Télévie : Mentissa rencontre Zoé, 24 ans, atteinte du cancer « La deuxième fois, je me suis demandé ce que j’avais fait pour mériter ça »

RTL

La mode pour s’évader, la haute couture pour rêver de meilleurs lendemains. C’est entre les créations de la maison Natan que Zoé, 24 ans, raconte son combat contre le cancer à Mentissa. Une rencontre bouleversante entre une jeune femme solaire et l’artiste belge, à laquelle nous avons assisté.

E lles ne s’étaient jamais parlé. Pour leur première rencontre, Edouard Vermeulen leur a ouvert les portes de sa maison Natan, à Bruxelles. Le cadre est presque idyllique, il « véhicule un peu de rêve », met des étoiles plein les yeux alors que l’histoire de Zoé, atteinte à 24 ans d’un cancer de stade 4, les remplirait de larmes. Mais loin d’elle l’idée de s’apitoyer sur son sort. « Zoé est solaire », nous dit Mentissa.

D’ailleurs, l’artiste belge et la jeune femme d’Estampuis se ressemblent un peu. « On m’a dit que Mentissa était spontanée et naturelle, que j’allais me retrouver un peu en elle. C’est vrai ! », sourit Zoé dont le témoignage, livré à l’occasion du Télévie, bouleverse par sa force.

D’ailleurs, confie l’artiste belge, « je me demandais comment j’allais écouter son histoire sans être trop émue. Je suis quelqu’un de très empathique et je ne voulais pas me mettre à pleurer en l’écoutant. Mais j’ai été impressionnée par le recul de Zoé. Les gens comme nous, qui ont une vie ‘ plus facile ’ que celle de Zoé parce qu’ils ne sont pas confrontés à la maladie, ont tendance à s’énerver pour des petites choses, à se lamenter sur leur sort. Zoé, je la trouve inspirante. Je crois au destin… Et si on s’est rencontrées aujourd’hui, c’est que c’était peut-être important pour elle, pour moi. Son histoire, c’est quelque chose que je garderai avec moi toute ma vie ».

télévie

Pour Zoé, parler de sa maladie, démontrer sa combativité, est une évidence. C’est même nécessaire. « C’est important de parler de la maladie pour sensibiliser, pour montrer que cancer ne rime pas toujours avec mort ». Pourtant, la jeune femme de 24 ans pensait l’épreuve derrière elle après le traitement de son premier cancer du rein. « La première fois qu’ils m’ont annoncé que j’avais un cancer du rein, je n’ai pas pleuré. En sortant, j’ai dit à maman que je le savais parce que ça faisait des années que je me disais: ‘un jour, ça va me tomber dessus’. Je ne sais pas pourquoi…Mais la deuxième fois, je ne m’en doutais pas du tout». C’est alors le coup de massue. Zoé se sentait pourtant bien. «Je n’ai pas compris. Je me suis demandé ce que j’avais fait pour mériter ça. Sur le coup, ton monde s’écroule, tu as peur. Mais après, j’ai arrêté d’avoir peur parce que la peur serait ma plus grande faiblesse face au cancer». Aujourd’hui, en plein traitement d’immunothérapie, Zoé va bien, sourit-elle. Et ce ne sont certainement pas ses cicatrices qui lui feront dire le contraire: «on m’a enlevé un rein, et une tumeur aussi de 9cm et la cicatrice traverse tout mon ventre. Mais jamais je n’ai dit pour autant ‘je vais mettre un maillot de bain une pièce plutôt qu’un bikini’! Quand je me regarde dans le miroir, je vois ma cicatrice, mais je ne suis pas gênée. Ça m’aurait fait plus de mal de perdre mes cheveux».

Zoé est coquette, adore la mode (d’où sa présence dans la maison Natan) et… le foot aussi. «La mode en général me permet de décompresser, de penser à autre chose», dit-elle. La musique aussi, qui «panse un peu les plaies», dit Mentissa. «Si je n’avais pas fait ce métier-là, je me serais engagée pour les gens. Ça fait partie de ma personnalité, j’ai toujours envie d’aider. Quand j’ai commencé à vivre de ma musique, je me suis dit que ma notoriété, je pourrai l’utiliser pour faire des choses. On ne va pas se mentir: ça n’a pas le même impact quand tu as 800 ou 80.000 abonnés sur les réseaux. Je peux parler de certaines choses, aider des gens à mon échelle. Pour moi, dans la vie, tu reçois, tu donnes, c’est un cycle naturel. Je reçois, j’ai de la chance, je vis de ma musique sans être riche pour autant, mais j’ai mon copain, je suis à Paris, là, je suis en bonne santé: je dois donner maintenant! Il n’y a aucune question làdessus, ma mission sur terre est celle-là: vivre pour moi et pour les autres. Cela n’a aucun sens tout ce que je fais si, dans la finalité, ça n’a pas aidé des gens», conclut Mentissa. Et le témoignage de Zoé aidera, lui aussi, assurément, de nombreuses personnes.

La grande soirée de clotûre du Télévie

Ce samedi 19h45 sur RTL-TVI