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Découvrez les vins italiens avec le spécialiste Christophe Heynen

Saviez-vous que l’Italie est le premier producteur mondial de vins? Et la rivalité avec la France est immense. Pourtant, les vins italiens ont leurs spécificités, comme l’explique le «Master of Wine» Christophe Heynen.

Quelle est la spécificité d’un grand vin rouge italien par rapport au vin français?

La différence se situe d’abord dans le cépage. Les italiens sont moins internationalisés que les cépages dits français. Ils maintiennent beaucoup d’acidité malgré un climat et une sécheresse importante. Il y a donc plus de fraîcheur, ils gardent plus le côté fruité malgré le réchauffement climatique. C’est aussi lié à la géographie spécifique italienne avec cette chaîne des Apennins qui traverse toute l’Italie du Nord au Sud, y compris dans des régions extrêmement chaudes et sudistes. Grâce à cette chaîne montagneuse et à l’altitude, on arrive à produire des vins de grande qualité. On trouve également des volcans, notamment en Sicile, qui ont un impact prépondérant dans la fraîcheur des vins. Et la dernière grande différence se situe au niveau des contenants. La viticulture française s’est basée sur l’élaboration de vins en barrique, alors qu’en Italie on utilise plutôt la notion de foudre, des contenants qui sont beaucoup plus grands. Ça a donc un impact sur le style des vins.

Quand on parle de grands vins italiens, deux noms viennent tout de suite en tête: Barolo et Brunello...

Ce sont les deux appellations reine de l’Italie. Leur différence se situe dans les cépages. On trouve le Nebbiolo pour le Barolo, un cépage qui a une peau très fine avec énormément de tanins et une petite structure. Ce sont des vins qui ont besoin d’un certain temps pour être appréciés. Mais ils vieillissent extrêmement bien. Tandis que du côté du Brunello, on a le Sangiovese Grosso qui a des baies plus grandes, très résistantes à la chaleur et au stress hydrique, et qui garde cette fraîcheur de manière assez importante. On va trouver des vins qui vont plus vers les fruits rouges avec un équilibre tanin-acide qui est plus rond.

On a longtemps associé le Chianti à la flasque en paille. Mais c’est une région qui mérite aussi qu’on s’y attarde...

Il faut différencier l’appellation générique «Chianti» de l’historique «Chianti Classico» et ses satellites. Le Chianti Classico est vraiment revenu sur le devant de la scène avec des vins de petits et moyens producteurs. Il a énormément augmenté en qualité notamment grâce aux marchés extérieurs qui s’y sont intéressés.

On connaît moins les vins blancs italiens. Et pourtant, ils peuvent être de grande qualité...

La majorité des vins blancs du nord de l’Italie, à la frontière avec la Slovénie et l’Autriche, sont très influencés par les styles de ces pays. Par exemple, au Frioul, on produit le magnifique cépage Ribolla qui nous donnera des vins un peu plus germaniques. Il y a aussi ces cépages autochtones qu’on trouve autour des lacs du nord, comme le Garganega que l’on utilise pour le Soave. Sur le Piémont, on a un cépage superbe, l’Arneis, qui produit des vins avec une belle tension. Puis on a toutes les déclinaisons du Trebbiano que l’on retrouve dans tout le centre de l’Italie. Donc on peut partir du frais et léger Soave pour aller vers plus de puissance en Toscane ou dans le Frioul. Il y a une grande panoplie de styles.

Est-il possible de boire un bon Prosecco?

Je dirais que oui mais il faut se diriger vers les crus. Il faut minium que ce soit la DOCG Valdobbiadenne. Je conseillerais des crus comme le Cartizze, qui sont faits un peu comme les champagnes avec des qualités assez extraordinaires. Et plutôt que les avoir en extra-brut, on les trouve plus facilement en brut. Ça peut aller de 15 euros jusqu’à 40 euros, mais on sera de toute façon à un prix inférieur au champagne.

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