Salon de l'auto 2022 : nos conseils pour bien choisir votre future voiture

La voiture demeure, après l'habitation, le poste de dépense le plus important pour un ménage. C'est dire si l'achat d'une auto neuve n'est pas simple... en temps normal. Parce qu'avec l'annulation du salon, la crise sanitaire qui dure, les carburants qui flambent, la question des véhicules électriques, c'est carrément la galère. Alors, on vous simplifie la tâche grâce à ces quelques conseils...

Comme si la crise du COVID-19 ne suffisait pas, c’est désormais la pénurie des semi-conducteurs qui touche le marché automobile depuis plusieurs mois. Résultat: les immatriculations de véhicules neufs sont à la traîne. Selon les chiffres de Febiac, la baisse des immatriculations —janvier à septembre 2021— est de 6% par rapport à la même période en 2020 et même de 28,6% par rapport à 2019! Concrètement, pour les consommateurs que nous sommes, cela signifie une augmentation significative des délais de livraison et une relative limitation en ce qui concerne les modèles et les options disponibles.

Petits arrangements

Mais il faut relativiser parce que les constructeurs jouent aussi un rôle en privilégiant certains modèles par rapport à d'autres. En effet, il suffit de prendre un exemple pour comprendre la logique des firmes automobiles. Prenons la VW Golf en exemple, c'est la voiture la plus populaire de ces dernières années. Or, elle vient de connaître un effondrement de ses ventes en Europe: -59% l'an dernier! En fait, VW a privilégié d'autres carrosseries équivalentes, mais bien plus rentables comme le SUV T-Roc. Un autre élément vient changer la donne: les normes de CO2 de plus en plus sévères. Vous savez sans doute que les constructeurs sont sanctionnés financièrement par l'Europe si leur bilan CO2 est trop élevé (calculé sur l'ensemble de leurs productions). Et donc, certains modèles disparaissent des catalogues. Bref, quelle que soit la marque qui vous intéresse, soyez préparé à devoir composer avec ces données inédites. Passons maintenant en revue les différents facteurs qui guideront votre choix.

Comment bien choisir? 

Pour nous, cela commence par le choix de la carrosserie. Serez-vous comme (presque) la moitié des automobilistes belges à opter pour un SUV? C'est en tout cas un phénomène qui ne se tasse pas au fil des années, que du contraire: les chiffres de ventes ne cessent de croître. Et tous les segments sont concernés, seules les petites citadines y échappent encore. Mais dans la catégorie juste au-dessus, celles que l'on appelle souvent les polyvalentes, c'est la ruée vers ces carrosseries de (fausses) baroudeuses. Pourtant, ce type de carrosserie entraîne de facto une hausse de la facture. Exemple avec la Peugeot 2008, auto la plus vendue en Europe l'an dernier, qui coûte de 10 à 30% plus cher, suivant les versions, que sa sœur 208. Pour à peine plus d'espace habitable, une prise au vent et un poids plus conséquent. Et donc, une consommation plus importante. Bref, hormis la question du design et de vos goûts en la matière, optez plutôt pour une berline ou un break pour économiser du carburant à la pompe.

Plus facile de commander un T-Roc qu'une Golf! 

Mais quel carburant?

Le diesel n'en finit pas de se tasser dans les chiffres de vente. Certes, ce type de moteur n'est pas près d'être interdit à la vente - pas avant 2030 au moins - mais il fait et fera l'objet de toutes mesures possibles pour en limiter l'usage. Les normes antipollution de plus en plus sévères augmentent son prix de revient, la fiscalité n'est pas en reste tandis que les entretiens sont de plus en plus onéreux puisque la (haute) technologie est omniprésente. Sans compter une valeur de revente incertaine dans les années qui viennent. Qui voudra encore d'une auto diesel dans 5 ou 6 ans? Donc, à moins de devoir tracter souvent de lourdes charges, de rouler (au moins) 30.000km/an, surtout sur autoroutes et pour des véhicules de grands gabarits, le diesel est à éviter.

Essence, oui, mais attention

La part de marché des véhicules à essence ne cesse d'augmenter en Belgique. Alors qu'on vendait bien plus de diesel voici seulement 5 ans, la courbe s'est inversée. Faut-il dès lors suivre le mouvement? Peut-être, mais à condition de réfléchir à son profil d'automobiliste. En effet, un moteur essence va consommer (un peu) plus qu'un diesel et cette différence va s'accroître en fonction de l'effort à fournir. Autrement dit, une conduite sportive, une voiture lourde ou une carrosserie plus massive seront autant d'éléments qui vous feront consommer plus que la moyenne —souvent très optimiste— avancée par les constructeurs. Donc, si vous optez pour un SUV à essence, la seule façon de limiter votre budget carburant dépendra essentiellement de votre manière de conduire.

Et les hybrides?

Pour rappel, un véhicule hybride associe un moteur thermique à un —ou plusieurs— moteur(s) électrique(s). Quant au «plug-in» il s'agit d'un système hybride que l'on peut recharger sur le secteur. L'avantage de ces derniers c'est que vous bénéficiez d'une autonomie 100% électrique entre 30 et 60 kilomètres en moyenne. Ce qui est suffisant pour de nombreux petits trajets au quotidien. Pour profiter pleinement de ces plug-ins, il faut recharger le plus possible. Sinon, vous consommerez davantage. L'hybride classique, plus légère et donc moins gourmande en carburant, est aussi plus économique à l'achat. Et si vous voulez vraiment moins consommer, suivez un cours d'écoconduite.

Électriques, oui mais pour qui?

À tort ou à raison, l'auto électrique va connaître une croissance constante dans les années qui viennent. Question: l'auto 100% électrique peut-elle être intéressante pour vous? Premier critère qui entre en ligne de compte, c'est le prix, forcément. De 17.000€ pour une Dacia Spring à plus de 100.000€ pour les berlines les plus luxueuses, avec une moyenne de ±35.000€ pour une petite familiale, c'est effectivement un achat conséquent. Charger le plus possible à la maison ou sur son lieu de travail garantira un coût à l'usage très faible. À condition de pouvoir le faire évidemment, les bornes publiques manquant encore et habiter en appartement ne facilite pas les choses.

L'autoroute et les basses températures sont les ennemies de la voiture électrique

Cela étant, entretiens moins onéreux, fiabilité accrue, silence et douceur de fonctionnement sont autant de qualités à inscrire dans la colonne des atouts. L'autonomie vous pose question? Sachez que l'autoroute et les basses températures sont les ennemies de l'auto électrique. Il faut aussi se poser la question: combien de fois par semaine, mois ou année, effectuons-nous 200 kilomètres d'une traite? Conclusion, il faut évaluer ses besoins, ce qui permettra, ou pas, de franchir le pas !

Conserver sa voiture 

Et si garder son véhicule plus longtemps permettait de réduire les émissions de CO 2? En prenant connaissance d’une étude issue d’une université japonaise, la question mérite d’être posée. Concrètement, l’étude s’est intéressée au parc de véhicules japonais mis en circulation entre 1990 et 2016. Sur ce volume, si ces voitures restaient 10% plus longtemps en circulation avant de partir à la casse, l’empreinte CO 2 serait diminuée de 30,7 millions de tonnes! Cette économie provient simplement de la différence entre les émissions de ces voitures et l’éventuelle production de nouvelles pour les remplacer, même si elles sont électriques.

Le principe n’est pas neuf: dès qu’un objet est construit, sur le plan écologique, mieux vaut le garder le plus longtemps possible afin de ne pas le remplacer par un nouvel objet qui nécessite de l’énergie pour être produit. Il faut donc avoir un regard global, de la production à la fin de vie d’un véhicule, et pas seulement à la sortie du pot d’échappement…