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Rencontre avec charlotte Abramow : son expo photo à Bruxelles fait sensation (vidéo)

Dans ses clichés, il y a de la couleur et du sérieux, de l’absurde et des questions de fond, de la poésie, un peu de provocation et du féminisme. La jeune photographe belge, Charlotte Abramow, expose à Bruxelles pendant une semaine encore. Et c’est à ne pas manquer pour passer un moment surréaliste et plein de sens. On y fonce, «Volle Petrol»!

Le grand et jeune public l’a surtout découverte comme réalisatrice de clips d’Angèle («La loi de Murphy», «Balance ton quoi»). Aujourd’hui, ce sont toutes les générations qui se pressent à sa première exposition dans sa ville, Bruxelles. Et la jeune artiste, qui petite aimait déjà «faire poser ses copines dans la cour de récré» et ses chats, a encore du mal à y croire.

En studio, à Paris où elle a fait ses études de photos, elle a commencé à imaginer, à composer. Et c’est là que ses photographies sont devenues plus graphiques. «Je me suis rendue compte que ce que j’aimais, c’était l’inattendu. C’est bizarre de dire ça parce que c’est très travaillé, mais c’est l’improbabilité, l’absurde, les poses étranges qui viennent sur le moment». Mais le tout a du sens, comme le surréalisme de Magritte –qui l’a toujours inspirée– qui pose «un oiseau dans le ciel. Cependant, je ne veux pas tomber dans quelque chose de littéral, trop frontal. La photo du bourrelet blanc, par exemple, je l’aime beaucoup parce que je me rends compte que les gens ne voient pas tout de suite ce que c’est. Ils pensent que c’est du noir et blanc, un paysage du désert et ça je trouve que c’est chouette!».

L'exposition de Charlotte Abramow 

Montrer le corps féminin sous toutes ses formes, loin des clichés et des codes, déconstruire cette hypersexualisation, c’est tout le travail de Charlotte Abramow exposé dans «Volle Petrol» (titre 100% belge judicieusement donné à l’exposition). «C’est un truc de curiosité, de voir aussi que plein de filles dont moi ne pouvaient pas se sentir bien dans leur peau, de subir la comparaison, de ne pas se sentir valables parce qu’on ne correspond pas à un moule. Le féminisme m’a inspirée, le ‘King Kong Théorie’ de Virginie Despentes par exemple. J’ai toujours été sensible aux injustices faites aux femmes, bien consciente de la condition de la femme».

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Charlotte Amabrow

Parmi ses œuvres, plusieurs de nu. «J’étais à l’aise avec ça, je trouve le corps naturel. Je n’ai pas un regard libidineux, j’ai un rapport assez sain au corps en général. Et le fait que je sois une fille permettait aussi que les modèles se sentent à l’aise». Mais de la nudité féminine montrée différemment qu’à travers le prisme d’un photographe de mode face un top-modèle, ça interpelle, ça peut choquer certains aussi. «Par exemple, Claudette, la dame plus âgée tout nue, c’était très drôle parce qu’à l’école, les filles regardaient la photo en mode ‘c’est incroyable’ et les mecs eux disaient ‘oh non, c’est horrible’. C’était super genré comme réaction! Mais c’est évident que je n’arriverai pas à faire passer mon message comme je le voudrais auprès de tout le monde. Mais c’est important aussi de laisser libre court à l’interprétation».

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Charlotte Amabrow

Et la suite? «Le féminisme m’a amenée à découvrir d’autres luttes. Je ne veux pas m’enfermer dans quelque chose où je n’arriverais pas à me renouveler». Changement de cap et de clic total dans une autre expo, qui s’est notamment tenue à l’Unesco, où Charlotte Abramow a fait un travail, un reportage en argentique, en noir et blanc, sur les apicultrices. Et comme toute grande artiste, le doute continue de l’habiter. «Parfois, je me demande à quoi sert mon travail. Je ferais mieux d’aller vivre en forêt et de ne rien consommer. Puis, quand j’entends le retour des gens, je me dis que ça parle à certains et que c’est important».

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