C’est le moment de planter mais aussi d’admirer la star de la saison: la tulipe. Malorie Hicorne, coach de jardin, nous parle de cette fleur aux multiples facettes, autrefois signe ostentatoire de fortune…
Aujourd’hui, on la voit sous toutes ses formes et toutes ses couleurs un peu partout, dès la fin mars (et bien avant, coupées, chez nos fleuristes). Mais dès la fin du 17ème siècle, après avoir provoqué le premier krach financier, elle était symbole de richesse et ne poussait que dans les jardins bourgeois. Et si on ne spécule plus aujourd’hui autour du bulbe de la tulipe, la tulipomanie, elle, gagne encore de nombreux jardiniers au début du printemps. Pour peu qu’ils aient bien bossé à l’automne…
Car, pour rappel, les bulbes de tulipes se plantent dès septembre, jusque fin novembre et hors périodes de gel. S’il est donc trop tard pour les retardataires, il ne leur est pas interdit de rêver au printemps prochain. C’est pour cela, conseille Malorie Hicorne, paysagiste devenue coach jardin après avoir entamé sa carrière professionnelle dans l’enseignement, «que c’est le moment de voir où planter à l’automne, de marquer dans son jardin, par un pot en terre cuite ou une pierre par exemple, les emplacements des futures tulipes».
Le plus dur –enfin, pas tellement– commence alors: choisir ses bulbes et savoir les associer. «J’aime beaucoup les bulbes botaniques, sauvages donc, qui n’ont pas été modifiés et sont très faciles d’entretien. On les plante et on ne s’en occupe plus. Ils se multiplient d’une année à l’autre et forment des tapis de fleurs. Pour les jardiniers un peu paresseux, c’est l’idéal!», sourit Malorie.
Les tulipes horticoles, soit celles dont les bulbes sont le plus fréquemment en vente, sont hautes mais «perdent de leur beauté au fil des ans. Les tulipes issues des bulbes botaniques sont plus basses (10 à 15cm, maximum 25) et je les trouve plus délicates, avec plus de charme. L’idéal est de les mélanger avec des perce-neige, des narcisses ou des muscari car les bulbes de tulipes peuvent être mangés par les mulots, au contraire des perce-neige et des narcisses qui les protègeront donc».
Richesse presque éternelle
Mais après le printemps, quand la tulipe commence à faner? «On peut au préalable planter une vivace qui cachera ensuite le feuillage jauni de la tulipe. Un feuillage qu’on ne doit jamais couper d’ailleurs, car il permet au bulbe de se régénérer! Juste devant et derrière le groupe de bulbes, j’aime placer une variété de géraniums non persistants, ou des cœurs de Marie par exemple, qui vont ensuite recouvrir la zone des tulipes».
Un tapis de fleurs prendra ainsi forme, chaque année, au printemps. Mais pas éternellement, prévient la spécialiste, si on opte pour des bulbes horticoles. «Ces tulipes-là dégénèrent au bout de plusieurs années. Elles seront moins belles, avec moins de pétales et plus petites aussi au fil des ans. Il arrive aussi, dans le cas de tulipes hybrides, qu’elles reviennent à leur couleur de base». Il serait toutefois dommage de se passer de certaines variétés, des Apricot Beauty (incontournables à 6 pétales) aux Triumph jusqu’aux tulipes à fleur de lis qui fleuriront plus tardivement, en mai. Et puis, continue Malorie, «on n’y pense pas forcément, mais planter des bulbes dans des jardinières est une belle formule. On prépare ses jardinières à l’automne avec des vivaces et on peut déjà y planter les bulbes qui fleuriront au printemps».
En détail
Les Jardins de Malorie
Rue Lucien Petit 32, 5030 Grand-Manil
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