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La chronique de Tatiana Silva : voyage initiatique

« Officiellement , mon année 2024 commencera le 1er février; le mois de janvier est juste une période d’essai». 

Cette phrase, envoyée par mon amie, reflète un début d’année quelque peu mouvementé pour certains d’entre nous. Dans les périodes de turbulences et d’incertitudes, comme toujours, mon refuge est la nourriture.

Pour ma part, l’année a commencé paisiblement avec un retour aux sources. Mes parents, originaires des îles du Cap-Vert, y sont nés et y ont grandi. Comme beaucoup de Cap-Verdiens de leur génération, adultes, ils sont partis chercher une vie meilleure à l’étranger. Ces origines sont ancrées dans notre ADN, dans les liens transgénérationnels qui nous habitent, dans les traditions que l’on cultive. Sur l’archipel, la musique, la danse et surtout la nourriture font partie du quotidien. Loin du pays et de la famille, la musique et la danse sont plus accessibles que les bons plats locaux. C’est une cuisine de terroir local souvent difficile à exporter. Elle se mange sur place et, si possible, à la maison. Cela me fait penser au couscous marocain. Tous mes amis me rappellent inlassablement que les meilleurs couscous mijotent dans la cuisine de leur mère.

Durant 10 jours, j’ai savouré toutes les spécialités qui m’avaient tant manqué: les poissons grillés avec une sauce verte à l’ail, le thon local façon steak, avec un cœur rosé, les pastels de maïs fourrés d’une farce de thon, le pudim au fromage (qui n’est pas un cheesecake!), le riz malandro cuit avec des crustacés, du poulpe sous toutes ses coutures et le traditionnel «cachupa». C’est le couscous qu’il me tardait de déguster à nouveau, un cake fait traditionnellement à base de maïs. Depuis ma plus tendre enfance, je le mange. Il est l’une de mes madeleines de Proust. Son parfum est enveloppant et réconfortant tandis qu’au goût, une rondeur enveloppe votre palais. C’est un plat de prime abord très simple. Il se compose de farine de maïs, d’eau et d’un peu de sucre, cuit à la vapeur dans un pot en terre cuite. Pourtant, trouver la bonne consistance n’est pas évident. Trop peu d’eau, le couscous ne cuira pas et s’effritera au démoulage; trop d’eau, sa consistance sera trop dense. Je n’ai donc jamais réussi à apprendre comment faire ce plat bien de chez moi, jusqu’à ce voyage où j’ai enfin été initiée.

Quant à vous, à moins d’avoir une connaissance cap-verdienne enthousiaste de vous faire goûter cette merveille, il vous faudra faire près de 7.000km pour le déguster, de préférence au Moringo si vous êtes de passage à Praia, la capitale du pays!

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