De la force, de la puissance en bouche, des bienfaits pour le corps, des plaisirs pour les papilles… Le gingembre, c’est tout cela à la fois.
Parler de gingembre, c’est parler d’une épice utilisée par l’Homme depuis la nuit des temps. Ce rhizome est en effet cultivé en Chine et en Inde depuis plus de 4.000 ans. Et depuis lors, on l’utilise à la fois comme condiment ou comme plante médicinale. C’est durant la période médiévale que cette racine a été introduite en Europe via les marchands arabes. Son nom latin, Zingiber officinale, évoque ses propriétés thérapeutiques. Sainte Hildegarde von Bingen disait de lui, au 12e siècle, «un homme en bonne santé n’a pas intérêt à en manger, car il rend stupide, ignorant et lascif. Mais si on est sec et déjà bien affaibli, réduire du gingembre en poudre et en prendre dans une boisson, améliorera son état». Par «stupide, ignorant et lascif», il faut comprendre que cette racine n’était pas hyper bien vue des religieux puisqu’elle était considérée comme étant aphrodisiaque. Elle entrait d’ailleurs dans la composition de l’hypocras.
De la chaleur en bouche
Le gingembre tire son nom du sanskrit shringavera qui veut dire «en forme de bois de cerf». Il ne se cultive qu’en climat tropical et sa saveur peut varier selon l’endroit où il pousse, mais celle-ci est généralement piquante et très aromatique avec des pointes poivrées et légèrement citronnées. Sa concentration en gingérol provoque une sensation de chaleur en bouche. On retrouve le gingembre dans toutes les cuisines du monde. C’est une star en Asie où on l’utilise dans des marinades, des plats de poisson, des soupes, avec du canard ou du porc, dans des sushis ou baignant dans un vinaigre de riz. En Europe, le gingembre est plutôt utilisé pour des petites douceurs sucrées comme des confiseries, du pain d’épices ou sa variante anglaise, le fameux ginger bread. On peut le consommer frais, infusé, confit ou en poudre.
Certains le considèrent comme une plante miracle. Il est en effet reconnu pour ses propriétés anti-émétiques (contre les nausées) et ses vertus anti-inflammatoires, anti-migraine, anticholestérol, et sa richesse en minéraux et antioxydants aideraient à prévenir l’apparition du cancer. Pour bien en profiter, il suffit d’en infuser dans de l’eau chaude pendant quelques minutes. Mais certains n’hésitent pas à s’envoyer un «ginger shot», soit un citron vert ou jaune et un bout (4-5cm) de racine passés par l’extracteur de jus. Vous pouvez rajouter une cuillère à café de miel pour faire passer plus en douceur.
Le ginger beer, pas de la bière
Le ginger beer s’est implanté durablement chez nous, notamment via des cocktails. Mais ce n’est pas vraiment de la bière. À l’origine, il était en effet brassé. C’était le résultat d’une fermentation de sucre, de gingembre et d’eau, et on en tirait une boisson à 11° d’alcool. Mais aujourd’hui, cette fermentation est gazéifiée et donc non-alcoolisée. Son origine nous viendrait de Jamaïque où cette boisson est produite depuis des siècles. L’une des marques les célèbres s’appellent d’ailleurs «Old Jamaïca». Elle a connu un grand attrait récemment grâce au succès du cocktail Moscow Mule, un mélange de vodka, de jus de citron et de ginger beer servi dans une tasse en cuivre.