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Barwal, les premiers fûts en chêne belge

Ce n’est un secret pour personne, la production de vin est en plein essor en Belgique. Mais pour que le raisin se transforme en divin nectar, il faut un tonneau. C’est ce que s’est dit Hugues De Pra, co-fondateur de Barwal, qui produit les premiers fûts en chêne belge.

D’où vous est venue cette idée?

Barwal est officiellement né en 2020 pendant le Covid, au moment de la vendange. Le projet avait démarré quelques années auparavant. Je partageais la passion du vin avec mon ami et associé Didier Mattivi. On avait envie de faire quelque chose dans ce domaine. Et mon ami avait comme hobby de travailler un peu le bois et notamment le chêne local. Il s’est renseigné auprès du syndicat du bois wallon pour savoir si nous avions en Wallonie des chênes de qualité merrain, le caviar des chênes pour en faire des fûts. Et la réponse était positive. Les tonneliers français viennent depuis des décennies acheter du chêne belge.

Où le trouve-t-on?

Il y a un cahier des charges à respecter pour être utilisé en tonnellerie. Il faut que le bois soit libre de tout défaut et d’un fil qui soit bien parallèle au tronc. Ça représente, dans les belles forêts de Wallonie, à peu près 5% des chênes. Près de 95% des chênes se trouvent en Wallonie. Ceux qui correspondent au cahier des charges se situent au sud du sillon Sambre-et-Meuse, et se distribuent sur cinq territoires géologiques différents: la Famenne, le Condroz, la Fagne, l’Ardenne et la pointe jurassique du côté d’Arlon.

C’est l’essor du vin en Belgique qui vous a aussi motivé?

Oui, il y avait déjà 200 personnes qui faisaient du vin, et une vingtaine de domaines professionnels. Aujourd’hui on est à 400 vignerons. Et puis, le réchauffement climatique fait que ce nouvel élan va s’incruster durablement dans le paysage belge. Il faut savoir également que le fût peut aussi être utilisé dans le monde de la bière. Les «finish» en fût de chênes y sont très à la mode depuis une dizaine d’années, notamment dans les gueuzeries. Il y a aussi un essor de la distillerie, et notamment le gin, les liqueurs, les whiskys et les rhums à partir de betteraves.

Quelle est la durée de vie d’un fût?

Une fois qu’il a été créé, le fût démarre souvent sa vie dans le vin. Et selon le type que l’on veut, on peut avoir un vigneron qui va y faire trois vins qui vont pomper les tanins du fût. Après, il le revend à un deuxième vigneron qui va l’optimiser pour les quelques pourcents de tanins qui restent mais surtout pour la micro-oxygénation qui va permettre au vin de s’arrondir. Puis on peut passer dans le monde de l’alcool comme le whisky. Ensuite, le tonneau peut arriver dans le monde de la bière pour un, deux ou trois brassins. Et enfin, on peut le retravailler comme élément de décoration. Ça permet de faire vivre plus longtemps ce bois. Un chêne doit avoir au minimum 80 ans, ce serait dommage de ne l’utiliser que trois fois. On a donc digitalisé la durée de vie du fût avec un QR Code directement sur le bois comme une carte d’identité.

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