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Sapiosexuel, hétéroflexible... : les tendances en matière de sexualité expliquées par une sexologue

Les sexualités peuvent être diverses et variées. On peut évidemment être hétéro, homo ou se revendiquer appartenant à la sphère LGBTQIA+. Et c’est à ce «+» que l’on va s’intéresser ici.

Dans les diverses formes de sexualité, il n’est pas non plus toujours question nécessairement de genres. On peut ainsi être adepte du polyamour, pansexuel, hétéroflexible mais aussi asexuel ou sapiosexuel. Des termes relativement récents qui ont tendance à apparaître de plus en plus dans la société, comme l’évoque Valérie L’Heureux, sexologue clinicienne et thérapeute.

Cette volonté de coller des étiquettes pour définir ces nouvelles sexualités est-elle une tendance de fond ou cela reste-t-il marginal?

Pour les plus jeunes générations, cette volonté de se définir est souvent présente. C’est une sorte de reconnaissance de groupe assez liée à l’utilisation des réseaux. Les gens aiment se doter d’une étiquette pour pouvoir faire des rencontres. Avec les polyamoureux, on échange autant sur sa philosophie de vie que sur ses relations à courte ou à longue durée. L’effet de groupe permet d’avoir des rencontres plus faciles, plutôt que d’avoir toujours besoin de se justifier vis-à-vis d’un groupe majoritaire.

Dans vos consultations, rencontrez-vous de plus en plus de gens qui se définissent selon ces étiquettes?

Oui, surtout en ce qui concerne le polyamour. C’est une question qui vient dans des couples jeunes qui veulent un engagement durable mais qui pensent que ça va être difficile d’être totalement honnête tout en étant transparent par rapport à l’autre. J’ai eu aussi un couple où l’une se disait polyamoureuse mais où l’autre n’était pas chaud à cette idée. Elle voulait expliquer que ce n’était pas dangereux à son conjoint.

On parle très peu des asexuels et, pourtant, ils représentent près de 1% de la population...

Je pense surtout qu’ils cherchent moins à se connecter entre eux. Ils sont donc moins visibles. L’idée de l’asexualité est de dire que je vis bien en tant qu’individu dans toutes les variantes d’épanouissement personnel mais je ne sens pas le besoin de vivre une sexualité. Ils n’ont juste pas de désir. Il y en a quand même beaucoup qui le vivent dans une relation romantique mais qui ne veulent pas avoir la composante corporelle.

Ce n’est pas toujours facile de voir les nuances entre bisexuel, pansexuel ou hétéroflexible...

Quant on dit bisexualité, on entend qu’on peut aller aussi bien vers l’hétérosexualité ou l’homosexualité avec souvent un passage à l’acte au moins une fois des deux côtés. Avec pansexuel, il y a comme une plus grande ouverture avec un aspect plus récréatif, avec plus de variantes, etc. Ils ont déjà eu généralement des relations en groupe, à trois ou vers la candaulisme. Ils ont envie de recommencer les bonnes expériences.

Il existe également l’auto-sexualité, c’est-à-dire quelqu’un qui a plus de plaisir à s’auto-satisfaire...

J’en entends beaucoup dans mon cabinet. Devoir plaire à l’autre et avoir cet impératif de devoir faire jouir son ou sa partenaire, c’est parfois une prise de tête. Certains se disent « à quoi bon, je suis assez effi cace avec moi-même, ou je n’ai pas les bonnes compétences ou affi nités ». Du coup, il y a quand même une forme d’épanouissement mais de manière perso.

Petit lexique

  • Polyamoureux : le polyamoureux revendique simplement le droit d’aimer plusieurs personnes à la fois, en tout honnêteté et dans la plus grande transparence.
  • Pansexuel : c’est une attirance sexuelle, sentimentale, affective, etc., sans qu’il ne soit du tout question de genre, d’orientation, d’expression ou de sexe biologique.
  • Asexuel : c’est un désintérêt pour le sexe. L’asexuel ne ressent pas d’attirance sexuelle, ce qui ne l’empêche nullement de nouer une relation romantique.
  • Autosexuel : l’autosexuel prendra plus de plaisir à s’auto-satisfaire qu’à avoir des relations sexuelles avec un autre partenaire.
  • Hétéroflexible : ce sont des personnes qui ne se défi nissent pas en tant que bisexuelles, mais qui ne ferment pas la porte à la potentialité d’une relation avec une personne du même genre.
  • Sapiosexuel : le sapiosexuel est quelqu’un qui est attiré sexuellement et affectivement par un esprit vif et l’intelligence d’une personne.
  • Lithromantique : c’est une personne qui éprouve une attraction romantique pour quelqu’un mais qui ne souhaite pas que ses sentiments soient réciproques.
  • Demisexuel : ce terme défi nit une personne qui a besoin d’avoir un lien émotionnel fort pour ressentir une attirance sexuelle. Pas de sexe sans sentiments.

 

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