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Rencontre avec Florent Pagny : « Je commence à entrer dans la catégorie du pépère »

Avec le sourire, toujours, il est sur le point de passer la borne des… 60 ans. Et franchement, ça ne se voit pas. Normal, répond Florent, « je suis Bourguignon, je suis comme le bon vin, je me bonifie avec le temps ». Et l’air pur de Patagonie, aussi, lui fait assurément du bien.

À l’heure d’un nouvel album et d’une grande tournée, le « boss » Florent se souvient de ses débuts, réfléchit au succès et évoque sa famille et… son « goût certain et son certain goût pour sa propre mode ».

Florent, vous en êtes à votre vingtième album. Quel artiste et quel homme étiez-vous au moment de publier votre 1er opus ?

J’étais quelqu’un qui ne connaissait pas vraiment tout cet univers-là, qui côtoyait la chanson parce que très tôt j’avais une voix qui me le permettait. Mais comme je n’étais pas musicien ou auteur, je ne fabriquais pas de chanson. J’étais très étonné de ce qui m’arrivait. Je rentrais dans un monde où tout était nouveau et, en plus, c’était l’interprétation mon point fort, pas la création. Avec le temps, j’ai compris, j’ai fini par créer un peu pour déclencher des choses et avancer. Très vite, je me suis débarrassé de la création pour devenir simplement l’interprète que je dois être pour aller chercher les bonnes chansons. J’ai eu une bonne progression avec un petit côté à un moment où j’ai manqué un peu de charisme, parce que je vivais à ce moment-là avec quelqu’un qui en avait énormément (Vanessa Paradis, Ndlr).Et je voyais bien la différence qu’il pouvait y avoir entre elle et moi. Quelque part, tu te dis alors « c’est pas gagné, tu vas devoir te battre toujours un petit peu ».

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Aujourd’hui encore vous vous battez, même si vous avez acquis un sacré statut ?

Oui, je dois encore argumenter. Parce que, de toute façon, je ne fais pas de la commande dans mes chansons. Je ne veux que des chansons que je ressens, et comme je ne veux pas répéter les histoires et les aventures, j’ai toujours été un peu un explorateur de ce monde-là, du showbiz. À force de me frotter à plusieurs registres différents et de m’imposer comme une voix, maîtrisée, ça me donne un statut mais à chaque fois je dois quand même me battre pour faire aboutir plus ou moins mes projets.

Y a-t-il toujours une petite forme de naïveté chez vous, ou s’est-elle dissolue au fil des années de carrière ?

C’est vraiment différent maintenant. Je commence à entrer dans la catégorie du « pépère ». Je les ai tous vus arriver, je connais tout le monde… Et je les vois partir aussi! (rire) Et avec « The Voice », je les vois naître !

Et parfois, vous pensez voir naître un talent et ça s’arrête net…

Ah ben, on apprend alors qu’il faut de la chance…

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Plus que du talent ?

La différence qu’il peut y avoir entre deux artistes, à la fin, c’est la chance. C’est spécial mais là avec « The Voice » je découvre en effet qu’on peut chanter super bien, avoir une voix extraordinaire et il peut ne rien se passer de plus que ça. Pourquoi ? Parce qu’à un moment il n’y a pas la chance, en dépit de bonnes chansons. La seule explication que je peux avoir c’est ça, la chance. Moi, ma première chanson, « N’importe quoi », toutes les radios l’ont jetée ! Les radios disaient qu’elles ne savaient pas quoi en faire, que ce single ne correspondait à rien de ce qu’elles connaissaient. Il n’y avait pas ce genre « jeune chanteur à voix ». Si je n’avais pas eu la chance à l’époque d’avoir un Gérard Louvin (producteur de musique) qui appelle un Max Guazzini, programmateur de NRJ, pour lui dire de passer le titre en échange d’autre chose, eh bien, le filtre radio ne me laissait pas passer. Là, j’ai eu cette chance d’avoir ces mecs qui ont fait ce plan. Après, une fois que NRJ a mis le titre à l’antenne, c’est le public qui a pu donner son avis et son avis a été positif. Trois semaines après, j’étais numéro 1. Une fois que NRJ avait commencé à me programmer, toutes les autres radios sont retournées chercher mon single dans leurs poubelles ! Et ça a tout changé.

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