Design : les tables uniques de Créative Wood by Tollet, repérées au salon Bois & Habitat à Namur

Le week-end dernier, avait lieu le salon Bois & Habitat, à Namur Expo. Durant quatre jours, les visiteurs avaient l’occasion de découvrir l’unique salon belge dédié au travail du bois. Nous y sommes allés et nous avons repéré quelques stands d’artisans qui valent le détour ! De quoi sublimer votre intérieur.

Par Jessica Meurens

Publié le 04/04/2022 à 19:50 Modifié le 04/04/2022 à 19:50

Ce sont plus de 160 exposants spécialisés dans le bois qui étaient rassemblés à Namur, de vendredi à lundi. Outre les métiers de construction, on retrouvait également des designers belges qui exposaient leurs créations et pièces uniques, mettant le bois en valeur.

C’est justement vers ces créateurs que nous nous sommes attardés et certains valaient vraiment le détour ! Ils nous ont présenté leur travail et leurs créations. On vous partage un de nos coups de cœur !

Créative Wood by Tollet : des tables-montres uniques

S’il y a bien un stand où tout le monde s’arrêtait, c’était celui de Pascal Tollet. Et pour cause : exposées au milieu de toutes ses autres créations, se tenaient deux magnifiques tables basses… en forme de montre !

« Ça n’existe pas ailleurs », nous dit l’artisan. « Je viens d’ailleurs d’aller les faire breveter à Louvain-la-Neuve pour qu’on ne puisse pas la copier. » Et c’est une bonne chose, car derrière cette idée, on retrouve des heures de travail et de réflexion. D’ailleurs, c’est il y a plus de deux ans que Pascal Tollet a commencé sa première table. « J’ai regardé à d’autres choses et, à un moment, je me suis dit que je devais vraiment m’y mettre, que je devais y arriver, parce que ça m’intriguait. »

Et c’est une bonne chose, quand on voit le résultat final et l’engouement que ces tables ont suscité durant le salon Bois & Habitat. « Mon souci, c’est que parfois je crée et, quand c’est presque fini, j’abandonne. Parce que dans ma tête, c’est terminé… »

Pourtant, ces deux tables basses en forme de montres ont demandé beaucoup de travail : 400 et 300 heures. « Quand j’ai eu l’idée de faire mes tables, je me suis rappelé que j’avais acheté une petite montre en bois il y a quelques années », nous raconte-t-il. « Je me suis dit que j’allais aller la rechercher et j’ai regardé comment elle était faite, avec les maillons et tout le reste, et puis j’ai multiplié la taille par quinze. »

Bien évidemment, ce n’était pas si simple : « Tout est à penser. Le mécanisme de l’horloge est en dessous. Et, quand je me suis renseigné, on m’a dit que ça n’existait pas à l’horizontale… On m’a dit que ça n’allait pas, car les mécanismes sont faits pour être au mur. J’ai alors pris le moteur le plus coupleux et le plus puissant que j’ai trouvé, avec les aiguilles les moins lourdes possible. » Pour être certain que le mécanisme tienne le coup, Pascal Tollet a dû s’armer de patience. « Avant de le mettre dans ma montre, le mécanisme a tourné chez moi pendant neuf mois et demi, sur une étagère, pour être sûr que ça fonctionne », nous confie-t-il.

Et la suite ? « Je vais la faire en mange-debout ou encore pour mettre au mur. Je vais aussi les numéroter et ne pas aller au-dessus de cinquante, parce que c’est un travail de titan… » Mais ce n’est pas tout : Pascal Tollet ne compte pas s’arrêter là. « Mon but, c’est d’aller trouver des grandes marques d’horlogerie, mais les maisons mères, par exemple. Je ne sais pas si ça va les intéresser mais ça n’existe pas ailleurs. »

Mais les tables basses, même si elles étaient plus intrigantes, ne sont pas les seules créations de l’artisan. « J’ai commencé par les planches à découper de table », nous explique-t-il. « Puis, j’ai fait les porte-couteaux, ensuite les lampes, les planches à tartiner… De fil en aiguille, je me suis mis à la résine et c’est ensuite que m’est venue l’idée des montres. »

Pourtant, cela ne fait qu’un an qu’il se consacre vraiment à cela. « Je chipote depuis 4-5 ans mais je m’y suis vraiment mis depuis un an. C’est mon premier salon ! » Si Pascal Tollet a une formation de menuisier, il n’a donc pas toujours réalisé de telles créations. « J’ai travaillé pendant 25 ans dans le bâtiment, dans une société qui met des faux planchers d’ordinateurs. J’ai eu un accident de travail et je me suis retrouvé comme échevin des travaux et de la mobilité à Grez-Doiceau et ensuite conseiller communal. »

Mais cela n’était pas assez pour un créatif comme Pascal Tollet : « J’en avais marre de ne rien faire, il fallait que je bouge. Et puis, on me dit toujours ‘Tas de l’or dans tes mains’. Mais pour moi, c’est le cerveau qui fait tout, il faut avoir l’œil. Alors, je m’y suis mis ! »