Gastronomie : découvrez les spécialités culinaires du Hainaut

Le Hainaut n’est pas qu’une terre de brasseries. On y trouve d’autres petits plaisirs de la bouche dont l’origine remonte parfois à la grande histoire.

Le macaron de Beaumont

Cette petite bourgade du Hainaut, à quelques encâblures de la frontière française, est connue pour deux choses: sa tour Salamandre, un ancien donjon du 11e siècle qui domine la vallée de la Hantes, et son macaron. Cette petite douceur moelleuse, ronde et granuleuse se serait implantée à l’époque grâce au passage d’un certain Napoléon Bonaparte. On raconte en effet que l’empereur y aurait fait sa première étape belge sur la route de Waterloo et que, débordé par le travail, son cuisinier lui aurait présenté des macarons locaux en guise de dessert. Un petit plaisir qu’il aurait particulièrement apprécié. Cela fait près de 180 ans que la famille Solbreux produit ces fameux macarons en gardant secrète une recette où l’on retrouve néanmoins du sucre impalpable, des blancs d’œuf et surtout des amandes pures qui donnent toute la saveur.

L’escavèche de Chimay

L’escavèche de Chimay est tellement une spécialité locale qu’elle dispose depuis deux ans d’une IGP (Indication Géographique Protégée). Son implantation nous viendrait des Espagnols qui contrôlaient nos régions du 15e au 16e siècle et qui occupaient cette vaste région de Chimay riche en rivières et en étangs. L’idée était surtout alors de trouver un moyen de conserver les aliments. C’est donc un plat à base de poisson d’eau douce, qui est cuit et mariné dans une sauce à base de vinaigre, d’oignons, d’ail, d’herbes et d’épices. Ce plat est souvent préparé à l’avance et servi froid, d’où son succès pendant les mois d’été en terrasse. Généralement, on utilise de l’anguille, de la perche, du brochet, de la truite ou du hareng. Pour la marinade, l’escavèche sera aromatisée par le thym, le laurier, les grains de poivre, les clous de girofle et le persil. La tradition veut qu’elle soit conservée dans un pot en grès.

L’eau de Villée de Biercée

C’est à la distillerie de Biercée que l’on doit cette liqueur de citrons jaunes dont le nom provient du petit ruisseau qui coule derrière le bâtiment. Il est le résultat de l’assemblage de différents distillats de citrons jaunes entiers de Murcie avec quatre autres eaux-devie de fruits frais, tous fermentés ou macérés. Le précieux liquide n’est pas à verser dans toutes les bouches puisqu’il atteint près de 40°. Cette eau de Villée est née en 1981 et n’est produite qu’au mois de mars, à la pleine saison des citrons cueillis «primo fiori» dans le sud-est de l’Espagne. Elle se boit généralement pure et glacée mais on peut parfaitement en jouer dans des cocktails.

Les Ballons de Tournai

Ces confiseries auraient pratiquement disparu de la mémoire des Tournaisiens si la pâtisserie Quenoy n’avait pas continué à les fabriquer. Il faut dire qu’elle en est à l’origine puisque la recette de ce bonbon à la forme pyramidale viendrait en effet de l’arrière-grand-père de l’actuel propriétaire. On le suçait à l’époque surtout en hiver pour ses propriétés apaisantes pour la gorge, et pour la toux. C’est pourquoi les mineurs en consommaient régulièrement. Ce bonbon dur est fabriqué dans une casserole en cuivre à base de cassonnade, de sucre et de glucose. Son nom «ballon» viendrait d’un mélange de trois terres que les faïenciers utilisaient alors. Le premier ballon de Tournai aurait été confectionné en 1838.

Les Bernardins de Fleurus

C’est encore à l’époque napoléonienne que serait apparue la tradition d’une autre douceur sucrée, le Bernardin de Fleurus. Ce petit biscuit est d’une forme oblongue et agrémenté généralement de deux demi-amandes. Il est préparé à base de sucre cristallisé et de boudins de pâte d’amande qui lui donnent ce petit goût qui n’est pas sans rappeler celui du massepain. Une confrérie locale a d’ailleurs été créée pour en évoquer les vertus.