Accueil Max People

Rencontre avec Slimane: « J’ai du mal à penser que l’Amour est unique et dure toute la vie »

De sa propre analyse, il est aujourd’hui –et le chemin a été long– un «artiste heureux, un papa amoureux». De notre point de vue, Slimane est un artiste touchant, un mec sincère qui n’a pas peur des mots ni de dévoiler ses maux. Rencontre tout en douceur et en sourires…

Où placez-vous la limite dans ce que vous racontez en chansons, sur vous, sur votre vie?

La limite, c’est là où s’arrête la liberté de ceux qui m’entourent. Moi, je pourrais aller encore plus loin mais à partir du moment où ça pourrait toucher les gens qui m’entourent, ma famille, mes amis, c’est ma limite. C’est-à-dire que s’il y a une phrase que je pourrais écrire et qui toucherait un peu trop ma mère (dans le titre «Dans le noir» il évoque délicatement le fait qu’elle est en train de perdre la vue, NdlR) ou remettrait en question le rapport que j’ai avec un ami, je ne le ferais pas. J’estime que ça, ce sont des choses trop personnelles qui doivent être vécues dans la vie privée. Mais par contre, quand il s’agit de moi, oui, je suis impudique.

Crédit : Ismael Nebchi

On vous sent aussi très romantique, à fleur de peau. Vous chantez même à la personne qui vous a quitté: «je fais pitié... je suis qu’une merde…». Cette mise à nu va loin…

Bon, Brel l’a dit bien plus poétiquement que moi! (rires) En fait, ça a été quelque chose que j’ai très mal vécu pendant très longtemps, ma sensibilité. Et aujourd’hui, je trouve que c’est ce qui fait de moi un artiste différent. Donc, je me laisse le droit de l’être. En plus, maintenant, je commence à prendre de l’âge (33 ans), je suis papa, je n’ai plus 20 ans. Et du coup, je suis de plus en plus fort avec moi-même, bien dans mes pompes. Et plus je le suis, plus j’accepte ces moments de vie, ces émotions… Et plus j’ai envie de les raconter. Ces mots-là, ça aurait pu être un texto que j’aurais envoyé!

C’est quoi votre vision de l’Amour aujourd’hui? Vous dites que vous avez évolué, grandi…

Déjà, je me suis rendu compte à quel point l’Amour était pluriel. Je fais partie d’une génération qui a grandi avec Disney, avec «Hélène et les garçons», avec tous ces codes-là du «réussir sa vie, c’est réussir son couple, c’est être en couple, c’est faire des enfants et c’est tenir jusqu’à la fin». Et notre génération est un peu en train de déconstruire tout ça. C’est comprendre à un moment donné qu’il y a des moments d’amour, qui sont magnifiquement beaux, mais j’ai un peu plus de mal à penser que l’Amour est unique et dure toute la vie. Mais peut-être qu’un jour quelqu’un va me faire dire le contraire. En tout cas, ça ne me fait plus mal de penser ça. Avant, j’aurais pu le dire avec un côté négatif, alors qu’au contraire, aujourd’hui, je trouve que c’est une force de se laisser le droit de ne pas faire comme on m’a appris et de me dire que si demain ce n’est pas beau, eh bien ce n’est pas grave, ça peut s’arrêter. Et une autre histoire peut être tout aussi belle.

Edition numérique des abonnés

Crédit : Ismael Nebchi
>> Découvrez l'interview complète de Slimane ce samedi dans votre magazine Max disponible en librairie dans les journaux Sudinfo ou en cliquant ici.

Notre sélection vidéo

Commentaires

Postez le premier commentaire

Aussi en People

Derniers articles
SoSoir Max vous recommande