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Découvrez le chanvre, cette plante magique !

De l’alimentation au textile, en passant par les matériaux d’isolation ou la fabrication de cordes, le chanvre se conjugue presque à l’infini. Une bonne raison pour réimplanter sa culture en Wallonie.

De la tige aux graines, chaque parcelle du chanvre a une utilité particulière. Malheureusement encore trop peu cultivé en Belgique –ce qui pousse de nombreuses entreprises belges à se fournir à l’étranger– la réimplantation du chanvre dans nos contrées est cependant en marche. «Actuellement, il y a à peu près 70 hectares de culture de chanvre en Wallonie, ce qui reste un chiffre assez confidentiel», avance Valentine Donck, chef de projet textile biosourcé chez Valbiom, une asbl chargée de développer la filière chanvre et lin en Wallonie.

Il y avait de nombreuses difficultés à la culture du chanvre mais elle commencent à se résoudre. La culture du chanvre en Belgique existait avant l’industrialisation moderne de l’agriculture. Il s’agissait d’une agriculture plus artisanale et surtout destinée au textile. Ce n’était pas industrialisé donc cela demandait beaucoup de main-d’œuvre

explique Valentine Donck. «C’est sa proximité avec le chanvre utilisé en tant que drogue qui a fait interdire sa culture. Mais certaines plantes ont de faibles taux de THC. À cause de cette proximité, le chanvre a tout bonnement été interdit. On essaie maintenant de le réintroduire petit à petit». Mais réintroduire ce type de culture demande de nombreux investissements.

De la graine à la paille

«Pour la culture du chanvre et de ses graines –notamment utilisées pour faire de l’huile– il faut aussi rentabiliser ses pailles, à l’échelle industrielle. La méthode classique, en France, veut que l’on cultive du chanvre pour sa graine, et ensuite les pailles sont récoltées. Elles passent dans une unité de défibrage et c’est là que nous récoltons des coproduits, que ce soient des copeaux ou des fibres courtes». De nombreux produits peuvent ensuite être confectionnés, des panneaux isolants à de la papeterie. «En France, ce circuit est très fort développé mais en Belgique nous n’avions pas cette unité de défibrage. C’était donc difficile de faire du chanvre-graines car si nous ne pouvions pas utiliser les pailles, cela devient beaucoup moins rentable». Heureusement, une société en Flandre est actuellement en train d’installer une petite unité de défibrage. «Cela permettra aux agriculteurs wallons de faire du chanvre-graines et de valoriser leurs pailles. Nous pouvons enfin dire aux agriculteurs que cela vaut peine de se lancer dans une telle culture». Lorsque la Belgique sera dotée d’une mécanisation plus adaptée, la réimplantation du chanvre –qui est une culture très écologique– devrait séduire des agriculteurs désireux de se lancer dans de nouvelles exploitations.

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