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Rencontre avec l'auteure Alia Cardyn: « Il faut souvent du temps pour comprendre qu’on n’est pas à sa place » (podcast)

Avec son roman «Mademoiselle Papillon», Alia Cardyn s’est fait un nom parmi les auteurs de chez nous. Max a donc rendu visite à cette ancienne avocate, devenue autrice à part entière, qui vient de publier «Le monde que l’on porte». Entretien autour d’un thé, face à la nature, où il est question de puissance féminine, d’éducation et d’égalité.

Alia, comment décririez-vous vos romans, ce que vous voulez raconter à travers eux ? 

Je pense qu’il y a un fil conducteur, c’est la nécessité de l’égalité dans la société. Que chaque être humain a la même valeur. Plus on respecte cela, plus on a une société épanouie. Et plus on a une société épanouie, plus on augmente notre niveau de bonheur personnel.

Votre bonheur, vous l’avez trouvé en commençant à écrire et en arrêtant votre métier d’avocate?

J’ai toujours eu envie d’écrire mais je ne pensais pas avoir le talent pour ça. J’étais plutôt une première de classe qui voulait tout bien faire. J’imaginais bien qu’une artiste ce n’était pas quelqu’un qui faisait bien ses devoirs mais plutôt quelqu’un d’un peu plus bohème. Il a fallu que je rencontre mon mari et qu’il me dise de tenter de réaliser mes rêves et donc de commencer à écrire. Je travaillais alors comme avocate, dans des gros cabinets et, en tant que grande sensible, je n’étais pas du tout à ma place. Mais il faut souvent du temps pour comprendre qu’on n’est pas à sa place.

Vous étiez malheureuse?

Intellectuellement, j’ai toujours adoré apprendre plein de choses, et ce métier était très stimulant. Mais je pense que j’étais complètement à côté de la plaque sur le plan de l’être parce que j’aime être en relation avec les gens et là, j’étais surtout dans des dossiers. Et me retrouver dans des affaires litigieuses, face à un juge, ce n’était pas l’endroit qui me nourrissait le plus. En gros, j’ai déjà raté ma vie une première fois à 28 ans. Puis, j’ai tout recommencé.

Dans votre nouveau roman, «Le monde que l’on porte», vous abordez à nouveau le thème de l’école démocratique, amorcé déjà dans «Archie». Cette école-là, vous en rêvez pour vos enfants?

Je ne rêve pas spécialement de l’école démocratique mais j’avais envie de parler de l’école. Et ce symbole de l’école démocratique est très fort pour un point de départ à la discussion: c’est une école où les enfants sont libres d’apprendre ce qu’ils ont envie d’apprendre. Je trouve que l’enseignement d’aujourd’hui transforme fort en obligation le fait d’apprendre. Je pense que c’est dû à la taille des classes. Je trouve intéressant d’écrire dans mon roman que les enfants ont naturellement envie d’apprendre. À la maison, c’est très démocratique. J’estime que les enfants sont nos égaux. Souvent, les gens ont peur quand je dis ça… Mais les enfants nous respectent! Et on apprend d’eux. Je ne pourrais jamais écrire une histoire sans un sujet de société que je trouve essentiel dedans. Il y a toujours une ambition plus profonde quand je raconte une histoire.

Pour écrire, vous interrogez aussi des experts. Ici, des sages-femmes –puisque l’une des héroïnes descend d’une famille de sages-femmes–, des neurologues. C’est essentiel aussi de coller au mieux à la réalité?

Je laisse aller à fond mon imagination mais j’ai besoin aussi que tout soit exact sur le plan technique parce qu’il y a beaucoup de médecins et d’infirmiers qui me lisent. Sans doute parce qu’ils savent que je fais des recherches et il faut les respecter. Ce que j’ai remarqué aussi, en les interviewant, c’est que ça m’apporte une dimension que j’avais sous-estimée : les gens ont une sagesse profonde quant à leur métier et la façon de l’exercer. Recevoir cette sagesse et la passer au plus grand nombre, c’est merveilleux! (sourire) Il y a tellement de belles personnes dans notre société.

Beaucoup de vos lecteurs voient dans vos romans un autre thème central, la maternité…

Et pourtant, ce n’est pas tellement la maman qui écrit mais plus la féministe. Je n’ai jamais eu une intention claire de parler de la maternité mais ça arrive dans chacun de mes romans parce que la maternité est un peu partout. Mon désir est de mettre la femme en valeur. Les femmes sont toujours plus présentes dans mes récits que les hommes… Je m’en excuse! (rires)

Alia Cardyn - Le monde que l’on porte (éd. Robert Laffont)

Retrouvez l’interview dans son intégralité en podcast ici : 

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