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La fin de « Plus belle la vie » racontée par ses acteurs : « Je suis venue à Marseille pour six mois, un an, et je suis restée 18 ans »

Épisode 4665, épilogue. Baisser de rideau sur la place du Mistral, dernier «on n’est vraiment rien sans elle».

Ce 18 novembre, «Plus belle la vie» tire sa révérence et cela valait bien la peine qu’on s’attarde sur le phénomène de société qu’elle est devenue. Ceux et celles qui ont écrit son histoire nous la racontent, du début à sa fin, 18 ans plus tard. 

Il restera quoi de «Plus belle... »?

Michelle Podroznik (productrice historique de la série): La longévité, les sujets qu’on a traités, dans l’optique de faire de la télévision populaire, vraiment. Je trouve que c’est un devoir du service public de faire des sujets pour les gens qui regardent la télévision et non pas pour les «happy few» du Tout-Paris. Je pense que «Plus belle la vie» est une série citoyenne qui s’adresse aux gens et qui leur permet de voir qu’ils ne sont pas tout seuls au monde, qu’ils ne sont pas les seuls à avoir ce genre de problèmes, qui leur donne des pistes peut-être pour les régler ou, en tout cas pour réfléchir. Et je crois que c’est ça qui a fonctionné beaucoup dans «Plus belle…». Je ne sais pas ce que les gens retiendront. Il y aura certainement une génération qui s’en souviendra. Je pense qu’on retiendra en tout cas, à vie, que «Plus belle la vie» restera la première série d’access prime-time à avoir duré 18 ans. Pour moi, c’est une série qui, s’il y avait une guerre thermo-nucléaire, que tout disparaissait et qu’on retrouvait des K7 de «Plus belle…» enfouies, on comprendrait comment était la vie à cette époque-là. Parce que c’est le reflet de la société. Je voudrais que ça reste sociologiquement un moment de la Vie entre 2004 et 2022.

Sylvie Flepp (Mirta): 18 ans, c’est extraordinaire tout de même, même si ça se finit en eau de boudin! Je suis venue à Marseille pour six mois, un an, et je suis restée 18 ans! Jouer, quand ce n’est pas toujours la même chose, c’est bien quoi! «Plus belle la vie», c’était un gros cargo qui tanguait de temps en temps mais il y avait quand même une unité. Je suis fière quand j’entends les gens parler de nous comme un phénomène de société.

Anne Décis (Luna): Ce qui fait que l’histoire d’amour est si fusionnelle entre le public et nos personnages, c’est qu’on leur parlait d’eux, de ce qu’ils traversaient toute la journée.

Annie Grégorio (Claire): La star, c’est le feuilleton. Sur «Plus belle la vie» personne ne se la joue, c’est interdit! Ici, c’est un exercice d’humilité.

Joakim Latzko (Gabriel): C’est la série quotidienne qui aura duré le plus longtemps. Un exploit!

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Une des dernières scènes tournées fin septembre avec Thomas, Luna et Léo Castelli. - ISOPIX

Tirer à boulets rouges

Michelle Podroznik: Certains méprisaient ce qu’on faisait parce que c’était de l’access prime-time, qu’on va vite. Il y a certains réalisateurs de cinéma qui prennent leur pied à tourner douze secondes par jour. Bon, ça, c’est leur problème… Mais déjà, il y a un mépris en France, historiquement, du cinéma pour la télé et maintenant, tous les acteurs, tous les metteurs en scène, viennent faire de la télé. Ensuite, il y a des journalistes qui me disaient à chaque fois: «Mais plus belle la vie, c’est considéré comme une série politique de gauche». Moi je répondais: «C’est une série citoyenne. Alors si être citoyen, c’est être de gauche, c’est vous qui le dites, ce n’est pas moi! » (sourire).

Annie Grégorio: Ce qui m’amuse, c’est de dire que j’ai travaillé pour le théâtre public, et de faire après «Plus belle la vie». Personne ne peut nous dire «il faut faire ci et pas ça». C’est la liberté de l’acteur!

Lola Marois (Ariane): Au début, j’ai eu pas mal de critiques du public quand Ariane est arrivée. Mais je ne suis pas du tout le genre de personne qui a envie de plaire à tout le monde, au contraire. Je suis plutôt anti-conformiste. J’ai déjà reçu des critiques sur ma vie personnelle pour être avec un homme qui l’ouvre beaucoup (Jean-Marie Bigard, NdlR) et je m’en fiche totalement. Donc, j’étais habituée aux critiques. Et puis, ça a switché, les gens ont aimé Ariane.

Tim Rousseau (Killian): Je comprends cet attachement du public à «Plus belle la vie». Et je comprends aussi que des gens ne le comprennent pas! (rires) Je ne leur en veux pas à tous ceux qui critiquent la série : c’est quelque chose qu’ils ne vivront pas, cette aventure entre le public et nous.

Joakim Latzko: Je suis arrivé dans «Plus belle…» en 2011. Malgré le fait que la série était à son paroxisme en termes de records d’audience, à Paris, ça restait la honte. Je n’osais presque pas trop en parler dans le métier. Et avec l’arrivée de la TNT, il y en a eu pour tout le monde et ce n’était plus «honteux» de faire du divertissement. Ça a créé un truc de l’ordre de la respectabilité et puis, le fait que «Plus belle...» dure, les gens devenaient fatigués de tirer dessus à boulets rouges.

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Mirta et Roland, les piliers de la série.
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