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Rencontre avec Mustii : « Pour mon look, je travaille avec le styliste et meilleur ami de... Lady Gaga ! »

Assurément, il fait partie de nos artistes les plus talentueux. Les plus touchants aussi. À 31 ans et quelques rôles marquants à son actif, Thomas Mustin, alias Mustii, publie enfin son 2e album sur fond d’un drame familial qui l’a longtemps perturbé : la schizophrénie de son oncle. Il l’exorcise ici mais assure que «le but n’est pas de raconter l’histoire de ma famille, mais que chacun puisse se retrouver dans le parcours d’un individu qui veut entrer en contact avec les autres».

Comme le fait Mustii, à travers son (ou plutôt ses) art(s). Même son style vestimentaire raconte quelque chose. Et en fera rêver beaucoup...

L'histoire que vous racontez dans cet album, « It's Happening Now », est celle de votre oncle, schizophrène, qui s’est donné la mort il y a plusieurs années. C'est donc un album qu'on imagine pas facile à créer car le sujet est très sensible...

C’est surtout pour mon père que c’est fragile. J’ai mis du temps avant d’oser lui en parler. Au départ, j’étais un peu flou, je lui disais que j’allais parler de maladies mentales, sans mettre le visage de mon tonton Michel dessus. Ça a pris du temps avant d’assumer auprès de mon père. Et à un moment, j'ai mis les pieds dans le plat. Mon père n’a pas eu de réaction négative mais juste un peu d’interrogation sur comment j’allais parler de Michel en musique. Je suis parti d’une image, d’une histoire, j’ai écrit tout avec ce que je sais de lui, les souvenirs que j’en ai, avec pour finalité de lui rendre hommage et de pouvoir connecter avec lui. Parce que je n’ai jamais pu vraiment connecter avec lui, c’était impossible.

On a tous dans notre vie un moment où on a la sensation d’être un peu à part, à l’écart

Mustii est votre avatar pour la scène. Mais à quel point, en abordant une histoire familiale, n’est-ce pas Thomas (Mustin) qui est l’artiste ici ?

Mustii me sert moi, Thomas, pour aborder des thématiques que j’affectionne qui sont toujours liées à la solitude, la connexion avec les autres, l’envie d’intégration,… Bien sûr, il y a des rapprochements avec moi et ce que j’ai vécu adolescent. Tout le monde s’en fout de mon oncle et de ma famille, le but n’est pas de raconter l’histoire de ma famille, mais que chacun puisse se retrouver dans l’histoire d’un individu qui veut entrer en contact avec les autres mais qui est parasité par sa maladie. Et on a tous dans notre vie un moment où on a plus de mal, où on ne se sent pas droit dans ses bottes. C’est la sensation d’être un peu à part, à l’écart et de lutter contre. Lui, c’était une lutte permanente pour entrer en connexion avec les autres.

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Crédit photo : Olivier Polet

Est-ce qu’il faut être un brin torturé, inquiet, pour être un artiste comme vous l’envisagez, en chantant et en jouant ?

Il faut avoir des obsessions, des questionnements. Torturé, je ne pense pas. Le mieux, j’ai l’impression, c’est de créer quand tu te sens bien, quand tu es serein.

Dans les prochaines semaines, vous serez à l’aff che d’un film, d’une série et vous jouerez au théâtre. Vous continuez de dire qu’être acteur est votre priorité ? La musique ne prend jamais le pas sur le cinéma et le théâtre ?

Pour moi, la scène, chanter, c’est une forme d’acting aussi. Mais je me considère vraiment comme un acteur… un acteur qui chante.

Pour mon look, je travaille avec le styliste anversois Tom Eerebout...qui est le meilleur ami de Lady Gaga !

Le look aussi fait partie intégrante de Mustii, de ce que vous voulez proposer artistiquement. Il raconte quoi votre style ?

Dernièrement, quand j’ai chanté sur la Grand’Place, j’étais en combi simili jean, et j’étais très littéral par rapport à l’album, par rapport à l’histoire de mon oncle Michel qui s’habillait comme ça dans les années 70. Je travaille avec un styliste anversois, Tom Eerebout, qui est le styliste et grand ami de… Lady Gaga ! (sourire)

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Crédit photo : Olivier Polet

Vraiment ?

Oui, il travaille sur plein de petits projets. Il a cette dimension-là avec elle mais il veut continuer à travailler avec de jeunes artistes en développement et il vit toujours à Anvers. Et cette tenue-là, la combi jean, c’était un cadeau d’anniversaire de Lady Gaga à Tom Eerebout ! Il m’a juste dit : « Il faudra que tu l’essaies ». Ce n'est qu'après qu'il m'a avoué que cette tenue était un cadeau de Lady Gaga. Et heureusement, je n’aurais pas su la mettre ! (rire) Mais cette tenue, très littérale par rapport à mon oncle, c’était un clin d’œil. Je veux maintenant travailler sur une autre silhouette et créer quelque chose, entre les années 70 et quelque chose qui lorgne plus vers le simili vinyl, le noir brillant.

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