Pink Ribbon : un ruban rose pas comme les autres pour lancer la campagne d’octobre

Cette année, Pink Ribbon Belgium fête ses 15 années d’existence. Pour célébrer cet anniversaire, l’asbl a ainsi choisi une autre manière de choisir son ruban. Chaque année, c’est normalement une personnalité belge bien connue qui dessine un nouveau ruban Pink Ribbon. Cette fois, l’organisation a donc choisi une autre voie, en s’inspirant des propositions introduites par des patientes et ex-patientes, atteintes du cancer du sein.

Pour la petite histoire, la toute première version du ruban rose, que l’on porte en signe de solidarité avec les personnes qui souffrent du cancer du sein, a été dessinée il y a 30 ans par Evelyn Lauder, belle-fille de la famille Estée Lauder, afin de sensibiliser le public au cancer du sein. Même si elle est aujourd’hui décédée, cela fait 15 ans qu’Estée Lauder Companies apporte son soutien à l’asbl Pink Ribbon Belgium.

Ce sont donc des artistes, stylistes ou personnalités belges qui créent chaque année un nouveau ruban rose. Par exemple, l’année dernière, c’est la princesse Delphine de Saxe-Cobourg qui l’avait réalisé. Mais en 2022, Pink Ribbon a décidé de lancer un appel à projets sur les réseaux sociaux, en demandant à des patientes et ex-patientes atteintes d’un cancer du sein de créer une proposition de design et de l’accompagner de leur propre histoire de vie à travers la maladie.

« Nous envisagions depuis longtemps d'associer les personnes touchées par la maladie à la conception du nouveau ruban », explique Hilde Debackere, directrice générale de l'asbl Pink Ribbon. « L’association a reçu environ 70 candidatures et les histoires qui accompagnaient les dessins étaient toutes très émouvantes. Mais nous devions évidemment faire un choix », ajoute-t-elle. « L'idée qu'il n'y a pas deux seins identiques, mais que tous - y compris les seins blessés - sont normaux, a émergé́ dans 3 propositions, dont nous nous sommes inspirés pour créer le ruban 2022. »

« It’s not just Pink »

C’est le thème de la campagne de cette année. Pourquoi ? Car, même si le ruban rose est le symbole de la lutte contre le cancer du sein, les patientes et anciennes patientes ne le voient pas comme ça. En effet, la vie avec un cancer du sein n’est pas aussi robe que ce ruban veut le laisser penser. Du coup, cela a inspiré le thème de la campagne : « It’s not just Pink ».

Ainsi, Pink Ribbon souhaite mettre l’accent sur ce point, en intégrant les récits de personnes ayant souffert du cancer du sein dans le ruban rose 2022. Le but est de montrer comment les patients vivent eux-mêmes le cancer du sein en « donnant le stylo ou le pinceau » à celles qui ont traversé cette épreuve.

« Les messages d’espoir, les initiatives de soutien et les actions qui font chaud au cœur resteront toujours une facette importante de nos activités, mais nous ne voulons pas non plus fermer les yeux sur la dure réalité́́ d’une maladie qui touche actuellement quelque 100.000 femmes – et hommes – dans notre pays », explique Hilde Debackere.

Trois récits émouvants

« Ronds ou pointus, petits ou grands, avec cicatrices ou sans... Chaque sein est normal et a un parcours peu banal ! » Voilà le message que véhiculera le nouveau ruban de Pink Ribbon, inspiré par la proposition de design et les récits émouvants de trois expertes du vécu : Nathalie Biltresse, Kim Timmermans et Ann Vermeylen.

« J’ai vu passer l’appel à projets de Pink Ribbon en consultant des informations sur mon téléphone alors que je patientais chez mon médecin », explique Ann Vermeylen, dont le concept s’inspire d’un sac à main décoré de seins. « Sur mon sac, il s’agissait toutefois de seins intacts, tandis que ceux que j’ai utilisés pour mon ruban ont vécu toutes sortes de péripéties. » Le ton est léger, mais Ann sait de quoi elle parle, puisqu’elle a elle-même subi pas moins de 14 opérations pour le traitement de la tumeur puis pour la reconstruction. « Je trouve ça super que mon idée ait été reprise pour le nouveau ruban Pink Ribbon, je ne m’y attendais pas du tout. J’espère qu’il se vendra bien pour que l’association puisse poursuivre son formidable travail ! »

« Tous les seins méritent d’être vus. » Kim Timmermans a fait appel à sa fille pour l’aider à imaginer son ruban. « Je trouvais que c’était un chouette projet à faire avec elle, parce que nous avons aussi vécu tout mon parcours ensemble. J’ai choisi de proposer un ruban blanc, symbole d’un nouveau départ. » C’est en effet ainsi qu’elle-même a vécu la maladie, comme une page blanche à écrire par une nouvelle Kim. « J’ai plus que jamais conscience que ma famille est ce qui compte le plus. Je me force aussi plus souvent à ralentir et je me rends compte que ce qui pouvait sembler évident ne l’est pas forcément. C’est pour cela que j’essaie d’en profiter encore plus qu’avant. » Le projet de Kim aussi arbore des seins marqués de cicatrices. « Au stade du traitement, on n’y pense pas, on fait simplement tout pour se débarrasser du cancer. Les cheveux finissent par repousser, mais nos seins ne seront plus jamais les mêmes. Il faut du temps pour accepter ce corps différent. » Kim n’en reste pas moins convaincue que tous les seins méritent d’être vus, y compris les balafrés, les reconstruits, les asymétriques. « Tout cela fait partie de nos vies et nous n’en sommes pas moins femmes », conclut- elle. Après sa maladie, elle a même lancé une boutique en ligne où elle propose de la lingerie et des articles de bain féminins et confortables pour les porteuses d’une prothèse mammaire. « Je veux aider les autres patientes à se sentir bien dans leur peau », résume-t-elle. Elle est très fière que le projet qu’elle a imaginé avec sa fille ait été retenu pour le nouveau ruban Pink Ribbon.

« Briser les tabous. » Quand elle a vu passer l’appel de Pink Ribbon, Nathalie Biltresse a eu du mal à contenir sa joie. « J’en avais ras-le-bol des phrases banalisant ce cancer et des injonctions à la reconstruction », déclare celle qui a terminé sa chimio depuis un peu plus d’un an. « J’ai trouvé l’inspiration dans des phrases-choc et des illustrations de bustes "abîmés" par la maladie. Le cancer du sein n’est ni honteux, ni contagieux, on reste un bel homme ou une belle femme. » L’objectif avoué de son concept est de briser les tabous. « Et bien sûr, je suis très fière d’avoir pu contribuer à ce nouveau ruban, mais aussi très émue de voir la fierté dans les yeux de mes filles. Ce cancer m’a marquée et ce ruban est une opportunité de laisser ma marque de la plus belle des façons ! Osons montrer ces bustes non conventionnels, pas de tabous ! »

Soutenez la lutte contre le cancer du sein

Pink Ribbon invite tout le monde à soutenir la lutte contre le cancer du sein avec un geste simple : porter le ruban rose. Ainsi, dès ce mercredi 21 septembre, vous pourrez acheter et arborer ce nouveau ruban. Le ruban coûte seulement 4€, dont 2,80€ iront directement à des projets concrets, mis en œuvre par l’asbl dans sa lutte contre le cancer du sein.

Cette année, le ruban rose est en vente chez 15 partenaires et dans 1 100 magasins : Carrefour, Multipharma, Club, Standaard Boekhandel, Hunkemöller, The Fashion Store, Casa, AVA, Wibra, Modemakers, CKS, Medi- Market, E5 Mode, Schoenen Torfs et VERO MODA.

Pour rendre hommage aux 70 patientes et ex-patientes qui ont répondu à l’appel de créateur de ruban, une plateforme en ligne a été créée : « Soutenez un ruban ». Les concepts et les histoires de tous les participants y sont rassemblés pour que les visiteurs du site puissent voir les dessins mais aussi lire les histoires. Il est également possible de faire un don pour soutenir un, plusieurs ou tous les rubans. Les bénéfices seront alors utilisés par Pink Ribbon pour soutenir des initiatives dans les domaines de la prévention, du dépistage précoce et des soins psychosociaux aux patients et ex-patientes d’un cancer du sein mais aussi à leur entourage.

^{_{Crédit photos : Pink Ribbon Belgium}}