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Se sentir beau : les conseils d'une psychologue pour être mieux dans son corps et dans sa tête

Être beau ou se sentir beau a-t-il des effets bénéfiques sur le corps et l’esprit? Avoir une belle image de soi est-il une clé vers le bonheur? Oui, mais c’est plus complexe que cela.

«La beauté commence au moment où vous décidez d’être vous-même», disait Coco Chanel. Se sentir beau, serait-ce donc l’une des clés pour se sentir bien dans sa peau? «Ce n’est pas le fait de se sentir beau mais surtout de ne pas être parasité par des pensées autour de son corps et de son apparence toute la journée», nous explique Nina Aala Amdjadi, psychologue clinicienne spécialiste des troubles de l’anxiété. «Parfois, on ne se plaît pas nécessairement parce qu’on a trop internalisé les standards que la société, les parents, les amis, l’école nous imposent. On parle de plus en plus de ‘body neutrality’, l’idée de simplement avoir un regard neutre sur son corps, juste le prendre pour ce qu’il est et en prendre soin».

Avoir de beaux rapports

Pourtant être objectivement beau peut avoir des implications au niveau des relations humaines. «Oui. Si l’autre nous trouve beau et que l’on rentre dans les standards actuels, on aura en effet plus d’opportunités», ajoute Nina Aala Amdjadi. «Mais il y a des limites à cela. Les personnes très belles rapportent dans des études que ça les a aidées dans une certaine mesure au travail mais, au bout d’un moment, on ne leur donne plus de postes à responsabilités parce qu’on va les considérer comme moins compétentes. Et dans leurs relations personnelles, elles vont avoir du mal à être sûres que les gens qui les entourent seront là vraiment pour elles et pas pour l’image qu’elles renvoient».

On ne se plaît pas nécessairement parce qu’on a trop internalisé les standards que la société nous impose

Les problèmes d’apparence sont-ils donc récurrents dans les cabinets de psychologues? «Les gens ne viennent pas exactement avec ce problème-là, mais ça fait partie du package. On rencontre ce que l’on appelle de la dysmorphie. C’est le fait que la personne se perçoit plus déformée, ou plus ‘moche’ que ce qu’elle est, dans le regard de l’autre. J’ai ainsi des patientes qui sont très minces et qui se vivent obèses. Des études très récentes ont montré que la dysmorphie était proportionnelle au temps passé sur Instagram. On y voit des filtres et du Photoshop. Et d’ailleurs, on peut se filtrer et se photoshoper soi-même. Le cerveau n’arrive alors plus à faire ses mises à jour. On a toujours des images de soi qui sont déformées».

Sur une échelle de 1 à 10

Sur Instagram ou Tik Tok, de nombreuses vidéos montrent des gens se faire harponner dans la rue pour qu’ils auto-évaluent leur physique sur une échelle de 1 à 10. «Ce qui est complexe ici, c’est que même si la personne ne se considère pas spécialement moche, notre société nous impose aussi d’être très humble. C’est paradoxal. J’imagine le calcul que la personne va faire entre ce qu’elle sent vraiment et ce qui est socialement accepté de dire».

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Alors, quels conseils faut-il suivre pour enfin atteindre cette «beauty positivity» et se sentir bien? «De ne pas attendre de rentrer dans les standards que l’on pense devoir remplir pour prendre soin de soi. Le premier conseil est de se reconnecter à son corps. On peut commencer par un petit massage que l’on se fait à soi-même, faire du shopping avec une amie dans des magasins où l’on se sent bien, passer chez le coiffeur, se faire un masque… Ce sont des petites choses mais ça va permettre au cerveau et au corps de se réaccorder. Et puis il faut aussi travailler sur ses pensées. Notre cerveau est une machine qui nous propose des pensées toute la journée. Il va nous proposer des critiques de nous-même. Ça ne veut pas dire que l’on est d’accord. Mais dans un premier temps, il faut juste observer ces pensées et réaliser qu’il y a quelqu’un qui me harcèle dans ma tête. C’est ensuite que l’on faire un travail pour avoir un impact dessus», conclut Nina Aala Amdjadi.

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