L’histoire des grandes marques belges : l’école Buissonnière traverse les modes

C’est une histoire familiale, vieille de près de 40 ans, qui se cache derrière l’entreprise belge de prêt-à-porter Buissonnière.

Par Sophie Lagesse

Publié le 21/09/2022 à 09:00 Modifié le 21/09/2022 à 09:00

Depuis 1985, de nombreux enfants portent les créations de la marque belge Buissonnière. Des vêtements classiques qui traversent les générations et qui renferment une véritable histoire familiale. Lancée par Myriam et Christian Goethals, la marque est aujourd’hui gérée par les quatre filles du couple. «Mes parents étaient jeunes mariés et ma sœur aînée Laurence venait de naître. Ils ne travaillaient pas du tout dans le milieu de la mode mais dans les meubles de jardin», nous confie l’une des sœurs, Emilie Goethals. «Ma maman a toujours été douée de ses mains. Elle cherchait pour ma sœur des petits vêtements mais ce qu’elle trouvait n’était soit pas à son goût, soit à des budgets importants. Elle a commencé à confectionner les tenues de ma sœur. Très vite, ses amies lui ont demandé d’en faire pour leurs enfants. Au fur et à mesure, elle a commencé à faire des ventes privées chez des gens. Face au succès de ces rendez-vous, ils se sont dit avec mon père qu’ils allaient lancer leur marque de vêtements. À deux, ils ont ouvert leur premier magasin à Wavre». Sur le marché depuis près de quarante ans, Buissonnière a déjà attiré l’attention d’investisseurs plus importants. «Nous avons envie de garder cet esprit familial, nous n’avons pas envie de devenir une grande multinationale», explique Emilie.

Pour des chemises classiques, des petites robes élégantes, les clients de Buissonnière y vont pour de nombreuses raisons. «Nous proposons vraiment des vêtements de qualité, fabriqués avec des matières naturelles. Ce qui nous différencie des autres marques, pour la qualité proposée, ce sont les prix démocratiques que nous appliquons. Et puis, le style est assez classique pour la vie de tous les jours». Des modèles intemporels qui sont présentés au rythme de deux collections annuelles. «Nous sommes une petite PME donc nous n’avons pas les outils des grandes multinationales. Nous n’achetons pas des tissus tout faits pour fabriquer nos vêtements, ce sont des tissus qui sont spécialement fabriqués pour la confection des modèles. Cela prend donc un certain temps. Nous venons de lancer la collection Automne-Hiver 2022/2023 mais nous sommes déjà en train de travailler sur celle de 2023/2024. Une collection met près de neuf mois entre le moment où nous passons commande et son arrivée chez nous. C’est un long processus donc si nous faisions plus de collections, ce serait compliqué. Mais nous proposons cependant des collections capsules comme pour la Noël ou les cérémonies».

L’esprit Buissonnière n’a pas uniquement séduit monsieur et madame Tout-le-monde. Depuis 2014, la marque a obtenu le brevet de Fournisseur officiel de la Cour. «Nous avons toujours fourni la famille royale mais pour obtenir le brevet, il faut que ce soit un lien direct avec le Roi. Nous avons donc obtenu le titre lors de l’accession au trône du roi Philippe car il a toujours habillé ses enfants chez nous. Le prince Laurent et la princesse Astrid également. Chaque saison, la Reine vient dans une de nos boutiques pour choisir des modèles pour ses enfants». Un gage de qualité pour les clients mais qui peut cependant avoir un aspect plus négatif. «C’est à double tranchant. Les gens qui ne nous connaissent pas pensent que si nous sommes choisis par les Souverains, nos vêtements sont forcément chers. Alors que c’est tout le contraire!»