Agriculteur en Wallonie : un métier qui se transmet de génération en génération

A Juprelle, en région liégeoise, dans la famille Cleuren, on est agriculteur depuis de nombreuses générations. « Cela remonte même plus loin que mes arrière-arrière-arrière grands-parents… Il est d’ailleurs écrit 1789 sur la girouette de la tour de la ferme. Dans la famille, on a toujours été agriculteur », explique Franck, l’actuel patron de la ferme. « Mes grands-parents avaient une ferme mixte avec de l’élevage de Blanc Bleu et des cultures (betteraves, céréales…) mais aussi de la luzerne utilisée pour faire de la protéine pour les bêtes. Il y avait une sècherie pas très loin d’ici. Aujourd’hui, on l’importe », poursuit Franck.

A l’époque, ses grands-parents trayaient le Blanc Bleu. « Mes parents ont arrêté de traire pour faire de l’élevage de Blanc Bleu et des cultures dont la chicorée industrielle, les céréales et la betterave ».

Depuis qu’il est gamin, Franck vit évidemment au cœur de la ferme. « Je travaille dedans depuis toujours. Dès que je rentrais de l’école ou même sur le temps de midi, j’allais aider mes parents. On venait même parfois me rechercher à l’école en tracteur », ajoute-t-il en souriant. Après son graduat en agronomie à Huy, il commence tout doucement à reprendre l’exploitation. Il lance une activité d’entreprise agricole de travaux pour le compte de tiers et lance l’engraissement porcin. Il a, aujourd’hui, 1.500 bêtes. « Avec un graduat, j’ai été amené à conseiller des fermes et j’ai découvert ce métier, même si mes parents avaient déjà eu quelques cochons. C’est un animal que je trouve très « famille », curieux et jouette. Et puis, c’est aussi le confort de la modernité au niveau du travail, avec des étables qui sont toujours chauffées à 25 degrés, quelle que soit la saison ».

S’il a depuis repris l’entièreté de l’exploitation, Franck en assure donc la gestion et prépare déjà l’avenir lui qui, à 40 ans, est célibataire et sans enfant. Est-ce que ça signifie que la tradition familiale va s’éteindre ? « Yanis, le fils de ma sœur, a terminé ses secondaires agronomes et il a été engagé à la ferme début octobre. Lui, il est plutôt parti sur les moutons », conclut Franck, heureux que la tradition familiale perdure sur les hauteurs de Liège…