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Voici quatre bouquins qui vont vous accompagner pendant tout l'été

Dans votre jardin, en terrasse ou au bord d’une piscine, l’évasion peut prendre la couleur d’un roman. Max en a sélectionné quelques-uns, dont celui ci-dessous, «Femmes combattantes», qui vous fera redécouvrir, sous un nouveau spectre, de grands moments de l’Histoire.

« Derrière tout grand homme se cache une femme »... C’est à la fois vrai, mais aussi tellement loin de la vraie Histoire. C’est justement pour rétablir certaines vérités de faits historiques marquants que Marie-Laure Buisson a choisi de dresser le portrait de sept combattantes de terrain (infirmière, pilote, espionne,...) qui ont sauvé des vies, armées de courage, de détermination et d’humilité. De la Seconde Guerre mondiale à la lutte contre Daesh aujourd’hui, l’auteure, ancienne avocate d’affaires et aujourd’hui colonelle de la réserve citoyenne de l’Armée de l’air française, nous emporte dans plusieurs films, du désert au froid glacial de la Russie, à l’humidité suffocante du Vietnam. Un roman historique précis et addictif, très cinématographique, qui vient d’être récompensé lors du Prix du livre d’histoire contemporaine. Un ouvrage qui pourrait faire date dans l’apprentissage de la grande Histoire et qui a nécessité trois ans de recherches à son auteure passionnée.

Marie-Laure, on imagine que pour vous, le plus dur a été de faire le tri et de ne choisir que sept héroïnes...

Oui. J’ai commencé par les héroïnes de la Seconde Guerre parce que j’ai toujours été fascinée par cette période et j’ai des grands oncles qui se sont battus pendant cette
guerre, un autre qui a été envoyé en camps de concentration. J’ai donc une histoire familiale très emprunte de la Seconde Guerre mondiale. Après, j’ai commencé à tirer le fil et j’ai gardé les héroïnes qui m’ont le plus bouleversée, celles dont je me suis sentie la sœur, instantanément. J’étais en empathie avec elles. Après, je voulais aussi avoir des femmes de différentes nationalités, de différentes époques, de différents combats et de différentes religions. Je voulais montrer un seul et même visage des femmes à travers elles: celui de l’héroïsme, de la dignité, du don de soi, le fait de ne jamais chercher à gagner des médailles,...

Il y a clairement cette volonté de remettre ces combattantes au cœur de l’Histoire. Car elles sont oubliées des livres, parfois pour des raisons privées comme pour Susan Travers durant la Seconde Guerre...

Dans son cas, elle était la maîtresse du général français Koenig, qu’elle a sauvé, mais son existence a été tue car personne ne devait savoir qu’il avait une maîtresse. Il y a
clairement cette volonté chez moi de faire un livre de réparation de l’Histoire. Je le dis très humblement. Dans mon petit coin, à ma mesure, j’ai voulu réparer le fait qu’on n’a pas mis ces femmes dans la lumière, qu’on ne leur a pas donné ce qui leur était dû, c’est-à-dire une vraie reconnaissance. Et elles ont mérité cette reconnaissance. Je suis allée à Volgograd (le nouveau nom de Stalingrad) où se trouve une espèce de panthéon avec une peinture racontant la Bataille. On voit des milliers d’hommes peints... et une seule femme! Et encore, elle a un genou à terre avec une petite mallette avec une croix rouge dessus, donc clairement il s’agit d’une infirmière. Ils ont donc néantisé le million de femmes qui se sont battues, qui allaient au combat avec les hommes !

Comment expliquez-vous que toutes ces combattantes, par millions, ont été oubliées ?

Je pense qu’il y a un phénomène —en dehors de Susan Travers pour qui c’est une question de mœurs — qui fait que les hommes, probablement, se sentiraient diminués,
humiliés, de se dire qu’ils ont gagné grâce aux femmes. S’ils ne gagnent pas grâce à leurs gros muscles, ça leur pose un problème ! (sourire)

Vous avez même pu rencontrer l’une d’entre elles, Geneviève de Galard, qui s’était retrouvée dans l’enfer de la guerre du Vietnam...

Oui, elle est dans une maison de retraite et à 97 ans, elle est géniale! J’ai des liens forts avec l’armée et le chef d’état-major a fait en sorte que je puisse la rencontrer, car ce n’est pas quelqu’un qu’on peut approcher comme on veut. C’était en juillet dernier, je vais la revoir d’ailleurs. J’avais commencé à écrire son portrait et tout à coup, j’ai vu devant moi une petite dame dans son fauteuil et c’était elle, je voyais mon héroïne en vrai, avec un peps et des petits yeux pétillants incroyables ! Et quand on lui demande comment elle a survécu là-bas, sous 50 degrés, avec des odeurs atroces, elle répond simplement « Je n’ai fait que mes devoirs ». C’est incroyable !

Ce sont les combattantes de terrain qui vous fascinent, bien au-delà de combats idéologiques...

Quand j’avais cinq ans, mes parents étaient très inquiets car je voulais regarder les films de guerre et je demandais un uniforme de général pour Noël ! J’ai toujours été fascinée par l’armée parce que —et je fais un parallèle avec ce que je suis en train de regarder tout en vous parlant (le défilé de la garde lors du Jubilé de la reine d’Angleterre, NdlR)— ça a de la gueule, une classe, une tenue ! Dans le monde de l’armée, il y a une tenue que je trouve très belle, et cela traduit un certain nombre de valeurs que je trouve admirables. Je n’aime pas le laisser-aller, la vulgarité ni l’égoïsme. Et dans l’armée, on s’engage, on a le souci de la camaraderie, on se bat en commun, on va au front. Dans ce monde qui n’est qu’égoïsme, je suis extrêmement admirative de tous les militaires du monde entier parce que ce sont des gens qui renoncent à la liberté, à l’argent — car ils sont atrocement mal payés —, et éventuellement à la vie... C’est tellement admirable alors qu’on vit dans un monde où il n’y a plus de valeurs, où le superficiel prend le dessus. Quand tout fout le camp, ces militaires sont la colonne vertébrale d’un pays. Mais je pense qu’on arrive au bout d’un système, que j’appelle la Kardashianisation — même si je n’ai rien contre elles —, et certains jeunes aujourd’hui aspirent à d’autres choses : ils ont envie de s’engager, et ça, je l’ai vu, j’ai rencontré de nombreuses jeunes filles dans ce cas.

« Femmes combattantes ; Sept héroïnes de notre Histoire » Marie-Laure Buisson
(éd. Les Presses de la Cité)

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La saga belge

L’argent ne fait pas le bonheur... mais s’il peut y aider un tant soit peu, pourquoi ne pas mettre à profit sa fortune? C’est ce que s’est dit le noble propriétaire terrien ardennais Jean de Sterpigny, décidé à faire le bonheur de sa fille, après l’avoir abandonnée à la naissance. La joie de devenir père, il ne l’a pas ressentie : sa femme mourait en couches au début des années 20. Emmuré dans son chagrin, Jean de Sterpigny confiera sa fille, reflet du malheur qui l’a frappé, à une famille du village, avant que lui et sa progéniture ne se retrouvent. Un drame plane cependant au-dessus d’eux: Héloïse est née avec un pied bot. Elle s’y est faite mais la guerre passe et il est bientôt l’heure pour la charmante et brillante jeune femme de se trouver un mari. Seulement voilà: les princes charmants ne se bousculent pas pour lui faire essayer la pantoufle de verre. Jean de Sterpigny refuse que le destin s’acharne encore sur eux, sur sa fille, quitte à imaginer un stratagème. Ce récit, c’est la saga familiale comme on en lit aujourd’hui trop peu, qui parcourt les décennies, témoin aussi de l’évolution de la condition de la femme. D’une femme, Héloïse, qui, la vingtaine et alors à l’œuvre pour le domaine familial, questionnait la place du travail dans une vie de femme mariée. Une magnifique histoire passionnée et passionnante qui revisite tout le siècle passé et qui sent bon la campagne ardennaise et les vieux châteaux.

« La Dérive des sentiments »
Bernard Caprasse (éd. Weyrich)

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Douglas Kennedy serait-il un visionnaire ?

En tout cas un grand écrivain à succès qui, depuis près de trois décennies, décrit mieux que personne cette autre Amérique. Pas celle qui fait rêver, qui met des paillettes plein les yeux, mais celle qui peut effrayer par son puritanisme. Son dernier roman, « Les hommes ont peur de la lumière» —qui n’a rien, malgré son titre français, d’un livre d’épouvante— s’installe dans l’un des États les plus démocratiques du pays, la Californie, pour mieux confronter deux mondes : celui des progressistes —soit l’Amérique démocrate— et celui dicté par la religion —l’Amérique républicaine évangélique soit une partie de l’électorat trumpiste. À l’heure où les États-Unis se déchirent autour du triste débat sur le port d’armes, un droit acquis a été remis en question par certains États : celui à l’avortement. Et Douglas Kennedy l’avait senti venir,
ce coup de boomerang des puristes... Il en fait le thème de son exaltant thriller social. À la fois, on découvre la « vraie » vie des Californiens qui n’habitent ni le huppé Malibu ni le très sécurisé Beverly Hills, et on se met dans la peau de ce « héros » normal, Brendan, la cinquantaine et victime de la crise qui, pour survivre, se conforme désormais à toutes les contraintes de son nouvel employeur Uber, pour quelques centaines de dollars à la fin d’une semaine de 7 jours. C’est entre deux trajets et deux clients (très) désagréables que Brendan sympathise avec une de ses passagères, Elise, bénévole auprès de cliniques pratiquant l’avortement. Ce qui devait être une course embouteillée comme une autre à travers Los Angeles se révélera, pour Brendan, le début d’un combat. En conduisant régulièrement Elise à ses rendez-vous, il est confronté aux violentes (parfois mortelles) manifestations « anti- avortement », ou plutôt « pro-vie », comme ils se décrivent. Mais Brendan, qui, à part pour sa fille, semble être passé à côté de sa vie privée, est face au même combat à la maison: son épouse, fervente chrétienne, milite très fermement pour empêcher les femmes d’avorter. Lui qui ne savait pas vraiment où se placer dans le débat choisira, par la force des choses, son camp. Un décryptage haletant et brillant de cette question sociale qui est en train de se jouer aux États-Unis et qui met aussi en lumière le règne de la bien-pensance et le poids de l’argent encore capable d’étouffer n’importe quel crime.

Les hommes ont peur de la lumière » Douglas Kennedy
(éd. Belfond)

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Au coeur de la légende Daft Punk

Daft Punk, ce groupe devenu légende, dont tout le monde connaît au moins un des hits mais pas spécialement les visages, soigneusement cachés sous des casques.
Ce récit nous ramène trente ans en arrière, en 1993, lors des débuts du duo, découvrant ces jeunes presque partis de rien, encore inconscients de la révolution
qu’ils apporteront au sein du monde de la musique. Au fil des pages, Pauline Guéna et Anne-Sophie Jahn nous emmènent aux quatre coins du monde (surtout de la
France) et nous dévoilent plusieurs récits (parfois inédits) d’amis — plus ou moins proches — du groupe, ainsi que de certains fans, retraçant en parallèle l’ascension de Thomas et Guy-Man, membres de ce duo. « Daft » est le livre idéal aussi bien pour les fans de la première heure que pour des amateurs ou tout lecteur curieux d’en savoir plus sur la réussite et l’histoire du groupe français de musique électronique.

Pauline Guéna, Anne-Sophie Jahn (éd. Grasset)

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