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Rencontre avec Jean-Pierre Lutgen : «Chez Ice-Watch, le pouvoir aux femmes et au vert !»

Le siège d’Ice-Watch est installé dans un bâtiment de Bastogne qui a résisté pendant la Seconde Guerre mondiale… et ce n’est pas, peut-on constater aujourd’hui, anodin. La success-story belge, devenue phénomène mondial, a débuté en 2006. Mais ces dernières années, il a fallu à Jean-Pierre Lutgen et ses équipes se réinventer, se montrer plus durable. Ils nous expliquent comment.

Le bâtiment, faisant face à la place McAuliffe et à la statue du Général du même nom, a toujours été l’épicentre de cette aventure horlogère. «On est originaire de Bastogne, les équipes ont démarré à partir d’ici. Et je ne pourrais pas rebouger cet épicentre», nous dit Jean-Pierre Lutgen. La success-story d’Ice-Watch, c’est lui qui l’a pensée. Mais aujourd’hui, l’heure est arrivée de prendre un peu moins la lumière et de mettre en avant l’équipe, et principalement des femmes —elles sont au nombre de cinq au Comité de direction qui compte huit membres. L’homme d’affaires est affable, curieux, cultivé et passionné d’art, surtout contemporain, depuis son plus jeune âge. En veut pour preuve toutes les œuvres qui ornent les murs du siège d’Ice-Watch. Notre regard restera d’ailleurs accroché aux dessins originaux de «Martine» dans son bureau. «Je n’avais pas envie que ces dessins soient éparpillés partout, qu’ils restent en Belgique. Et Martine, pour moi, c’est la jeune fille totalement émancipée qui sait tout faire. Elle est très moderne. Et elle est toujours de bonne humeur», sourit Jean-Pierre Lutgen. Les lignes de couleurs d’un tableau, acquis à ses 17 ans, marqueront d’ailleurs la suite de son parcours, nous confie-t-il. Le chef d’entreprise est bavard et, quand on lui parle de sa marque horlogère colorée, il lui est difficile de rester dans l’ombre, muet, accompagné de ses collaboratrices Carole Charlier (responsable produit), Audrey Ratz (responsable produit et supply) et Laura Lespagnard (responsable opérationnel).

Le fait de porter une montre, suivant le modèle, donne une idée de votre personnalité. J’étais d’ailleurs assez heureux de voir que Valérie Pécresse porte une Ice-Watch Solar Power, elle fait passer son message écologique à travers cette montre

Jean-Pierre, on se souvient avec fierté d’avoir vu, il y a quelques années, des montres Ice-Watch, wallonnes donc, dans le monde entier. Jennifer Lopez ou encore les Black Eyed Peas les portaient dans leurs clips…

Certes, on a été loin. C’était la grande époque! Avant les réseaux sociaux, c’était l’époque des placements de produits dans les clips.

Qu’est-ce qui a changé depuis cette époque «bénie»?

On parle d’une époque où l’horlogerie entrée de gamme avait encore beaucoup de succès. Or, aujourd’hui, pour nous comme pour d’autres, on est à 50% de ventes par rapport à cette époque-là. Les jeunes ne portent pratiquement plus de montres, ou portent des «smart watch». On est dans un business en lente décroissance, c’est pour ça qu’on migre aussi vers le bijou pour contrebalancer. Sachant qu’on a quand même une puissance de frappe qui est toujours là, une marque qui est là et bien établie, depuis 15 ans. La proportion des montres aujourd’hui diminue par rapport à celle des bijoux. On s’adapte à la situation grâce à ça. Ce qui, pour nous, est un nouveau challenge. Un challenge qui est plus féminin que masculin.

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Crédit photo : Olivier Polet 

Il y avait donc une volonté claire de migrer un peu vers le bijou, à destination donc des femmes?

Cela fait un certain temps qu’on pense aux bijoux. Il fallait qu’on trouve une certaine consistance. Ces bracelets sont un premier jet mais un autre projet de bijoux devrait sortir en mai-juin. Et je suis certain qu’on aura l’impact qu’il faudra pour convaincre de la consistance de ce qu’on est en train de mettre en place. Ces projets sont importants pour Ice-Watch parce que, quand on a démarré, on a fait un produit qui a incité à la consommation, avec le fait qu’on pouvait acheter plus qu’une montre car le prix était accessible, parce qu’il y avait beaucoup de couleurs,… Maintenant, on va suggérer aux gens de changer et d’aller vers des produits plus écoresponsables, comme les bijoux et les montres Solar qu’on sort et qui se rechargent à la lumière du soleil. On est dans cette transition-là où on incite à acheter mieux…et moins.

On a incité à la consommation. Maintenant, on suggère aux gens d’aller vers des produits plus écoresponsables et à acheter mieu

Cette transition écologique, vous l’aviez anticipée?

C’est plus une lame de fond qui est arrivée depuis un certain temps avec différentes prises de conscience de tout un chacun et qui, après, se cristallise par différentes actions. Mais cette lame de fond, chez Ice-Watch ou au sein de toute la société, est impactée. Il faudrait vraiment être aveugle et sourd pour ne pas être sensible à ça. Au-delà de ça, ici, autour de moi, il y a plusieurs jeunes mères de famille. On a même eu un baby-boom chez Ice-Watch ces 2-3 dernières années! (rires) Si on se sent responsable comme parent, forcément on pense à la planète. On n’a donc pas subi cette vague, on est dedans, on la provoque même. On essaie de voir, tout en continuant l’activité, comment on peut au mieux s’adapter à ces nouvelles exigences environnementales. Au-delà de ça, le fait de porter une montre, suivant le modèle, donne un point sur votre personnalité et envoie un message sur qui vous êtes. À travers la Ice-Watch Solar Power, c’est aussi une manière de montrer que celui qui la porte a une conscience écologique plus prononcée que d’autres. J’étais d’ailleurs assez heureux de voir que Valérie Pécresse (candidate à la présidentielle française) porte une Ice-Watch Solar Power… et ce n’est pas par hasard. Elle fait passer son message à travers notre produit. Chez nous, aujourd’hui, il y a une vraie rupture conceptuelle au niveau de produire pour produire comme on le faisait avant avec une course à la quantité et au chiffre. Là, on est plus sur la qualité et une conscientisation écoresponsable et une féminisation extrêmement forte des équipes.

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