Mode : le luxe pèse moins lourd dans le portefeuille dans cette boutique de Verviers

Depuis plusieurs années, les friperies ont le vent en poupe, en Belgique comme ailleurs. Ce n’est donc pas par hasard si Gaëtan Falzone, coiffeur indépendant depuis 1995, vient de lancer sa propre boutique, The Vintage Kilo Store. Encouragé par la crise sanitaire à élargir ses horizons, l’entrepreneur a préféré sortir des sentiers battus avec une friperie ne proposant que des vêtements de marque. «En 2020, à cause de la pandémie, j’ai travaillé cinq mois sur douze. J’ai alors regardé ce qui se faisait à l’étranger, dans la coiffure et dans d’autres domaines. J’ai découvert que le concept des friperies de luxe existait en France et en Allemagne, mais pas encore dans ma région. C’est ainsi que je me suis lancé dans l’aventure. L’ouverture de mon établissement était prévue en septembre dernier, mais à cause des inondations, j’ai été contraint d’attendre 2022», nous explique Gaëtan Falzone.

Je reçois de la part de professionnels des vêtements de seconde main, mais aussi des pièces de fin série qui n’ont jamais été portées

Dans cette friperie de luxe, installée rue du Brou, au centre de Verviers, les prix sont déterminés au kilo. «Nos vêtements sont étiquetés selon un code couleur. Les prix débutent à 2,50 euros pour 100 grammes et vont jusqu’à 10 euros pour 100 grammes. Nous sommes beaucoup moins chers que les friperies qui vendent à la pièce». En rayons, on trouve des fringues pour hommes, femmes et enfants, aussi bien des pantalons que des chemises ou des sweatshirts, mais aussi des sacs, des chaussures et des accessoires. «Nous proposons des marques comme Dior, Burberry, Versace, Ralph Lauren, Tommy Hilfiger, mais aussi des marques plus abordables comme Zara ou Celio. Je m’apprête même à recevoir du Louis Vuitton. Nous avons récemment vendu un sac Gucci pour seulement 8 euros», s’étonne le propriétaire de l’établissement.

Pour étoffer ses portants de jolies pièces, Gaëtan collabore avec des fournisseurs majoritairement européens. «Je travaille avec des sociétés basées en Italie, en Angleterre ou en Hollande qui me vendent les vêtements par lots. Malheureusement, je n’en ai pas trouvé en Belgique dans les normes de qualité qui m’intéressent. Certains fournisseurs sont même spécialisés dans une seule marque. J’ai passé des centaines de coups de téléphone avant de pouvoir les dénicher. Je reçois des vêtements de seconde main, mais aussi des pièces de fin série qui n’ont jamais été portées. Il y a des pièces uniques, mais pas que. Je travaille notamment avec une société anglaise qui fait du «remake» de vêtements. Par exemple, sur base de deux jeans Levis abîmés, ils vont n’en faire qu’un, et le résultat est parfait», se réjouit le patron de la friperie.

Si The Vintage Kilo Store vient à peine d’ouvrir ses portes, les clients sont déjà venus en nombre dans l’espoir de dénicher des merveilles à prix mini. «Il y a des jeunes, des moins jeunes, et autant d’hommes que de femmes. Je suis agréablement surpris, même s’il y a forcément un effet de curiosité», avoue Gaëtan Falzone pour qui l’engouement des friperies s’inscrit dans une dynamique anti-gaspillage. «Il y a un intérêt écologique, mais aussi économique. Pour fabriquer un jean, il faut entre 7.000 et 11.000 litres d’eau, ce qui est énorme. Le prix est aussi six fois moins cher dans une friperie qu’en magasin et ce, pour la même qualité».

En revanche, contrairement à une friperie classique, les clients ne pourront pas venir déposer leurs vêtements en échange d’un peu d’argent. «Ce n’est pas le même métier. Je préfère travailler avec des professionnels uniquement», conclut Gaëtan Falzone qui espère désormais la rentabilité de son activité sur le long terme. Verdict dans quelques mois…

En détail

Rue du Brou 85-1, 4800 Verviers

Autres bons plans

L’enseigne Caméléon, située à Genval et Woluwe-Saint-Lambert, propose des réductions jusqu’à 60% sur les prix boutiques de grandes marques. On y retrouve des vêtements pour hommes, femmes et enfants, mais aussi de la décoration d’intérieur. Du côté de la Cité Ardente, la friperie Gerabotte, installée en plein centre-ville depuis 1972, offre également des vêtements de marque en seconde main. Pour les passionnés de vintage, Brussels Vintage Market (brusselsvintagemarket.be) organise tous les mois un marché intérieur et extérieur où trouver des vêtements, accessoires et bijoux, mais aussi vinyles, petit mobilier et décoration. Les prochains rendez-vous se tiendront à Ixelles, les 6 et 20 février, le 6 mars et 3 avril. Il existe également des sites de vente privée, tels que Zalando Lounge, Showroomprivé et Vente exclusives, les plus populaires en Belgique. Jusqu’au 5 février, le ZEB Fashion Outlet à Gand ouvre ses portes et propose des articles entre 2 et 30 euros. Il y a de quoi se faire plaisir en s’offrant les créations de grands couturiers sans avoir un trou béant dans son portefeuille!