Pastèques, melons, patates douces… Découvrez les nouvelles cultures locales

Les producteurs locaux, comme Laurent Born, s’adaptent à la demande et profitent de notre « nouveau » climat pour proposer des fruits et légumes ensoleillés.

Laurent Born est né dans les fruits et légumes ou presque: « À 12 ans, j’étais déjà passionné par le grand potager de mon grand-père », nous dit-il. Aujourd’hui, il en a fait son métier. D’abord à Fairon, dans la commune de Hamoir, dans le Condroz hutois : « C’était en 1986 et à cette époque je servais principalement les campings des environs. On proposait surtout des pommes de terre, des carottes et des salades », sourit-il.

En 2012, il s’installe à Hody (Anthisnes). Il voulait une infrastructure plus grande mais tout de même rester dans le Condroz. Ses terres ? 26 hectares. Il emploie 6 salariés ainsi que des saisonniers pour les récoltes.

Les produits du moment

Laurent veut travailler les produits du moment en sachant que certains « cartonnent » auprès des consommateurs: les fraises, les tomates ou encore actuellement les champignons: « Chez moi, vous n’aurez pas des tomates à Noël ou des chicons au 15 août », dit-il.

Pastèques, abricots,... Tout est cultivé à 30 km de Huy, pas dans le sud de la France !

Mais il est conscient que la demande aujourd’hui est différente et il ose se diversifier. Le covid a aussi fait changer le comportement du consommateur qui a pris l’habitude de cuisiner chez lui et de cuisiner « du bon ». C'est ce qui est neuf qui intéresse le client dans les cultures locales : « Notre commerce s’appelle le Jardin d’Antan et c’est clair qu’il a un regain pour les légumes… d’antan », nous dit Laurent. Qui depuis 3 ans s’est lancé dans la culture de la patate douce. Une fois encore pour répondre à la demande. « On a pu envisager de nouveaux produits en constatant qu’on avait des étés plus chauds et une arrière-saison beaucoup moins froide », poursuit Laurent.

Même si fin des années 80 déjà, il se lançait dans la culture de la courgette... Expérimental à l’époque mais un succès. Il y a 3 ans, après le melon, il a tenté dans un tunnel de sa serre, la culture de la pastèque: « Il lui faut de la chaleur et de l’eau. Cette année n’a pas été exceptionnelle vu le temps mais en une année nous avions pu récolter 3 tonnes et demi ». Autre nouveauté pour l’agriculteur: le maïs doux : « Plus sucré avec une peau beaucoup moins dure ». Abricots et pêches sont aussi des fruits ensoleillés qu’il arrive à cultiver… tout comme les artichauts. Thym et romarin font également partie des « nouveaux » produits qu’il propose. Oui, oui, tout cela est cultivé à 30 km de Huy, on n’est pas dans le sud de la France.

« Outre le changement de climat, on se diversifie parce qu’on a le sentiment que le végétal prend le dessus sur la viande, il y a une réelle demande, une nouvelle façon de consommer. Et fruits et légumes locaux font partie d’une nouvelle envie, d’une nouvelle demande. Et, c’est tant mieux », conclut Laurent.

En détails

Grand Route de Liège 6, 4162 Anthisnes

Tél : 0477/ 94 11 44

jardindantan.be

Fruits et légumes : les Wallons achètent moins que les Flamands

En 2020, les dépenses en légumes et en fruits ont augmenté davantage que les dépenses alimentaires totales. C’est la conclusion que tire le VLAM des chiffres que le bureau d’études de marché GfK Belgium a recueillis auprès de son panel de 6.000 ménages belges. Les chiffres ne concernent que la consommation à la maison.

En 2020, le Belge moyen a acheté 40 kg de légumes frais pour une dépense moyenne de 115 euros. Presque tous les ménages belges achètent des légumes frais. Ils le font en moyenne 56 fois par an, soit un peu plus d’une fois par semaine. Les Flamands et les ménages appartenant aux groupes sociaux aux revenus supérieurs achètent proportionnellement plus de légumes frais que les Wallons. Les tomates restent à la première place avec environ 6 kg par habitant, suivies des carottes avec 5,82 kg par habitant et des oignons avec 4,37 kg par habitant.

Et encore en chiffres, parmi les dix premiers, les poireaux (+21% en volume) et les carottes (+16%) ont obtenu des résultats supérieurs à la moyenne. Notre fierté nationale, le chicon, est passée de 2,82 à un peu moins de 3kg par habitant et les ventes de chicons ont même augmenté de 30%. Il y a trois ex aequo à la dixième place: le chou-fleur, les concombres et les brocolis. 

Le Belge a le melon

BelOrta est une coopérative qui rassemble plus de 1.000 producteurs de fruits et légumes. C’est dans leurs locaux de Wavre-Sainte-Catherine (province d’Anvers) que chaque jour sont organisées des criées. Les grandes chaînes comme Colruyt y participent. Si le marché a évolué ? « Incontestablement », nous dira Glenn Philips, le porte-parole, « et le covid fait encore changé les choses. On constate que le consommateur veut du local, de la qualité », nous dit-il.

Ce qui cartonne? Le melon belge par exemple : « Le Belge est attentif à la production de chez nous », nous dit-il. Et il veut de la variété. Et il y en a chez nous, comme plus de 50 variétés de tomates: « En mars dernier, nous avons encore élargi notre assortiment de tomates, en introduisant la Scarlet Red. Immédiatement reconnaissable par sa chair rouge foncé, sa bonne durée de conservation et son caractère aromatique ».

« Un autre produit qui gagne en popularité est la patate douce, cultivée avec succès en Belgique depuis 5 ans. La patate douce a trouvé sa place sur le marché belge ces dernières années et sa popularité ne cesse de croître », poursuit Glenn qui enchaîne sur une nouvelle variété de poires… rouges, la Fred. « Avec cette belle variété de poires à peau rouge, BelOrta veut donner une impulsion à la culture de poires et accroître la diversité dans l'assortiment ». Chez BelOrta, vous trouverez aussi des choux-fleurs de toutes les couleurs. Encore une fois pour répondre à la demande belge