étapes de la vinification) pour créer du vin bio bruxellois. Ce passionné fait venir des grappes de raisins cueillies à la main dans différentes régions d’Europe. « Je m’approvisionne en Italie, France, Allemagne… car l’offre bio est trop faible chez nous, mais un de mes associés a acheté un domaine dans la région de Huy, qu’il convertit en bio. Il n’y aura pas assez de vignes que pour produire un vin 100% belge, mais assez que pour mélanger les raisins qui viendront de là avec d’autres. »

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Une fois les fruits arrivés, fin de l’été, début de l’automne, avec l’aide d’un œnologue, Thierry Lejeune imagine des assemblages, des équilibres et sort au final quelque 25/30.000 bouteilles par an. Que des vins blancs, rosés et rouges (et bientôt, des bulles, baptisées « Effervescence au Palais ») bruxellois, que l’on peut acheter sur place, en ligne et dans différents points de vente ! « La provenance des raisins fait que je ne peux pas parler de vins belges, mais comme tout le processus de vinification, de stockage, de distribution se fait ici, on peut en effet parler de vins bruxellois. » Et si Gudule n’existe que depuis 2018, le succès est déjà au rendez-vous : les bouteilles de Thierry ont été auréolées de prix internationaux, et certaines trouvent leur place dans divers établissements en vue comme le resto étoilé Bon Bon.

Envie d’en savoir plus ? Gudule Winery ouvre actuellement ses portes au public (sur rendez-vous) du jeudi au vendredi, avec visite du chai et dégustation (15€ par personne).

En détails 

37 rue Dieudonné Lefèvre, 1020 Bruxelles

Infos :info@gudule-winery.brussels

gudule-winery.brussels

Le Chant d’Éole : comparé aux plus grands champagnes

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À Quévy, dans la région de Mons, le Domaine du Chant d’Éole s’étend sur un peu plus de 20 hectares. Planté principalement en Chardonnay, le vignoble propose des vins effervescents qui se comparent désormais avec les plus grands champagnes.

L e domaine du Chant d’Éole à Quévy, dans la région de Mons, est né de la rencontre d’une famille de producteurs de champagne et d’une famille d’agriculteurs belges. Dès 2015, ils ont commencé à produire des vins effervescents qui, très rapidement, ont pu se comparer aux grands champagnes. « Il y a évidemment la qualité du sol qui est sur la même veine calcaire qu’en Champagne », explique Stéphanie Termolle, directrice financière du vignoble. « Il y a aussi le climat et le réchauffement climatique qui, pour la vigne, est bien. Sans oublier la compétence de l’équipe, une dizaine de personnes », ajoute-t-elle.

En 2019, le vignoble a été élu « Meilleures bulles du monde », ce n’est pas rien. « C’était au concours mondial de Bruxelles qui recensait les cavas, les champagne... On a présenté notre cuvée Prestige qui a vieilli 4 ans. Le jury a même été tellement étonné du résultat qu’il a fait recompter les votes », note la directrice financière.

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Cet été, un petit nouveau est venu agrandir la famille: c’est l’Éole Belgian Spritz, un apéro réalisé à base d’un gin aromatisé aux kumquats et distillé à la Distillerie de Biercée. « Il est né d’une rencontre entre le gin belge Cala, la Distillerie de Biercée et le Chant d’Éole. On s’est dit "Pourquoi ne pas créer quelque chose ensemble ?". Voilà comment est né notre Spritz aux arômes naturels qui, malgré la météo de cet été, plaît bien ».

Actuellement, le Chant d’Éole a une capacité de production de 150.000 bouteilles par an. « Cette année, on va planter 10 hectares supplémentaires puis 12 autres l’an prochain pour arriver, à terme, à 42 hectares et une capacité de production de 450.000 bouteilles par an », conclut Stéphanie Termolle.

En détails

Grand Route 58, 7040 Quévy

Tél : 065/ 22 05 00

chantdeole.be

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