Accueil Max People

Victor Meutelet et Kassim Meesters à l'expo Banksy: «Le street art, c’est la culture d’aujourd’hui»

L’un est belge (brabançon plus précisément), l’autre français. Le premier, Kassim Meesters, s’est fait remarquer dans la série bien de chez nous –et désormais mondialement diffusée via Netflix– «Coyotes». Le second, Victor Meutelet, est devenu l’acteur français à suivre que toutes les bonnes fictions («Le Bazar de la Charité») s’arrachent. 

Réunis dans un film d’horreur, «Deep Fear», et, pour nous dans les murs (taggés bien sûr) de l’expo Banksy à Bruxelles, les deux jeunes talents prennent la pose pour raconter les espoirs d’acteurs de leur génération.

Kassim, «Coyotes», la série belge qui vous a révélé, est diffusée dans le monde grâce à Netflix. Cela a changé quoi pour vous?

Kassim: Je crois qu’on me prend un petit plus au sérieux (sourire)! Je sens la différence. Quand je disais que j’avais joué dans «Coyotes» pour la RTBF, on me répondait: «ah oui, cool!». Depuis Netflix, je ne dirais pas que ça a tout changé, mais les gens me repèrent plus facilement. Et c’est plus facile de répondre «va voir sur Netflix!» quand on te demande ce que tu as fait (rires).

Victor, pour vous aussi, Netflix est un élément important de votre carrière. La série évènement «Le Bazar de la Charité», dans laquelle vous aviez le premier rôle masculin, y a été diffusée et on vous a vu dans «Emily in Paris» aussi…Quand avez-vous senti qu’on faisait attention à vous?

Victor: Il y a eu deux moments. Le premier, c’était avec «Clem». J’ai tourné pendant trois saisons dans cette série (sur TF1). C’était la première fois de ma vie qu’on me parlait de mon boulot! Le deuxième moment, c’était effectivement avec «Le Bazar de la Charité». C’était un carton de fou sur TF1 et trois semaines après sur Netflix. Même au niveau des professionnels, c’était différent: j’ai alors ressenti une mini reconnaissance qui était super agréable. J’ai même reçu des messages de l’étranger.

Le monde du cinéma peut te formater. On a vite fait d’entrer dans un moule

Comment êtes-vous parvenu à vous démarquer parmi votre génération de comédiens?

Victor: J’avoue que ça fait 7 ou 8 ans déjà que je travaille mais je ne me sens pas du tout au top de ma génération. J’aimerais bien qu’on me donne la réponse à ta question, ça pourrait me servir! (sourire). Mais je me la suis posée aussi. Je me souviens que dans mes premières interviews, je n’étais pas du tout moi, j’essayais de répondre des trucs intelligents que peuvent sortir certains acteurs. Au bout d’un moment, je me suis rendu compte que si jamais j’étais amené à avoir une carrière modeste qui dure un peu, ce serait parce que je suis moi-même. J’ai ma personnalité, j’ai plein de trucs qui ressemblent à d’autres, j’ai aussi des traits de caractère qui me sont propres et font la différence. Je pense que la règle c’est ça: ne pas essayer de te formater dans un truc, parce que le monde du ciné peut vite te formater. On a vite des potes en commun, on a vite fait d’entrer dans un moule.

Kassim, en Belgique, c’est plus difficile de percer comme acteur. Comment se fait-on remarquer?

Kassim: Je me reconnais dans ce que dit Victor. Plus on est honnête avec soi-même, plus on peut donner aux autres dans le milieu. Quand on fait des castings, les gens recherchent souvent une vraie énergie, une honnêteté. Je ne pense pas que je puisse dire maintenant que j’ai percé. Mais oui, je me suis fait un peu remarquer.

Edition numérique des abonnés

Victor MeuteletCrédit : Olivier Polet.

Pourquoi avez-vous voulu devenir acteur?

Kassim: Ça a un peu démarré comme un rêve d’enfant. Vers 10-11 ans, ça m’est venu en regardant «Star Wars». J’ai un peu abandonné ça à l’adolescence où j’étais un peu timide. Quand j’ai terminé mes secondaires, je me suis rendu compte qu’il n’y avait que le cinéma qui me faisait rêver. Même à mon premier casting, même si je n’ai pas eu le rôle, je me suis dit «oui, c’est ça».

Victor: J’aimerais avoir un récit plus romanesque mais en gros, je pense que j’avais envie de faire un truc un peu différent, faire mon intéressant à Chartres, là où je grandissais. Je voulais me démarquer des autres. Par hasard, ma mère avait vu un casting et vers 13-14 ans, je voulais faire de la figuration. Juste le fait d’aller faire un casting à Paris, alors que mes potes étaient à l’entraînement de triathlon, ça me plaisait. Et sur les tournages, j’aimais bien mais à aucun moment je ne me suis dit que c’était une perspective d’avenir. Je voulais faire des études classiques. Mais les derniers tournages que j’ai faits à la fin de l’adolescence m’ont convaincu.

Kassim: Tous les gens qui buzzent dans ce métier ont ce truc de complexe d’attention. Dans tous les métiers d’exposition comme ça, il y a ce besoin des regards...

Le street art, ça parle à votre génération. On n’a pas choisi l’expo Banksy par hasard…

Victor: J’avais vu l’expo à Lisbonne et je kiffe cet artiste pour deux raisons… Le mystère autour de qui il est. Il y a tellement d’artistes dont la personnalité en tant que people est plus forte que leur art! Et le fait qu’il fasse ses œuvres avec pas grand-chose, où il veut et quand il veut. Je trouve que c’est un beau message: peut-être que toi dans ta chambre tu peux aussi faire un truc à partir de rien.

Kassim: Le street art, je suis très fan, c’est la culture d’aujourd’hui en fait. Elle est impactée par plein de choses. Le rap aujourd’hui, c’est la nouvelle musique pop, c’est le mainstream d’aujourd’hui. Ça en dit beaucoup sur le street art qui est partout: dans notre façon de s’habiller, de se comporter,...

Edition numérique des abonnés

Kassim Meesters - Crédit : Olivier Polet.

En détail 

  • Sortie du film «Deep Fear» en mars.
  • Victor est habillé par Agnes B
  • Kassim par Urban Outfiters Make up
  • Coiffure Ivona Zafir du Salon Velasquez Bruxelles

Le monde de Banksy à Bruxelles

Les œuvres de Banksy, en grandeur nature, réunies dans un seul et même lieu, comment est-ce possible? En respectant le souhait du street-artiste le plus célèbre au monde: «Je continue à encourager tous ceux qui veulent copier, emprunter, voler ou adapter mes œuvres à des fins de divertissement, de recherche universitaire ou de militantisme». Un message que la récente exposition bruxelloise –qui s’ajoute à d’autres dans le monde– s’est approprié. «De temps en temps, on va jusqu’à s’imaginer que nos expos font plaisir à Banksy», sourit Manu Devos, chef de projet.

Jouer la provoc’ en couleurs pour faire réfléchir, c’est la signature de Banksy. Dans cette ancienne maison de tissus, devenue lieu de danse sud-américaine, les messages de l’artiste de Bristol, qu’il a éparpillés aux quatre coins du monde, trouvent une nouvelle résonnance. «On ne fait pas de projections sur les murs mais on est revenu aux racines du street art. On a demandé à un collectif de street-artistes internationaux d’investir les lieux et d’y reproduire les œuvres de Banksy. Les pochoirs bien sûr, mais aussi les murs sur lesquels il a peint. Et on a fait un découpage géographique de son œuvre». On passe des murs new-yorkais à la fameuse porte taggée du Bataclan, jusqu’au mur de séparation entre Israël et la Palestine. «Les messages de Banksy sont très forts, même si de temps en temps ce qu’il fait n’est que très poétique. Et c’est compréhensible par tout le monde. Mais il y a toujours un contexte: c’est une ville, à un moment donné. Quand il représente Steve Jobs à l’entrée de la jungle de Calais, il veut dire: Steve Jobs est d’origine syrienne et vous, vous empêchez des Syriens de venir chez nous. Vous allez louper des Steve Jobs !».

En détail

The world of Banksy (concepteur de l'expo Hazis Vardar)

Rue de Laeken 28, 1000 Bruxelles

Tél: 02/ 649 49 83

Entrée payante, pass journée: 14 euros/adulte.

theworldofbanksy.be

 

>> Découvrez l'interview complète de Victor Meutelet et Kassim Meesters ce samedi dans votre magazine Max disponible en librairie dans les journaux Sudinfo ou en cliquant ici.

Notre sélection vidéo

Commentaires

Postez le premier commentaire

Aussi en People

Derniers articles
SoSoir Max vous recommande