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Henri PFR est revenu du Canada différent : «Aujourd'hui, je fais les choses de manière plus réfléchie»

La musique le fait vibrer et voyager. Musicien et producteur «très perfectionniste et toujours angoissé à l’idée de sortir un nouveau morceau», le Belge Henri PFR, du haut (très haut, tant il est grand!) de ses 26 ans, s’est fait une place dans le monde des DJ.

«Moins naïf que dans le passé», nous dit-il, beaucoup plus «dans la réflexion», le craquant Bruxellois installé à Waterloo évoque également avec nous un sujet qu’il a un temps mis de côté: son look.

Henri, vous venez de rentrer du Canada où vous avez passé plusieurs semaines. Mais ce n’était pas vraiment des vacances…

J’ai pas mal de potes artistes canadiens avec lesquels j’ai pu bosser sur plusieurs morceaux. Ce sont eux qui m’ont dit d’aller là-bas, qu’il y a une ambiance de travail incroyable. Et c’est vrai, c’est assez fou de voir, pendant deux mois, comment eux travaillent. Je suis resté beaucoup en studio et j’ai même remarqué que je n’ai rien posté sur les réseaux pendant un mois, tellement le temps est passé vite en faisant de la musique! Ça m’a fait un bien fou, de me déconnecter de tout et d’être focus sur ce qui me fait vibrer: la musique.

La musique m’a rendu un peu solitaire, j'adore être dans ma bulle. Je fais aussi de la peinture, de la sculpture...

Ce sera désormais une nouvelle façon de bosser pour vous, de le faire depuis l’étranger?

J’aimerais bien. J’adore la Belgique bien sûr, je suis tellement fier d’être belge. Mais j’ai ce besoin de voyager et, mine de rien, voir comment d’autres personnes travaillent, comment on crée ailleurs un morceau, c’est différent. Là, j’aimerais aller à Londres un mois ou deux et travailler avec des artistes là-bas, rencontrer leur culture et leur mentalité différente. Le Henri PFR d’avant et d’après Canada, ce sont deux personnes différentes en studio. Avant, je pouvais passer 5 heures pour avoir le kick (la vibration, NdlR) parfait pour mon morceau. Maintenant je m’en fous, je sais que le principal sur un morceau, c’est la mélodie, c’est ça que les gens vont retenir. Donc, désormais, je suis focus sur la mélodie et je suis beaucoup plus efficace qu’avant.

Est-ce que cette vie-là, faite de beaucoup de temps passé en studio vous a rendu solitaire? Ou l’étiez-vous déjà?

La musique m’a rendu un peu solitaire. Je ne sors pas beaucoup… Attention, j’ai des amis et une chouette vie sociale hein! (sourire) Mais c’est vrai que j’adore être chez moi. En dehors de la musique, je fais de la peinture, de la sculpture. J’adore juste être dans ma bulle et créer des trucs un peu pour moi. En 2 ans, j’ai créé, mine de rien, plus de 50 morceaux, et y’en a que six par an qui sortent.

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Crédit photo : Olivier Polet

Pourquoi?

Parce que je suis très perfectionniste, je veux toujours être ultra fier avant de sortir mon morceau. Et je suis très angoissé, toujours stressé à l’idée de sortir un nouveau morceau et de me demander si ça va plaire aux gens, que peut-être ils ne vont plus me suivre. Ce stress d’ailleurs, parfois, me bloque. Mais j’ai envie là, pour l’année qui vient, de sortir mes morceaux. Pas pour la reconnaissance, mais pour partager.

À quel point aujourd’hui, la concurrence entre DJ est-elle rude, même si on a déjà un nom comme vous?

C’est de la concurrence mais j’ai du bol je pense. Je ne ressens pas le sentiment de concurrence mais d’entre-aide entre artistes. J’ai eu Felix de Lost Frequencies il n’y a pas longtemps au téléphone pour lui parler des morceaux et il m’a conseillé. Après, c’est sûr qu’il y a beaucoup de nouveaux artistes qui arrivent tous les jours… mais c’est génial en fait. C’est ce qui rend mon métier jamais ennuyeux, t’as toujours envie de te dépasser, t’as toujours envie d’être meilleur. Je remarque que quand j’ai commencé la musique électro il y a 10 ans, tu prenais un morceau tout simple, guitare-voix, on mettait un kick dessus et c’était un morceau fini. Aujourd’hui, quand je vois tous les effets qu’on va mettre sur une voix pour qu’elle sonne «actuel», il faut être limite ingénieur pour y arriver! (sourire) Le niveau technique a vraiment augmenté. Pendant un moment, avant le Covid, moi, je n’avais pas augmenté mon niveau technique. J’étais resté à des trucs assez faciles. Et j’ai réappris à produire et à utiliser cette technologie musicale. La musique c’est de l’art, mais aussi de la technologie derrière.

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Crédit photo : Olivier Polet
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