Accueil Max People

Rencontre avec Virginie Efira : «Il y a une partie de moi qui s’assied en écartant les jambes et qui pourrait vous mettre un coup de boule»

Enceinte sur le tapis rouge et plus radieuse que jamais, Virginie Efira a charmé la Croisette entière en venant présenter ses deux nouveaux films au Festival de Cannes. L’occasion de faire le point sur une filmographie déjà riche mais en éternelle construction.

Avec son lot habituel de stress, le Festival de Cannes n’est pas le lieu idéal pour réaliser une interview sortant du cadre promo. Agitation des journalistes, empressement des artistes, disons que la conversation n’est pas toujours des plus naturelles. Et puis débarque Virginie Efira, qui malgré son ventre bien arrondi joue le jeu à fond, et en impose autant par son élégance naturelle que par sa franche sympathie. Venue y défendre deux nouveaux films, la meilleure actrice de l’année selon l’académie des César comme celle des Magritte décroche sans peine la Palme de la plus chouette interview!

Vous venez de présenter «Rien à perdre», un film où l’on vous retire la garde d’un de vos enfants. Le découvrir à ce stade de votre grossesse change-t-il votre perception de l’histoire?

Non, pas du tout! C’est très banal mais ce qui change maintenant que je suis enceinte, c’est que je peux regarder de mauvais films et tout de même pleurer d’émotion devant. Mais comme le film de Delphine (Deloget) est un très bon film, ça ne change rien du tout. Et puis j’ai déjà un enfant de dix ans, donc ce n’est pas entièrement neuf pour moi.

Vous avez beaucoup tourné ces derniers temps. Allez-vous faire un break après la sortie de ces deux films?

Disons que j’ai un stock d’avance (rires)! Mais oui, je vais prendre un peu de temps. Vu ce qui m’attend, c’est évident. Et je vais aussi prendre un peu de temps pour trouver un scénario qui me plaise autant que ceux que j’ai faits. Vous savez, ce n’est pas toujours un texte tout prêt qu’on reçoit sur un plateau. Trouver un rôle revient parfois à lire un livre, le proposer à un réalisateur, ne pas se contenter de la situation d’attente. Si aujourd’hui je calme un peu les choses, c’est certainement parce que je vais avoir un enfant. Mais si j’ai fait tant de films que ça ces dernières années, c’est aussi parce que j’ai reçu beaucoup de bonnes propositions. Et comme il n’y en a pas tout le temps…

Justement, ce qui ressort chez vous, c’est une féminité riche et moderne. La retrouvera-t-on dans vos deux prochains films?

Oui, même si les rôles ne sont certainement pas interchangeables. Que ce soit la violence conjugale que Blanche subit dans «L’Amour et les Forêts» ou le combat de mère de Sylvie dans «Rien à perdre». En fait, tous les clichés d’avant #metoo ne m’intéressent pas, mais ceux d’après #metoo non plus! C’est-àdire que l’idée de la femme puissante, uniquement vue sous le prisme de la force, c’est aussi un peu limitant. Je ne vais pas réinventer la roue en disant cela mais ce qui m’intéresse, c’est la complexité et la nuance. Et je les retrouve dans les films de Valérie et Delphine.

On vous découvre plus physique et moins élégante dans «Rien à perdre». Vous mettez même un coup de boule à quelqu’un au milieu du film…

Je pense qu’on a tous, vous compris, des facettes différentes en soi. Il y a une partie de moi qui s’assied en écartant les jambes et qui pourrait vous mettre un coup de boule, oui! Cette partie, toute minuscule soit-elle, cohabite avec mon côté plus lisse et posé que vous connaissez mieux. Ça ne veut pas dire que je suis complètement schizophrène, seulement que j’amplifie une facette le temps d’un tournage. Cela dit, j’évite de m’enfoncer dans la psychologie de mes personnages. Je ne cherche pas à leur inventer toute une enfance, ni à imaginer les relations qu’elles ont eues avec leur père ou leur mère. Je ne me pose pas toutes ces questions. Je préfère travailler avec une matière brute qui commence par le corps. Car le mouvement du corps va souvent avec celui de la pensée. C’est cette adéquation-là que je cherche à trouver quand je prépare un film.

>> Découvrez l'interview complète de Virginie Efira ce samedi dans votre magazine Max disponible en librairie dans les journaux Sudinfo ou en cliquant ici

Notre sélection vidéo

Commentaires

Postez le premier commentaire

Aussi en People

Derniers articles
SoSoir Max vous recommande