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"Les angoissés de Noël" : un livre pour comprendre l'angoisse liée aux fêtes

Vous êtes anxieux à l’approche du réveillon de Noël? L’idée de passer les fêtes en famille vous donne des sueurs froides? Vous faites partie de ce que l’auteur liégeois et ostéopathe spécialiste de l’approche somato-émotionnelle, Roger Fiammetti, appelle «Les angoissés de Noël». Première bonne nouvelle: vous n’êtes donc pas le (la) seul(e). Deuxième bonne nouvelle: ce n’est pas grave! Un petit livre à glisser sous le sapin vous explique tout cela… Et joyeux Noël (et non «no hell», «pas d’enfer») à vous!

Roger, ce pamphlet «Les angoissés de Noël» sert à déculpabiliser les gens qui ne se sentent pas bien les 24 et 25 décembre, et même avant?

Exactement. Dans l’inconscient collectif, on ne peut pas dire qu’on n’aime pas Noël. C’est un peu incongru. Il y a même des personnes qui s’inventent un réveillon quand ils reviennent au bureau en janvier car ils ont honte de dire qu’ils n’ont rien à fait à Noël, qu’ils étaient seuls. Cela jette un discrédit sur eux. Mais les gens qui n’aiment pas Noël ne sont vraiment pas les seuls…

Ces angoissés de Noël, de plus en plus nombreux, se retrouvent partout, dans n’importe quelle famille…

C’est le cas de tout le monde! Noël est une fête symbolique, de famille, de retrouvailles. C’est une fête où on retourne dans le creuset émotionnel de notre enfance. Le repas de famille du dimanche, si on n’y va pas, ce n’est pas grave. Par contre, si on est absent du repas de Noël, les mamans diront: «il n’est même pas venu à Noël, t’imagines comme il est fâché!». C’est une marque de rupture. Noël, c’est le repas obligatoire, le conseil d’administration de fin d’année, où on retrouve tout le monde et où chacun fait le bilan à table. Mais c’est inconscient. Ce repas de Noël, comme il est incontournable et toujours avec les mêmes individus que dans notre enfance autour de la table, on retrouve le même bouillon de culture que quand on était petit. Petit, tous les paramètres sont définis, comme celui qui a peur de prendre sa place ou de la perdre. Quand on devient adulte, il y en aura celui à Noël qui aura à nouveau peur de perdre sa place, de par sa position sociale, par rapport à l’autre.

On peut aussi ne pas aimer Noël de manière plus consciente…

Oui, il y a des gens qui n’aiment pas Noël et disent clairement que ça ne les intéresse pas. Mais d’autres ne se rendent pas du tout compte que c’est cette fête de Noël qui les gêne. C’est inconscient mais en approchant de la date, il y a un malaise qui ressurgit et c’est souvent sous forme de troubles psychosomatiques. Tous les paramètres des blessures de l’enfance vont ressurgir inconsciemment. Chez les femmes, par exemple, on peut constater beaucoup plus de cystites vers novembre: la position dans une famille c’est le territoire et les troubles du territoire se marquent par la vessie. Dans les mois qui précèdent Noël, on a des tas de maladies psychosomatiques comme les gastrites ou la diarrhée qui est liée à l’humiliation.

Est-il quand même possible d’avoir une approche positive de Noël si cette fête n’est liée qu’à de magnifiques souvenirs d’enfance?

Je pense que les gens qui sont dans le déni, qui ne vivent pas leurs émotions, qui ont placé ça dans le disque dur externe qui ne vient plus perturber le disque dur interne, ou ceux qui ont déjà fait un travail sur eux-mêmes, peuvent le vivre avec une certaine distanciation qui leur permet d’y aller sans être blessé alors qu’ils sont toujours réquisitionnés pour faire la vaisselle pendant que la belle-sœur se fait servir. Mais les blessures de l’enfance, ce ne sont pas que celles de Noël. Il y a aura toujours des parallélismes, des analogies, même si les émotions sont transformées. Mais oui, on peut vivre ça positivement, quand on est dans le déni ou si on a fait un travail sur soi.

Plus pratiquement: si au moment de la distribution des cadeaux on se rend compte qu’on en a reçu un riquiqui alors que notre frère ou notre sœur se voit offrir un très gros, peut-on faire fi de cela et passer un bon Noël?

Je ne veux pas flinguer Noël mais au contraire aider les gens à retrouver du plaisir dans cette fête. Donc, pour retrouver la joie dans ce retour au noyau, où on va vers ses blessures malgré tout, il faut prendre du recul par rapport à la valeur du cadeau. Car, bien souvent, il s’agit d’une maladresse que d’une intention. Je peux faire fi de la paire de chaussettes alors que ma sœur a reçu un ordinateur en me disant «tout compte fait, je reçois des chaussettes car j’ai souvent des rhumes, donc on pense à ma santé. Tandis qu’elle, l’ordinateur va peut-être abîmer sa vue». On peut le prendre comme ça.

Finalement, si de plus en plus de gens disent ne pas aimer Noël, va-t-on continuer à le fêter?

Je ne pense pas que ça va s’étioler. Il n’y a qu’à voir avec le Covid: malgré les conditions difficiles pendant cette période, les gens ont quand même fêté Noël. Ce qui est plus probable, c’est que les gens continueront à fêter Noël mais de façon plus simple. Ce que j’entends souvent d’ailleurs, c’est que Noël est d’abord une fête de retrouvailles, donc un bon spaghetti et pas de cadeaux, c’est d’être ensemble.

Et faire un repas gargantuesque, ça vient du côté commercial de cette fête?

Je pense, oui. Avant, la bûche de Noël c’était celle qu’on faisait brûler, qui se consumait pendant la soirée. On allait aussi à la messe à minuit. Maintenant, on ouvre les cadeaux à minuit! Pour la nourriture, face à tous les membres de la famille (et de la belle-famille), on a parfois des choses à dire mais on ne peut pas les dire à Noël. À Noël, on fait la paix, on pardonne tout. C’est la trêve. Donc on mange beaucoup… et on ne peut pas parler la bouche pleine. Plus on mange et moins on dit. Ça arrange les gens qui n’ont rien à dire. Et on met sous la nappe certains sujets! (sourire)

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Roger Fiammetti

«Les angoissés de Noël» Roger Fiammetti (Josette Lyon)

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