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Santé : les conseils de Major Mouvement, le Michel Cymes de la kiné

Vos envies de jardinage ont comme fâcheuse conséquence de réveiller vos douleurs physiques? Lumbago, sciatique, entorse, tendinite et on en passe: chaque problème a pourtant sa solution. En images et en mots, Grégoire le kiné star, alias Major Mouvement sur les réseaux, nous dit comment procéder.

Mais qui est donc ce kiné trentenaire, sportif, dynamique et drôle, élu «professionnel de santé» le plus influent sur YouTube? Au-delà de sa communauté de 1,4 million de followers sur les réseaux, sa légitimité se base surtout sur ses 12 années d’expérience sur le terrain. Dans un guide, amusant et sérieux à la fois, le kiné à bretelles, adepte de la thérapie manuelle, délivre les outils –en se mettant notamment en scène dans différentes postures— pour traiter 55 douleurs. Mais d’abord, il vous dit comment identifier la (les) vôtre(s).

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Une phrase est très importante dans votre guide: «douleur ne veut pas dire problème. C’est une information…»

Exactement. En fait, on est éduqué à entendre, on n’est pas forcément éduqué à traduire un signal douloureux. Et parfois, tu peux avoir des signes, comme typiquement les os qui craquent. Ça fait peur aux gens parce qu’on associe ça à un frottement, à quelque chose qui casse, à une fragilité. Un patient qui vient me voir avec un bruit d’os, je dis «oui, c’est normal». C’est normal, ce n’est pas un signe d’usure précoce, ni de douleur, ni de quoi que ce soit. Être capable d’interpréter des signes, c’est aussi parfois être capable d’être rassuré –ce qui est souvent le cas–, et c’est parfois le cas d’être inquiété. Tu vois, par exemple, les gens viennent beaucoup plus souvent consulter parce qu’ils ont mal au dos et pas consulter quand ils ont une paralysie. Ça, pourtant, c’est un critère d’urgence. Une douleur n’est pas un critère d’urgence. Une douleur suite à une chute ou un choc, c’est un critère d’urgence.

Il y a un outil indispensable à votre métier, c’est l’arbre décisionnel…

C’est ce qu’on utilise pour essayer de comprendre, à partir de ton témoignage, quel est ton problème. Mettre un visage sur une douleur. Si t’as 65 ans, que tu es plutôt en surpoids et que tu as une douleur face latérale de cuisses, ce n’est pas du tout la même chose que si t’as quinze ans, que tu fais du volleyball à haut niveau. La douleur peut être localisée au même endroit. Tu peux avoir exactement les mêmes signes. Ce n’est pas du tout la même personne, ce n’est pas du tout le même traitement. Donc en fait, c’est ce qu’il y a dans chaque arbre décisionnel, c’est: «Je te pose des questions pour pouvoir mettre un visage sur ta douleur et en fonction du visage de ta douleur, je vais te donner les possibles explications et les possibles exercices en gardant toujours en tête que plusieurs étiologies peuvent se combiner». Pour faire très simple, tu peux très bien et avoir une petite sciatique et une tendinite du moyen fessier, c’est possible. Tu peux très bien et avoir une voiture rouge et un diesel.

C’est quoi le mal du siècle? Toujours le mal de dos?

Le mal de dos, c’est le mal du siècle parce qu’on en fait le mal du siècle. En fait, aujourd’hui, ce qu’il y a de «génial», c’est qu’on continue de désigner un truc qui n’existe pas: LE mal de dos n’existe pas. Ce sont les maux de dos. Est-ce que c’est une hernie discale? Est-ce que c’est seulement de l’arthrose? Est-ce que tu as eu à un moment donné un traumatisme qui a laissé des séquelles? Est ce qu’il y a deux ou trois causes qui se combinent? On a donné une dimension bio psychosociale au dos. On a diabolisé le mal de dos. Comme si, à partir du moment où tu commences à avoir mal au dos, tu auras mal au dos toute ta vie. C’est faux.

Et quel est le mal que vous avez vu débarquer massivement ces dernières années?

Je ne dirais pas un mal précis mais un signe commun qui est en train d’émerger, c’est l’anxiété. Je l’ai remarqué sur le terrain et trois mois plus tard, j’ai vu les chiffres. Mais c’est lié au confinement en fait. Ta question est géniale parce que si tu as une augmentation de l’anxiété, tu verras en tant que kiné une persistance des douleurs, un truc qui devait cicatriser normalement et devait bien se passer. Ça prend plus de temps et ça prend plus de place dans la tête des gens. L’anxiété est numéro un et je trouve qu’on a une population, notamment de jeunes, qui a du mal à s’exprimer, qui est en difficulté d’un point de vue émotionnel, d’un point de vue alimentaire, d’un point de vue dette de sommeil, qui a pris le confinement en pleine gueule et a été coupée du monde. Et je pense malheureusement, ça me fait vraiment de la peine de le dire, qu’une partie de ces jeunes-là, ils traîneront ça comme un poids sur leur santé mentale. Et c’est un des messages que j’essaie de faire passer: si ça ne va pas, allez consulter.

Grégoire, comment est né Major Mouvement, devenu le professionnel de santé le plus influent des réseaux?

Ça faisait huit ans que j’étais dans mon boulot et que je me rendais compte que, tous les jours, je luttais contre les mêmes idées reçues de la part de mes patients. Les gens venaient me voir, mais je sentais que c’était parfois des coups d’épée dans l’eau puisque même si je traitais un patient, l’information pour le grand public était beaucoup trop large. Et je me suis dit: «il faut que quelqu’un le fasse, ramène un peu de bon sens, ramène de l’esprit critique, de l’esprit clinique». Et personne ne l’a fait. Je me suis donc lancé. Mon objectif était, au bout d’un an, d’arriver à 5.000 abonnés sur Instagram. Et c’est arrivé au bout d’un mois. Ça a fait effet boule de neige.

Vous avez l’impression de démystifier, de vulgariser votre métier? Ne fut-ce que par la manière, parfois plus ludique et drôle, dont vous expliquez les choses?

Disons que j’ai cette vocation de rendre la kiné accessible, sexy, marrante. En gros, de casser cette barrière du «je sais que cette information est pour mon bien, mais ça va me faire chier». Moi, je saute l’étape mode d’emploi. Je dédie ma vie à essayer de traduire la santé pour tout le monde.

Vous êtes un peu le Michel Cymes de la kiné, non?

C’est un compliment! C’est une belle comparaison parce que Michel Cymes, moi, m’a inspiré, en disant: «il y a un sujet autour de la santé, parlons-en».

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(Ed. Marabout)

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