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Natacha Calestrémé, papesse du bien-être : «L’altruisme est un bon moyen d’aller mieux»

Considérée comme la papesse du bien-être, Natacha Calestrémé publie «Se donner toutes les chances». Un ouvrage pour comprendre les bienfaits de la médecine conventionnelle et complémentaire.

Natacha, vous êtes devenue l’une des autrices de référence en matière de bien-être. Comment vivez-vous ce succès ?

Très sincèrement, je ne le réalise pas vraiment. J’ai la chance de vivre à la campagne. J’ai pour voisins douze vaches et des lièvres de passage. Cela m’aide à garder les pieds sur terre. Quand je vais à Paris, il est vrai que l’on me reconnaît parfois dans la rue. Ça me surprend toujours. Je n’écris ni pour la gloire ni la célébrité. Écrire un roman ou un document, peu importe, l’essentiel est d’aider mon prochain. Certains auteurs écrivent pour aller mieux. Moi, c’est lorsque je parviens à surmonter une épreuve et si je suis convaincue que mon expérience peut aider que je la partage.

La psycho-neuro-immunologie l’a démontré: une émotion douloureuse fait chuter notre immunité

Dans votre nouveau livre, vous donnez la parole à des experts pour réconcilier médecine conventionnelle et pratiques complémentaires. Sont-elles opposées dans leurs approches?

La médecine classique est incontournable, ce n’est pas une option. Mais certains rechignent à considérer les autres pratiques parce qu’elles ne sont pas validées par la science. Comme le dit le Professeur de médecine Gérard Ostermann: «Ce n’est pas parce que nous n’expliquons pas un phénomène qu’il n’existe pas». Si une approche permet d’éviter d’être obnubilé par nos symptômes et de totalement s’identifier à notre douleur, cela permet de gagner en mieux-être et cela favorise la guérison. A contrario, on se focalise sur nos parties saines: je peux sentir mon corps (massage, kiné, ostéopathie…) refaire circuler l’énergie (acupuncture, shiatsu, médecine chinoise…) ou même me projeter guéri dans l’avenir (hypnose, psychothérapies…). L’état d’esprit face à la maladie est essentiel, c’est le cheminement que nous proposons dans ce livre. Un nombre croissant de médecins se forment à ces nouvelles pratiques. Leur intérêt fait souvent suite à un événement douloureux, une maladie chronique, un deuil, un burn-out dont ils n’arrivaient pas à se défaire.

Pourtant, les médecines complémentaires présentent de nombreuses dérives…

En effet, et cela vient du fait que ces thérapies ne sont ni encadrées ni régulées. Comme le précise le docteur Thierry Janssen, nous sommes des êtres complexes et la maladie est multifactorielle. Et le piège dans lequel tombent certains thérapeutes est de prétendre que seule leur technique permet de soigner. Pourquoi certains guérissent et d’autres pas? L’effet placebo l’a démontré, un patient, grâce à une gélule sans aucun effet thérapeutique, peut guérir à condition qu’il soit certain de la valeur de son thérapeute, convaincu qu’il prend un traitement efficace et que le soignant lui-même croie en ce traitement dont il ignore qu’il est factice et qu’il ait confiance dans les ressources de son patient. La croyance d’attente mutuelle est prépondérante dans le soin.

Que faire pour éviter ces dérives?

Si plus de médecins s’ouvraient à ces pratiques, on leur demanderait leur avis et on éviterait bien des abus. De manière plus concrète, si on vous conseille d’arrêter un traitement médical sans être un médecin, si on insiste pour que vous preniez un autre rendez-vous alors que vous n’en ressentez pas le besoin, fuyez! Fiez-vous au bouche-à-oreille, écoutez vos ressentis. Cela étant dit, évitons de réduire les médecines complémentaires au dérapage d’un de ses représentants.

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Quelle est la différence entre la douleur et la souffrance?

La médecine conventionnelle est tellement obnubilée par le symptôme que le patient s’est adapté. Il va dire «j’ai mal», qui est une douleur, au lieu de dire «je vais mal», qui est une souffrance. Or, la psycho-neuro-immunologie l’a démontré: une émotion douloureuse fait chuter notre immunité. On l’a tous vécu, après un deuil, un chômage, une rupture, un échec ou même un stress… on tombe malade. L’être humain est doué d’émotions et il n’est jamais seul. Et lorsqu’on comprend que les épreuves vécues par nos parents ou grands-parents peuvent parfois impacter notre vie, mais que c’est réversible, cela ouvre de nouvelles perspectives. Comprendre que l’on peut inverser la tendance est essentiel.

De nos jours, que signifie être en bonne santé?

L’OMS décrit cela comme «un parfait état de bien-être physique, moral, social et spirituel». La biologie, le moral et notre intégration dans la société, on sait de quoi il en retourne. Le professeur de psychiatrie Jacques Besson explique en quoi consiste la «santé spirituelle». C’est la faculté que nous avons à donner un sens à notre vie, à trouver ce que la maladie veut «nous dire» d’un déséquilibre en nous, mais aussi de croire en nos propres ressources, d’avoir foi en un «plus grand que soi», quelque chose qui dépasse notre égo et qui fait que l’on peut guérir. Il l’appelle «l’auto-transcendance». En d’autres termes, c’est avoir foi en l’avenir.

Quel exercice conseillez-vous pour diminuer le stress?

Une étude a prouvé qu’un petit exercice aide à faire baisser l’hormone de stress présente dans le corps. Il suffit de se forcer à sourire pendant 60 secondes. C’est à la portée de tous! On peut aussi marcher dans la nature et crier notre colère pour l’évacuer. L’altruisme est également un bon moyen d’aller mieux. D’abord, on oublie nos propres soucis, ensuite, on gagne en estime de soi. La maladie, c’est la vie qui a cessé de circuler normalement. Et toutes les activités qui permettent de renouer avec le plaisir aident à faire à nouveau circuler la vie en nous, comme le sport, le jardinage ou un voyage.

En détail

Natacha Calestrémé

«Se donner toutes les chances»

(ed. Albin Michel)

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